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Style autoritaire en education extrascolaire et resistance au changement: cas des commerçants de trottoirs du marché Melen


par Cyrille Armel SAPE KOUAHOU
Université de Yaoundé 1 - Master 2017
  

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7.3. TYPE DE RECHERCHE

La présente étude est de type descriptif et corrélationnel. Elle se veut descriptive en ce sens qu'elle envisage de décrire l'éducation extrascolaire à l'ordre urbain telle qu'elle se manifeste sur le terrain. Elle est corrélationnelle parce qu'elle fait référence à la relation qui existe entre les variables et veut ressortir le niveau de dépendance qui s'établit entre l'éducation extrascolaire à l'ordre urbain et la résistance au changement des commerçants de trottoirs.

7.4. SITE DE L'ÉTUDE

Le site de l'étude est le lieu communément appelé « marché Melen ». Il ne s'agit pas d'un espace construit et aménagé pour servir de lieu de commerce comme on peut le penser. Le marché Melen, comme beaucoup de marché de Yaoundé, est de création naturelle ou spontanée. C'est un marché, « un lieu public où une réunion de commerçants vendent des denrées, des articles d'usage courant ou de la brocante » (Encarta,2009), qui se déroule essentiellement sur le trottoir et sur une partie de la chaussée. C'est un marché sans espace propre, ni aménagement, qui se déroule aux abords d'un axe routier important à savoir « la route de Kribi » (INC, 2008), qui désert la Garde Présidentielle (G.P.) et le Centre Hospitalier Universitaire (CHU).

Les autorités publiques en charge de l'ordre urbain, notamment le CUY tentent en vain de supprimer ce marché. La CUY a d'ailleurs construit à Mvog-Béti un marché avec des espaces aménagés pour accueillir les petits commerçants de l'informel qui y exercent, avec l'espoir de décongestionner cet espace.Ce témoignage de Désiré Yongo Léa, régisseur du marché de Mvog-béti est révélateur de ce point de vue : « Le marché de Mvog-béti est né de la volonté de fermeture du marché de Melen et de celui d'Oyom-abang, qui occupent des positions incorrectes » (Entretien, 24 octobre 2016).

7.5. POPULATION DE L'ETUDE

7.5.1. Population générale

La population générale de cette étude est constituée de ceux qui exercent « les petits métiers de la rue » comme dirait Kengne Fodouop (1991) et utilisent les trottoirs comme espace de mis en scène. Les types d'activités exercées dans ce registre sont très diversifiés. Les plus courantes étant : le commerce des produits vivriers, le commerce du matériel de technologie de l'information et de la communication, le commerce de la quincaillerie, le commerce du vestimentaire et enfin la librairie.

v Trottoirs de vente des produits vivriers

Les commerçants qu'on retrouve dans ce type de trottoirs proposent entre autres des fruits, des légumes, des tubercules, des féculents, des condiments, du poisson, du charbon et autres menus produits nécessaire à la cuisine. C'est le type de trottoir commercial le plus répandu à Yaoundé. Les acteurs qui s'y rivalisent d'adresses sont le plus souvent de femmes, surnommés « bayam-sellam », néologisme issue de l'expression anglaise buy and sell, pour dire « achète et revends ». Ces bayam-sellam, comme l'indique leurs noms, achètent et revendent plus ou moins à la hâte des produits qui sont pour l'essentiel des denrées alimentaires périssables, ramenés des villages voisins par des cultivateurs ou des grossistes. Kengne Fodouop (1991, p.26) en parleen ces termes :

Le commence des produits vivriers a lieu dans des points de vente improvisés, situés dans les principaux carrefours des quartiers populaires ou dans les différentes sorties de Yaoundé (...) il est aux mains de citadins-planteurs et revendeurs qui proposent à une clientèle exclusivement urbaine, du plantain, du manioc, des ignames, du maïs, des choux, de la salade et autres légumes verts fraîchement ramenés des champs de culture.

De nos jours, les trottoirs de produits vivriers constituent l'ossature de la plupart des marchés de Yaoundé, les zones les plus représentatives étant les marchés de Kol-Eton, de Mendong, de Mfoundi, de Mvog-Ada, de Mokoloet de Melen.

v Trottoirs de vente des vêtements

Deux catégories de ce type de trottoirs sont à distinguer. La première et la plus rependue est celleoù s'exercent les vendeurs de vêtement d'occasion d'origine occidentale. Les opérateurs informels qui écument ce secteur sont ordinairement et peut-être abusivement désignés « sauveteurs ».Une expression devenue populaire dans les années 90, lorsque la crise économique y a drainé un nombre important de diplômés sans emploi. Mais avec l'avènement des produits vestimentaires d'origine chinoise, de nos jours, sont concernés par ce type de trottoir aussi bien la friperie au sens propre du terme que de la chinoiserie vestimentaire. La particularité de ce trottoir est l'accessibilité financière des produits qui y sont vendus. Presque toutes les bourses y trouvent leur compte.On en retrouve surtout aux abords des axes routiers qui desservent le marché Mokolo, Etoundi, Melen, Mvog-ada.

A celle-là, il faut ajouter une deuxième catégorie de trottoirà vêtements. Il s'agit de celui où se vendent les costumes, chemises, chaussures de luxe, cravates, ceintures, etc. Ce type de trottoir est beaucoup plus visité par les fonctionnaires et autres usagers qui veulent s'offrir des tenues d'apparat, mais redoutent d'aller dans les grandes surfaces où les prix des produits sensiblement de la même valeur explosent. L'avenue Kennedy est le lieu d'ancrage presque exclusif de ce type de trottoir à vêtir.

v Trottoirs de vente de la quincaillerie

La première gamme de trottoir quincaillerie sont des trottoirs-comptoirs de vente de matériaux de construction généralement d'occasion et de matériels de récupération de toutes sortes et généralement d'origines douteuses, communément appelé « Casse ». On y retrouve entre autres choses des poêles, des bouteilles à gaz, des matelas, des plaques à gaz, des régulateurs de tension, des fils électriques, du fils à coudre, des marteaux, des clous bref une gamme d'objet de la plus grande variété, pour autant qu'ils peuvent encore avoir quelque utilité. La vieillesse du produit n'y a pasd'importance. Aucune garantie n'est offerte au client ni sur la qualité, ni sur l'origine du produit. Y acheter un objet c'est prendre le risque soit de le voir ne pas fonctionner une fois chez soi, soit de se faire interpeler par la police pour recèle.

Au rang des trottoirs de quincaillerie, retenons également les trottoirs de vente d'objets de quincaillerie plus ou moins de la même gamme que ceux précédemment cités mais de première main. On y retrouve des seaux, sacs de voyages, sacs à dos, ustensile de ménage, petit outillage, etc. Mais du fait que le commerce qui s'y déroule n'est pas déclaré aux autorités fiscales, la population s'y offre à petit prix les mêmes produits que dans certaines grandes surfaces.

Les zones d'identification des trottoirs quincaillerie sont les zones périphériques au centre-ville, notamment l'avenue du Président Amadou Ahidjo, la rue de l'indépendance, les abords du grand axe routier reliant Elig-dzoa au stade omnisport et les abords de la route de kribi à Melen.

v Trottoirs de vente du matériel de TIC

Le trottoir de matériel de TIC est apparu avec le développement des technologies de l'information et de la communication et l'arrivée des opérateurs de téléphonie mobile autour de l'année 2002.Pour ce qui est de la ville de Yaoundé, ce type de trottoirs est presque exclusivement localisé à l'Avenue Kennedy au plein coeur de la ville. On y retrouve en majorité des étals de vente de téléphones et accessoires, d'ordinateurs portables et accessoires, d'appareils photos numériques. Tous les goûts y sont satisfaits. Des derniers cris aux occasions de toutes les gammes. On s'y croit dans un véritable ministère du consommable informatique et téléphonique. Au point où ce trottoir a acquis une célébrité et une notoriété incontestable en la matière. La population de tous les coins de la ville de Yaoundé s'y rend presqu'automatiquement dès qu'un besoin en produit technologique se fait sentir.

v Trottoirs de librairie

A Yaoundé, les librairies ne sont pas seulement ce qu'un occidental pourrait en savoir ou en penser. Il existe ici de véritables librairies de trottoirs, au moins autant prisées que celles modernes, en tant qu'elles sont plus accessibles aux populations à basses revenus. Les livres scolaires au programme ou non y sont vendus en occasion et peuvent également y être échangé moyennant une contribution financière qui varie en fonction de la qualité du livre sollicité et de celui proposé. La flexibilité des coûts et des possibilités donne à ce trottoir une vivacité réelle, surtout en période de rentrée scolaire. Le terme poteau qui est employé dans le langage local pour désigner les librairies de trottoirs est révélateur de la contiguïté de leurs positions géographiques avec les poteaux électriques qui longent les axes routiers.

Une recherche de terrain a permis de localiser ce type de trottoirs aux abords de l'Avenue Monseigneur Vogt (Montée cathédrale) et non loin du marché Mendong (En face du camp SIG Medong).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault