Analyse des crises sociopolitiques dans l'espace CEDEAO de 1990 à 2020: cas du Togo et de la Côte d'Ivoirepar Gnimpale BARTCHE Université de Kara - Master 2022 |
SECTION 2 : LES PERSPECTIVES INTERNATIONALESLa persistance des crises sociopolitiques en Afrique malgré l'intervention des forces de maintien de la paix et des mécanismes de respect de la démocratie et de la bonne gouvernance reste un défi pour la communauté internationale surtout les organisations internationales à l'instar de l'ONU et de l'UA. L'étude des causes des crises sociopolitiques en Afrique conduit cette recherche à trouver son remède sur le plan international. En effet, parmi les origines des crises sociopolitiques en Afrique, l'ingérence des puissances étrangères joue un rôle important. C'est d'ailleurs ce qui justifie l'intérêt des puissances étrangères pour l'Afrique. Pour le Professeur Domba Jean-Marc PALM147, « les empires coloniaux constituaient des facteurs de puissance décisifs »148. La dynamique de la quête des intérêts dans le système international entrave beaucoup la mobilisation internationale dans la lutte contre les crises sociopolitiques en Afrique. Dès lors il convient de penser à des politiques pouvant permettre les Etats d'Afrique de pouvoir vivre d'une part leurs indépendances et d'autre part de respecter vivement les principes émis au niveau international. 146 WIEDER Thomas, « Aux racines de l'identité nationale », Le Monde, 2009, consulté en ligne le 13 décembre 2021 sur
https://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/06/aux-racines-de-l-identite- 147 Historien, Institut des Sciences des Sociétés, Centre National de la recherche Scientifique et Technologique, Ouagadougou 148 Cité par BATCHANA Essohana, histoire politique de l'Afrique contemporaine, Cours de Master sciences politiques, Université de Kara, 2021 72 La participation des Etats africains dans les grandes instances internationales telles que l'ONU, est en principe en dépit de leur souveraineté internationale, un moyen pouvant empêcher ces crises qui sont très souvent le fruit de la volonté des dirigeants voulant perdurer au pouvoir et ce, de façon inconstitutionnel. Le respect de la démocratie et des principes de bonne gouvernance doit être imposé par les instances internationales aux Etats africains afin de pouvoir limiter des cas de régime autoritaires. Il est vrai que les organisations internationales dans leurs politiques, promeuvent la démocratie mais les mécanismes mis en place pour atteindre cet objectif sont insuffisants. Le conditionnement des prêts et des aides au niveau international par le respect des normes démocratiques est certes une avancée mais derrière ce conditionnement, se cache des ambitions personnelles de certains Etats. Toutefois, il importe que les organisations internationales puissent prendre des mesures pouvant obliger d'une manière ou d'une autre les Etats au respect des normes démocratiques. Ce fut le cas en Côte-d'Ivoire sous le régime de Bédié, qui a été élu Président en 1995. En effet, durant le régime Bédié, qui a duré six ans, son gouvernement a souffert d'accusations de corruption et de mauvaise gestion qui se sont soldées en 1998 par la suspension de leur aide économique par le Fonds Monétaire Internationale, la Banque Mondiale et l'Union Européenne. Toutefois, le phénomène d'ingérence des puissances étrangères semble constituer un accélérateur des crises sociopolitiques. Les perspectives au niveau international consisteront donc à dynamiser les organisations régionales (Paragraphe 1) et ensuite renforcer les politiques de non-ingérence des puissances étrangères (Paragraphe 2). |
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