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Le statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques de la commission électorale nationale indépendante de la république démocratique du congo : défis et perspectives.


par Paul Musungu Lono
Ecole de Formation Electorale en Afrique Centrale EFEAC  - Master en Gestion du Cycle Electoral  2017
  

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CHAPITRE II. POSITIONS DES PERSPECTIVES DE LA NATURE JURIDIQUE DES AGENTS ET CADRES ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA CENI EN DROIT POSITIF CONGOLAIS

SECTION I. DE LA QUALIFICATION JURIDIQUE DU REGLEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER ET DES AGENTS ET CADRES ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA CENI ET DU DROIT APPLICABLE

§1. DE LA QUALIFICATION JURIDIQUE DU REGLEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER ET DES AGENTS ET CADRES ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA CENI

1.1. De la qualication juridique du règlement administratif et financier de la CENI en droit positif congolais

Dans les développements précédents nous avons relevé que le problème se poserait toujours lorsqu'on veut qualifier ce règlement administratif et financier comme un « règlement de l'administration de la CENT » car, cette dernière telle que nous l'avions décrit dans première partie de ce travail, ne pas dans un rapport hiérarchique c'est-à-dire de subordination, ni moins de contrôle de tutelle avec le pouvoir exécutif congolais. Pour cette raison, nous sommes d'avis que le règlement administratif et financier peut être qualifié juridiquement de « règlement subordonné spécial » car d'une part, il n'existe pas un statut général ou législatif des agents et membres des institutions d'appui à la démocratie fixé à l'avance par le législateur et qui laisse le la prérogative de fixer les mésures d'exécution de la loi à chaque institution d'appui à la démocratie en RDC en prenant notamment le règlement d'administration pour fixer des règles particulières applicables à leurs agents, et de l'autre part,la qualité juridique même de la CENT dans la structure de l'Etat pose un problème de lui ranger constitutionnellement dans le pouvoir réglementaire notamment le gouvernement, institution habiliter conformément aux articles 92 et 93 de la constitution . C'est pourquoi, à l'heure actuelle, le règlement administratif et financier ne devrait être édicté par la CENT que dans le respect des autres normes qui lui sont supérieures.

Quelles sont ces normes supérieures que le règlement administratif et financier de la CENT doit-elle respecter ?

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En effet, suivant la théorie normativiste (248) qui s'articule sur les principes suivants : le droit est un ensemble des normes ; ces normes forment un ordre ou un système hiérarchisé ; toute création du droit est aussi application du droit et vice-versa, la norme juridique est conçue comme la signification prescriptive d'un acte humain. La prescription parce qu'une norme n'est pas nécessairement « commandement ». On dirait que la CENT dans l'ordonnancement juridique congolais est instituée par la constitution de la RDC, une norme qui fonde son système, appelée norme supérieure qui, dans la pyramide de juriste Autrichien HANS KELSEN (249), est une norme posée (rédigée) par le constituant congolais supposé avoir l'habilitation ou le pouvoir de la norme fondamentale. En vertu de cette norme supérieure (constitution), le constituant congolais a reconnu à travers l'article 100 de la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour le pouvoir de vote des lois au parlement congolais. Ainsi, c'est dans ce cadre que le régime d'organisation et fonctionnement de la CENT a été laissé sur base de l'article 211 alinéas 4 de la constitution au parlement d'en fixer dans une loi organique organisation et fonctionnement de la CENI. Rien ne pouvait justifier cette loi organique, si le pouvoir n'a pas été reconnu au parlement par le constituant. A cet effet, cette loi organique, c'est-à-dire cette norme est donc tenue de se conformer à cette norme juridique qui lui est supérieure notamment la constitution.

Cependant, le parlement congolais à son tour, par cette loi organique dans article 39 a habilité la CENI a posé deux actes juridiques en matière de gestion des agents et cadres administratifs et techniques, concomitamment le règlement intérieur qui définit les procédures d'appel à candidatures pour le recrutement, et le règlement administratif et financier qui lui, fixe le statut de ses agents et cadres administratifs et techniques. Ces deux derniers actes ou normes doivent respectivement être posé ou rédigé qu'en se conformant à d'autres actes ou normes supérieures à savoir d'abord la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI et puis la constitution de la RDC car sans la loi organique, rien ne pouvait justifier ce pouvoir à la CENI de poser ces actes d'exécution, et sans non plus la constitution, le parlement lui aussi ne pouvait pas avoir ce pouvoir de rédiger la loi organique. Mais, dans la hiérarchie des textes, il se comprend que le règlement administratif et financier de la CENI bien que ne tirant pas directement et explicitement sa source dans le règlement intérieur de la CENT, dans l'esprit de la loi organique, il se laisse entendre qu'il devrait être rédigé qu'après le règlement intérieur ait définit les procédures d'appel à candidature pour le recrutement des agents et cadres et lui donc, se conformer dans ces procédures lors de la fixation des règles statutaires. Mais, selon nous, même si le règlement administratif et financier est rédigé au même moment que le règlement intérieur, cela ne pose pas problème sur le plan juridique. Toutefois, le règlement intérieur constitue implicitement une norme aussi supérieure au règlement administratif et financier.

(248) Evariste BOSHAB et MATADI NENGA GAMANDA, Le statut de représentants du peuple dans les assemblées politiques délibérantes : Parlementaires, Députés, Conseillers urbains, communaux, conseillers de secteur ou chefferie, Academia-Bruylant, Louvain-la-Neuve, 2010, p. 24.

(249) Evariste BOSHAB et MATADI NENGA GAMANDA, op. cit, pp. 26-27.

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Mais, lorsqu'on fait une lecture attentive sur les deux actes, il s'avère que les matières liées aux procédures d'appel à candidatures contrôlées par la Cour Constitutionnelle dans le règlement intérieur de la CENI ne sont pas les mêmes matières que les matières relatives au statut des agents et cadres qui constituent des matières tout à fait différentes qui, lors de leur fixation, la CENI peut violer la loi organique ou la constitution. C'est pourquoi nous estimons que les procédures d'appel à candidature pour le recrutement des agents et cadres devraient être définies que dans le règlement administratif et financier, ou soit le statut des agents et cadres devrait être fixé dans le règlement intérieur. Tout ceci en vue de permettre au juge constitutionnel de vérifier la conformité de toutes ces matières à la constitution et éviter le dysfonctionnement du système juridique par quelque norme.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius