II.1.2. Théories modernes de la firme
1. Théorie du financement
hiérarchisé ou Pecking Order Theory (POT)
Selon la théorie moderne de la firme, dans leurs
travaux de Myers et Majluf (1984) avec la théorie du financement
hiérarchisé, appelée aussi théorie du pecking
order, les auteurs acceptent qu'il existe un ordre préétabli dans
le financement, un ordre hiérarchique, choisi et justifié selon
les besoins et les préférences des entreprises. Cette
théorie a pour fondement, l'hypothèse centrale d'asymétrie
d'information; selon cette théorie les entreprises ont
généralement tendance á privilégier en premier
ressort l'autofinancement, c'est dire du financement interne comme mode de
financement prioritaire en ce sens qu'il s'agit d'un financement
immédiate, d'une ressource disponible non couteuse et qui
IMPACT DE L'ENDETTEMENT FINANCIER SUR LA VALEUR D'UNE
ENTREPRISE PUBLIQUE CONGOLAISE CAS DE LA GCM Page
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Travail de fin cycle de licence présenté par AHMADI
BIN ABDOUL MAKASI Abam en Gestion Financière 2019-2020/FSEG/UNILU
exemptera l'entreprise à avoir des comptes à
rendre au marché des capitaux en livrant des information qui pourront
profiter à ses concurrents.
Mais comme le financement interne a toujours été
insuffisant, pour financer l'expansion des activités de l'entreprise,
celle-ci recourt alors au financement externe, communément appelé
«endettement financier». Pour cela, la dette la moins risquée
sera la priorité, comme les concours bancaires puis les dettes de
financement tout comme l'émission des titres de créances,
«les obligations». Et donc la hiérarchisation du financement a
pour fondement logique, des modes de financement les moins offreurs
d'informations aux parties externes à l'entreprise au mode de
financement cherchant à briser cette asymétrie informationnelle ;
mais aussi de la forme de dette la moins risquée à la dette
risquée. C'est dans ce sens que cette hiérarchisation des modes
de financement se fera dans l'ordre suivant : l'entreprise fera d'abord recours
à « l'autofinancement » puis à « l'augmentation du
capital par l'émission des nouvelles actions », une fois ces deux
modes de financement ne comblent pas le besoin financier de l'entreprise,
celle-ci fera alors recours à « l'endettement ».
2. Théorie du compromis ou Trade Off Theory
(TOT)
Farber, L., O. et Pirotte (2009), estiment que, si
l'endettement offrait un réel avantage aux entreprises, celles-ci
devraient toutes en tirer profit en optant pour les taux d'endettement les plus
élevés possibles ; néanmoins cela n'est pas observable de
manière empirique. Pour cause évidente que le risque le plus
plausible pour une entité fortement endettée est sous-entendu
dans l'impasse, à un moment donné, de faire face à
l'intégralité de ses engagements vis-à-vis de ses
créanciers. En surcroît, la situation extrême est
faillite.
Sous cette logique, l'impact des détresses
financières éventuelles potentielles sur la valeur de
l'entreprise est alors lié aux coûts associés à
cette situation : les coûts directs notamment les coûts pour
rémunérer les intervenants (banquiers, courtiers, avocats) ainsi
que d'autres divers frais comme ceux de liquidation des avoirs ; et les
coûts indirects pour faire face aux difficultés de gestion de
l'entreprise pendant ce type situation. Pour cela, la théorie du
compromis émet la proposition selon laquelle la valeur de l'entreprise
endettée est la somme de la valeur de l'entreprise non endettée
à laquelle il faut rajouter la valeur actuelle des économies
fiscales et soustraire la valeur actuelle des coûts de difficultés
financières.
Ainsi donc, par cette théorie l'entreprise se livre
dans un arbitrage entre recours à l'endettement avec comme avantage les
économies fiscales, et le même endettement qui peut lui mener vers
un risque de faillite si les coûts de détresse financière
supportés sont énormes. C'est ainsi qu'un «niveau optimum
d'endettement» est requis, et devrait être atteint lorsque
l'avantage marginal de l'endettement sera égal à la valeur
actuelle des coûts de détresse financière. Dans cet ordre
d'idées, la valeur de l'entre croît tant que l'avantage fiscal
résultat d'une augmentation de l'endettement compense celle des
coûts de détresse financière qu'elle engendre.
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