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Cytotoxicité larvaire et activités antimicrobiennes des extraits de Adansonia digitata L., Tamarindus indica L. et de Acacia nilotica L. delile sur des souches microbiennes multirésistantes au Bénin


par Afoussatou AMADOU
Universite d'Abomey Calavi - Master en Microbiologie Moleculaire et medicale 2022
  

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1.1.2. Épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens

La charge de morbidité liée à la résistance aux antimicrobiens est marquée essentiellement par l'augmentation de la mortalité, du taux d'admission aux soins intensifs et la durée de séjour en établissement de soins(Ogbolu et al., 2011). Pour Staphylococcus aureus, la résistance aux médicaments de première intention est également très répandue. On estime que les personnes infectées par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) ont une probabilité de 64 % plus élevée de mourir que celles qui ont une forme non résistante de cette infection(Isendahl et al., 2012?; Diene et al., 2013).

En 2014, selon le rapport sur la surveillance de la résistance aux antimicrobiens publié, les niveaux élevés de résistance aux céphalosporines de 3ème génération ont été rapportés pour E. coli (70 %)et K. pneumoniae (77 %) dans la région africaine (OMS, 2014). Le dernier recours reste les carbapénèmes quoique des données rapportent un taux de 54 % de résistance de K. pneumoniae vis-à-vis de cette classe d'antibiotique. La diminution de la sensibilité de K. pneumoniae à la pénicilline a été rapportée dans toutes les régions membres de l'OMS.

1.1.3. Situation de la résistance aux antimicrobiens en Afrique

1.1.3.1. Résistance antibactérienne

De nos jours, il est remarqué que plusieurs bactéries montrent un profil de multirésistance vis-à-vis des antibiotiques usuels(Serragui et al.,2013). Ces résistances variables sontémergentes et constituent une préoccupation majeure pour le système de santé. Trois types de résistance ont couramment été observés à savoir la résistance au BLSE, au Carbapénème et Staphylococcus aureus résistant à la méticilline. La résistance au BLSE est en constante évolution et variable de 10 et 100 % chez les sujets sains dans les pays d'Afrique de l'Ouest (Isendahl et al., 2012). La prévalence est variable selon les régions de l'Afrique et l'échantillon soit 10 % de E. coli BLSE en coproculture chez les enfants au Sénégal (Sbiti et al., 2017), 32,6 % chez des enfants de moins de 5 ans en Guinée-Bissau (Isendahl et al.,2012), 63 % chez le personnel hospitalier et 100 % chez les enfants au Mali (Tandé et al., 2009).

Cette résistance est due à l'émergence de l'enzyme CTX-M variable selon les pays de l'Afrique (Hara et al., 2015), type 14 au Mali (Duval et al., 2009), type 3 au Nigeria (Ogbolu et al., 2011) et au Sénégal(Breurec et al., 2013). Les autres enzymes décrites sont SHV-3 et SHV-12 (Brolund,2014), apparues ces dernières années et détectées dans divers isolats. Cette résistance au BLSE entraine des résistances à plusieurs familles d'antibiotiques, notamment au cotrimoxazole, aux fluoroquinolones et aux aminosides (Tandé et al., 2010). Cette multirésistance des entérobactéries BLSE a entrainé la prescription des carbapénèmes en clinique. Au Nigeria, il est rapporté des prévalences variables selon le niveau des soins (Ogbolu et al., 2011). Cette résistance a également été notifiée en Sierra Leone (Leski et al., 2013)et au Sénégal (Diene et al., 2013). Quant aux Staphylococcus aureus résistantes à la méticilline, leur émergence et diffusion sont dues aux complications observées ces dernières années dans le traitement des souches S. aureus dans les infections communautaires et hospitalières-(Masim et al., 2021). Les clones spécifiques circulant dans le cas de cette résistance en Afrique, sont principalement le ST5 et le ST15 (Schaumburg et al., 2014). La prévalence de cette résistance varie de 20 à 47 %en communauté et dans les hôpitaux (Breurec et al., 2011, Ahoyo et al., 2006). Ces prévalences témoignent de l'ampleur de la résistance bactérienne dans la région de l'Afrique.

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