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Le recours à  la force et le principe de non immixtion dans les affaires intérieures des états


par Bonheur Bisimwa
Université officielle de Bukavu (U.O.B) - diplome de graduat en relations internationales 2020
  

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§2. Perspectives

Bien que certains auteurs aient vu dans la proclamation de la responsabilité de protéger une simple «réforme de caractère linguistique»66, nous sommes d'avis que cette notion contribue tout de même à faire évoluer la situation sur le plan international. Contrairement au «droit d'ingérence humanitaire», qui n'a jamais été reconnu sur le plan

ou celui qu'il subit parce que des êtres humains sont massacrés sans que le Conseil de sécurité ne lève le petit doigt»

64 J. Noel, le principe de non-intervention : théorie et pratique dans les relations interaméricaines, Bruxelles, Bruylant, 19811, p. 236.

65 En effet, la Résolution 1769 du Conseil de sécurité du 31 juillet 2007 qui prévoyait le déploiement renforcé des Nations Unies et de l'Union africaine n'aura pas eu l'effet escompté sur le terrain. La mission des Nations Unies et de l'Union africaine Au Darfour (MINUAD) s'était fixé comme objectif à atteindre une présence de quelques 26 000 hommes en plus des 7 000 soldats débordés de l'Union africaine sur le terrain depuis 2004. Cet objectif n'a pourtant jamais pu être atteint. Au 17 juin 2008, le nombre total des personnels en uniforme de la MINUAD s'élevait à 10 190 hommes (soldats, officiers, policiers) et 3 443 civils volontaires recrutés sur le plan national et international. De plus, les ressources matérielles notamment en termes d'équipements s'avèrent également insuffisants, (Rapport du Secrétaire général sur le déploiement de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour, 17 juin 2008, doc. ONU S/2008/400).

66 L. Boisson de chazournes et L Condorelli , De la responsabilité de protéger ou d'une nouvelle parure pour une notion déjà bien établie, RGDIP, 2006, p. 17.

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juridique67, la responsabilité de protéger fait l'objet d'un consensus mondial. Pour la première fois, la communauté internationale a reconnu la nécessité d'intervenir en cas de violations massives des droits de l'homme et du droit international humanitaire et a défini les cas justifiant une telle immixtion.

A ce sujet, Le professeur De la Pradelle dira de cette résolution: «L'innovation est indiscutable. Jamais auparavant l'ONU n'avait autorisé certains de ses membres à conduire une opération de police armée à seule fin de secourir une population affamée»68. Tous les Etats ont accepté le fait qu'ils partagent désormais une responsabilité solidaire dans les cas d'atrocités perpétrées sur des êtres humains et que le bien-être des populations doit être considéré comme un bien commun à l'humanité.

Le rapport de la CIISE présente un apport important dans les cas qui ne satisferaient pas aux exigences de légalité. En effet, les critères développés pourront le cas échéant être utilisés comme garde-fou, servant à mesurer la légitimité d'une action militaire, menée aux fins de protection des populations vulnérables. Même s'il paraît évident que la recherche a posteriori de la légitimité est le signe d'une absence de droit et, à tout le moins, d'un doute à son sujet.

En tout état de cause, l'émergence de la l'obligation de protéger suppose que l'inaction du Conseil de sécurité face aux génocides, crimes contre l'humanité, nettoyages ethniques ou crimes de guerre pourra être considérée comme un fait internationalement illicite pouvant engager la responsabilité de l'Organisation d'une part, et celle de l'Etat d'autre part. Dans cette perspective, optique, les Etats qui s'opposent ou empêchent l'action nécessaire du Conseil de sécurité dans les cas susmentionnés pourraient engager leur responsabilité internationale.

67J-M. Sorel , Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, Colloque de Rennes de la Société française de droit international, Paris, Pedone, 1995, p. 741.

68 C. Sommaruga, Le droit international humanitaire au seuil du 3e millénaire : bilan et perspectives, Genève, 2000, p. 63.

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