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Analyse des crises sociopolitiques dans l'espace CEDEAO de 1990 à  2020: cas du Togo et de la Côte d'Ivoire


par Gnimpale BARTCHE
Université de Kara - Master 2022
  

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CHAPITRE 2 : LES PERSPECTIVES DE SOLUTIONS AUX CRISES

SOCIOPOLITIQUES

Les conséquences engendrées par les crises sociopolitiques togolaises et ivoiriennes des années 1990 jusqu'à 2020 sont énormes tant sur le plan interne qu'externe ; c'est le fruit d'un certain nombre d'insuffisances. En effet la gouvernance en Afrique s'est toujours inscrite dans la dynamique de la conquête et de la garde du pouvoir. Selon la formulation d'un proverbe congolais, « le pouvoir se mange en entier ». Malgré l'avènement de la « troisième vague» démocratique qui a frappé sur le continent avec l'avènement du multipartisme, l'on constate une recrudescence des crises sociopolitiques. Selon Vincent Foucher, « si l'élection est la règle, la succession ne se fait toujours pas sans mal, surtout dans sa forme extrême »132. Face à tous ces maux qui minent le continent et respectivement le Togo et la Côte-d'Ivoire, il

131 MIKOLO Herphi Halerre Bouyoméka et AVLESSI Pascaline, Op.cit.

132 FOUCHER Vincent, « Difficiles successions en Afrique subsaharienne : persistance et reconstruction du pouvoir personnel», Pouvoirs, vol. 129, no. 2, 2009, pp. 127-137.

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convient alors de mener une réflexion sur des perspectives de solutions pour enrailler le phénomène des crises sociopolitiques dans ces espaces du continent.

En se basant sur l'étude qui a été faite sur les origines de ces crises, il sera donc question de réfléchir sur des perspectives de solution tant sur le plan national (Section 1) que sur le plan international (Section 2).

SECTION 1 : LES PERSPECTIVES NATIONALES

Plusieurs phénomènes sont à l'origine des crises sociopolitiques en Afrique. Sur le plan national, il faut noter que la mauvaise gouvernance qui règne au sein des pays africains est l'une des causes de ces crises. Cependant, pour pallier ce phénomène des crises sociopolitiques, il convient nécessairement de penser à des solutions internes qui puissent conjuguer aussi bien les intérêts des gouvernants que des gouvernés.

Parmi les fondements de ces crises, il a été abordé précédemment aussi bien les questions identitaires, l'ingérence extérieure, le rôle des matières premières et l'héritage de la colonisation. Dans cette partie de la recherche, il est question de réfléchir sur les moyens pouvant permettre d'empêcher ou du moins prévenir les crises sociopolitiques. A cet effet, cette recherche se propose d'aborder l'aspect de la promotion des valeurs démocratiques (Paragraphe 1) ainsi que la suppression des barrières identitaires (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La promotion des valeurs démocratiques

Il ne fait aucun doute que l'on parle de démocratie dans la lutte contre les crises sociopolitiques. Faisant cas des conflits interétatique, la théorie de la paix démocratique défend l'idée selon laquelle les démocraties ne se font pas la guerre entre elles. Cette affirmation est loin d'avoir donné lieu à un consensus entre les politologues et est largement rejetée notamment par les penseurs réalistes. Toutefois cette thèse affirme que la démocratisation est un facteur de paix. Il est bien vrai que ce raisonnement s'inscrit dans les relations entre Etats ; mais dans un Etat démocratique, il est susceptible d'éviter ces crises.

Dans ce sens, il faut noter que les crises en Afrique sont parfois le fruit des déviances démocratiques. Tel est le cas des coups d'Etats constitutionnels, des fraudes électorales entraînant les changements de régime ou maintenant ceux-ci. Ces manières de faire qui sont devenu pour la plupart des Etats africains tel que, le Togo et la Côte-d'Ivoire, la meilleur façon de garder le pouvoir.

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Toutefois, la définition même de « démocratie » pose problème ; rappelons-le, selon Anne-Marie Le Pourhiet,

« il semble devenu nécessaire de déterminer où en est le droit constitutionnel dans la définition de la démocratie, compte tenu de la floraison d'adjectifs dont le mot est aujourd'hui accompagné et d'un certain nombre d'idées à la mode tendant à donner à ce terme un contenu fort différent de celui auquel nous avions l'habitude de nous référer »133.

Le mot démocratie tient ses origines du grec : dêmokratia, formé de démos, « peuple », et de kratos, « pouvoir ». On parle donc de pouvoir du peuple, de gouvernement du peuple. Abraham Lincoln, président des États-Unis de 1860 à 1865, aurait un jour déclaré que la démocratie était « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple »134. Suivant ce principe, la souveraineté appartient donc au peuple, qui choisit ceux qui le gouverneront. Plusieurs auteurs ont donné une définition de la démocratie. Ainsi donc, Hans KELSEN la définit comme l'identité du sujet et de l'objet du pouvoir des gouvernants et des gouvernés, en un mot le « gouvernement du peuple par le peuple »135. Quant à Guy Hermet, « la démocratie est la faculté que les gouvernés possèdent de remercier les gouvernants en place puis d'en choisir d'autres qu'ils pourront éventuellement renverser à leur tour »136. Cette définition donnée par Guy Hermet renvoie au contrôle politique dont dispose le peuple sur ces élus. Ce contrôle s'opère lors des élections ; ainsi donc, le peuple a le monopole de choisir un autre représentant ou d'en reconduire l'ancien si ce dernier a fait son devoir.

La lutte ou la prévention des crises sociopolitiques au Togo et en Côte-d'Ivoire passe par des variables démocratiques. A cet effet, de l'analyse de l'état des lieux et des résultats issus du projet de suivi de la gouvernance en Afrique de l'ouest, plusieurs recommandations ont été faites en matière de gouvernance politique. Faisant cas du Togo, il ressort qu'il faut:

« Réviser de façon consensuelle la Constitution ; veiller à promouvoir la représentativité équitable de toutes les couches sociales et tendances politiques de la nation au sein de l'Assemblée nationale ; organiser des élections honnêtes et transparentes qui répondent aux normes démocratiques internationales aux fins de faire accepter à tous les résultats des urnes ; organiser un débat national pour consolider une politique et une stratégie qui,

133 LE POURHIET Anne-Marie, « Définir la démocratie », Revue française de droit constitutionnel, vol. 87, no. 3, 2011, pp. 453-464.

134 MERCIER Benoît et DUHAMEL André, La démocratie; ses fondements, son histoire et ses pratiques, Québec, Le Directeur général des élections, 2000, p. 13 et 15.

135 Cité par GBOH Christelle, L'union africaine à l'épreuve de la démocratie, Maîtrise en droit, Université catholique de l'Afrique de l'Ouest, Unité universitaire d'Abidjan, 2010

136 Idem

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à terme, permettront de créer des richesses et contribuer au développement socio-économique et, surtout, à la création d'emplois ; négocier avec les forces armées togolaises afin de les amener à devenir une authentique armée républicaine et éviter toute emprise de leur part sur la gestion du pays ; créer un État de droit respectueux des droits humains et des institutions démocratiques ; réprimer la corruption; restaurer et réhabiliter les institutions judiciaires et appliquer effectivement des sanctions disciplinaires aux magistrats corrompus et prévaricateurs ; travailler à la moralisation de la vie politique et de la gestion de la chose publique ; combattre le tribalisme, le régionalisme et toutes les formes de discrimination, notamment en matière de genre ; instaurer la transparence dans la gestion des biens publics ; consolider la liberté de la presse, la liberté d'expression, les libertés politiques, les libertés socio-économiques et culturelles ; consolider le rôle de contre-pouvoir de la société civile et restaurer l'ensemble du système de l'éducation civique »137.

A travers ces recommandations, l'on s'aperçoit les traits caractéristiques de la gouvernance démocratique. Ces recommandations, appliquées en Côte-d'Ivoire peuvent s'avérer d'une grande utilité.

Par ailleurs, « la respiration démocratique étant liée, dans tous régimes politiques, à un travail de consolidation démocratique auquel les partis politiques sont nécessairement associé »138, il est nécessaire également de songer à la consolidation du rôle joué par les partis politiques dans leur ensemble. Ils ne doivent pas tourner simplement leur objectif sur la conquête et l'exercice du pouvoir.

Au-delà des luttes pour le renforcement de la démocratie en Afrique, il faut souligner que cette démocratie telle que nous l'apercevons est une réalité imposée par l'occident et qu'il faut donc que les Etats africains puissent avoir une démocratie qui tienne compte de leurs réalités. Dans son célèbre article « la fin de l'histoire », Francis Fukuyama, analyste politique états-unien, affirme que la fin de la Guerre Froide est « le point final de l'évolution idéologique de l'Humanité et l'universalisation de la démocratie libérale de l'Occident comme la finalité de la gouvernance humaine »139. Une telle déclaration décrit la volonté des protagonistes libéraux de réfuter quelque idéologie contraire à la leur. On remarque surtout

137 TOGOATA Apedo-Amah, TCHOTCHOVI Freitas et ALINON Koffi, Etat de la gouvernance en Afrique de l'ouest, 2011

138 Idem

139 FUKUYAMA Francis, « La fin de l'histoire? » n°16, Center for the National Interest, 1989, p. 3-18, consulté en ligne le 10 décembre 2021 sur http://www.jstor.org/stable/24027184.

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que l'actuelle idéologie de bonne gouvernance découle avant tout d'une démocratie basée sur un système néolibéral.

Les élections en Afrique font objet de multiples interprétations étant donné leur nature. Il est bien vrai que depuis l'avènement du pluralisme, la plupart des pays africains ont organisé en moyenne trois élections, témoignant ainsi des réelles avancées enregistrées dans la vague de démocratisation. Toutefois, ces élections font très souvent l'objet de revendications dans la plupart des pays, leur plongeant dans des crises interminables. A ce propos, il est important de se doter des institutions fortes pouvant emmener les partis à accepter les résultats des élections pour éviter les crises.

Après quelques décennies de transition démocratique, les évolutions connues en Afrique dans ce domaine sont loin d'être uniformes. Dans les pays où les élections ont été organisées d'une manière répétitive, certains ont connu des changements de régime ; c'est le cas de la Côte-d'Ivoire. Par contre d'autre n'ont connu de changement et c'est le cas du Togo. La culture des valeurs démocratiques doit également conjuguer avec le sens du leadership des dirigeants africain et leur capacité à respecter la constitution. Dans plusieurs pays africains ayant réussi à organiser des élections qui ont conduit à des alternances et au renforcement de la démocratie, il y a eu une évolution saine visant à consolider ces processus.

Malgré les dispositions de l'UA et de la CEDEAO contre la prise du pouvoir par la force et la dénonciation des coups d'État militaires, il y a eu une résurgence du militarisme et des gouvernements militaires dans plusieurs pays. La nature de ces régimes porte un coup dur sur la démocratisation en Afrique. Le cas du Togo par exemple en est une parfaite illustration. Contrairement à d'autres pays où la violence de l'État a pour origine principale les forces de police, selon Ali-Diabacté, « au Togo ce sont les forces armées qui sont plutôt au coeur du dispositif répressif »140. Face à ce caractère politique de l'armée qui participe au renforcement des régimes autoritaires, il est donc nécessaire de rééduquer l'ensemble de l'armée en les rappelant l'apolitisme dont cet organe doit faire preuve. Selon Jean Meynaud, « l'unique rôle de la force armée est de permettre au gouvernent légal de garantir l'ordre public interne et de défendre le pays contre l'ennemi extérieur »141. S'inscrivant dans cette logique, beaucoup de constitutions disposent ces mesures ; mais le défis reste à relever dans la réalité.

140 Cité par TOULABOR Comi, « Violence militaire, démocratisation et ethnicité au Togo », consulté en ligne sur https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/autrepart/010019328.pdf

141 MEYNAUD Jean, « Les militaires et le pouvoir», Revue française de sociologie, 1961, consulté en ligne sur https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1961_num_2_2_5929

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L'analyse de la promotion des valeurs démocratiques dans le cadre de cette recherche participe à lutter contre les multiples crises sociopolitiques qui minent le continent africain ; toutefois, il existe également d'autres facteurs qu'il convient d'analyser.

Paragraphe 2 : La suppression des barrières identitaires et des clichés régionalistes

L'une des causes des crises sociopolitiques en Afrique relève des questions identitaires. Selon Alain Antil, « s'il existe un grand malentendu concernant l'Afrique au sud du Sahara dans les représentations collectives du nord, c'est certainement dans la manière dont sont perçues les réalités sociales et les identités »142.

Les questions identitaires ont toujours divisé les populations africaines lorsqu'il s'agit d'intérêt; chacun de son côté cherchant à vivre paisiblement. La crise ivoirienne il convient de le dire, est aussi bien une crise politique qu'identitaire. A en croire Losseni Cissé, « en analysant les différentes étapes de celle-ci, l'on s'en rend bien compte »143.

Le premier coup d'état du 24 décembre 1999 est survenu suite à l'émergence du concept d'"ivoirité" qui avait installé une certaine méfiance entre des populations qui vivaient auparavant sans histoires. L'on a pu voir venir une certaine "catégorisation" des ivoiriens, ceux du nord à la majorité musulmane et ceux du sud, de l'est et de l'ouest à majorité chrétienne. Les populations du nord sont à tort assimilées au leader du RDR Alassane OUATTARA, qui constituait semble-t-il une « menace » aussi bien pour le régime de l'ex Président BEDIE, que pour le FPI de Laurent GBAGBO. Les partisans du premier ministre OUATTARA seront dès lors assimilés à des étrangers venant soit du Burkina Faso, du Mali ou d'autres pays limitrophes. Cette situation va engendrer une réelle crise identitaire sur fond de revendications de droits civils et politiques de la part d'une classe de citoyens.

Toutefois, la troisième république a su apporté les germes d'une réconciliation ou d'une volonté du vivre ensemble. En effet, la troisième République, ou IIIe République, officiellement République de Côte d'Ivoire, est le régime en place en Côte d'Ivoire depuis le 8 novembre 2016, date de la promulgation par Alassane Ouattara de la constitution approuvée par le peuple lors du référendum du 30 octobre 2016. Elle a succédé à la Deuxième République qui était en place depuis 2000. A en croire le référendum a vu la victoire du Oui à

142 ANTIL Alain, « Mobilisations identitaires dans l'Afrique francophone », programme Afrique Sud Saharienne, 2009.

143 LOSSENI Cissé, La problématique de l'Etat de droit en Afrique de l'ouest: analyse comparée de la situation de la Côte d'Ivoire, de la Mauritanie, du Libéria et de la Sierra Léone, thèse en droit, Université Paris-Est, 2009,

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93,42% de voix contre seulement 6,58% pour le Non. Le taux de participation s'élève toutefois à 42,5% de la population. Les partis favorables à la vielle constitution sont aussi bien de droite (comme le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) que de gauche (le Parti ivoirien des travailleurs (PIT).

La problématique de l'ethnicité se pose également au Togo. La formation des partis politiques dans ce pays en est une parfaite illustration. L'instrumentalisation des ethnies est devenue une arme pour les politiciens. En effet, selon Labité Sodjiné AGBODJAN-PRINCE :

« l'approche instrumentaliste est un courant d'idée qui prend en compte la compétition politique autant que les pratiques politiques de l'exercice du pouvoir comme constitutives de réalités ethniques. Ce courant circonscrit l'ethnicité comme une idéologie servant non seulement à conquérir, mais aussi à exercer et à conserver le pouvoir. Dans ce sens, l'ethnicité fait état de l'appartenance à une communauté par rapport à d'autres et intègre de cette manière, la manipulation dans les relations sociopolitiques afin de comprendre les dynamiques du politique »144.

Cette dynamique du politique est perçue par Bayart comme une réappropriation de l'Etat par les ethnies. Selon lui, la question de l'ethnicité est un passage obligé du «penser l'Afrique».

Toujours faisant cas du Togo où le choix des officiers de l'armée est majoritairement basé sur des questions ethniques, il convient de relever que cette donne est la clé du renforcement du régime depuis le général Gnassingbé Eyadema. Selon une analyse du centre d'études stratégiques de l'Afrique,

« une armée composée d'éléments issus de communautés réparties dans tout le pays peut établir des bases solides sur lesquelles peut s'édifier un État démocratique. Une force diversifiée crée par ailleurs des conditions favorables à la professionnalisation, du fait que les promotions s'y font davantage au mérite que sur des bases ethniques et que son allégeance va à la nation toute entière et non pas à une ethnie particulière »145.

Selon cette analyse, la nécessité d'une armée composée de plusieurs ethnies ou encore pour dire mieux, de toutes les ethnies d'un pays peut contribuer au renforcement de la démocratie. Comme il a été souligné précédemment le respect de la démocratie participe également à la prévention des crises sociopolitiques basées très souvent sur des questions

144 AGBODJAN-PRINCE Labité Sodjiné, Op.cit.

145 Rapport d'analyse n°6 : obstacles au professionnalisme militaire en Afrique, centre d'étude stratégiques de l'Afrique consulté en ligne sur https://africacenter.org/fr/publication/obstacles-au-professionnalisme-militaire-en-afrique/

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identitaires. L'exemple du soulèvement populaire du 19 août 2017 au Togo qui a vu une grande participation des Kotokoli illustre également cette tendance des communautés ethniques à vouloir s'affirmer politiquement.

Toutes ces habitudes nécessitent donc la construction d'une identité nationale. En effet, la multiplicité des ethnies en Afrique est l'un des obstacles de la construction d'une identité nationale dans les Pays africains même si pour certains chercheurs « c'est une notion qui divise, un concept qui hérisse, par-delà les clivages politiques »146. L'acceptation de l'autre en Afrique et la volonté de construire une identité nationale demeure un moyen privilégié pour sortir le continent des crises qui le minent.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe