SECTION 2 : LES FONDEMENTS EXOGENES
Nous entendons ici par fondements exogènes, les raisons
qui ne sont pas de la volonté des Etats africains mais qui
relèvent plutôt de l'implication des grandes puissances dans les
affaires internes de ces Etats.
L'Afrique est sans doute le continent le mieux doté en
richesses naturelles. D'une superficie d'environ 30,3 millions de
kilomètres carrés, le continent couvre environ six pour cent de
la surface du globe et un cinquième des terres émergées.
Depuis toujours, ses richesses naturelles sont au coeur de la machine politique
et des relations internationales, soit en tant qu'instrument de contrôle
ou de domination. En effet, les richesses africaines font l'objet de
convoitises de la part des grands groupes industriels ainsi que des Etats
étrangers. La convoitise du continent africain par des puissances
étrangères se justifie par plusieurs raisons. D'aucuns justifient
la présence étrangère sur le continent africain par leur
volonté de contribuer au développement de l'Afrique. En effet,
selon Yves Viltard, « l'usage qui est fait aujourd'hui de la notion
d'amitié en relations internationales revêt un doute sur sa
sincérité »52. Il poursuit en soulignant qu'
:
« en fait, le tort de l' « amitié » dans
la compréhension que nous partageons aujourd'hui est d'être
indissolublement liée au registre des sentiments privés, un
sentiment des plus nobles et des plus exigeants, mais dont la profession dans
les affaires publiques ne peut justement pour cette raison qu'éveiller
la méfiance »53.
Alexander Wendt distingue trois cultures qui
déterminent le comportement des Etats : « celle de Hobbes, en
vertu de laquelle les Etats sont des ennemis les uns pour les autres, celle de
Locke, selon laquelle les Etats sont des partenaires rivaux et celle de Kant
selon laquelle les Etats sont des amis »54. L'angle
d'analyse de cette recherche va épouser la théorie
réaliste de Hobbes selon laquelle les Etats sont des ennemis les uns
pour les autres. Le Général De Gaulle disait d'ailleurs que la
France n'a pas d'amis, mais des intérêts. Dans cette
52 VILTARD Yves, « Que faire de la rhétorique de
l'amitié en relations internationales ? », Raisons
politiques, n°33, Presses de Sciences Po, 2009, p.127-147
53 VILTARD Yves ;Op.cit
54 ETHIER Diane, Introduction aux relations
internationales, Montréal, Presses de l'université de
Montréal, 2010, p. 135-198
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partie, il est question d'analyser l'importance des
matières premières (paragraphe 1) et l'ingérence
extérieure (paragraphe 2) comme fondements de crises sociopolitiques en
Afrique et particulièrement pour ce qui concerne cette recherche, sur le
Togo et la Côte-d'Ivoire.
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