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Médias de Mbujimayi et le traitement des informations politiques pendant la campagne électorale de 2018.


par Ronsard Luabeya
Université de Mbujimayi - Licence en journalisme 2018
  

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1.4.2. Jocelyne Arquembourg : l'événement et les médias

Son article est une réflexion sur l'événement médiatique qui, mettant en son centre la relation entre factualisation et événementialisation, renouvelle cette problématique qui s'écarte résolument des perspectives médiacentriques, fréquentes lorsqu'il s'agit d'étudier la construction médiatique d'une affaire ou des problèmes sociaux. L'auteur met en évidence la multiplicité des interactions qui conduisent à une forme de récit médiatique original, notamment du fait que plusieurs actions médiatiques visent un évènement et que la prolifération de ces actions interroge le lien entre l'information et la solidarité.

L'article de Jocelyne tente de resituer le lien qui fait l'originalité et la distinction phénoménologique entre fait et événement d'une part et de l'autre la complexité des interactions liées à la dimension sociale de l'événement. Pour mettre cela en évidence, Jocelyne s'appuie sur une double comparaison de collecte des faits. Ce qui permet de distinguer les structures sous-jacentes à la mise en intrigue, les cadres d'interprétation et la disparité des relations.

L'idée d'opposer la réalité à sa représentation est en revanche heureusement absente des travaux qui se focalisent sur la construction discursive des événements. Très souvent, les analystes du discours, indique l'auteur, intègrent le sujet langagier oubliant le concept d'événement ou sa composante narrative.

Pendant la période de campagne électorale, il serait vrai de faire remarquer que les médias de Mbujimayi ont certainement traité certains sujets de manière massive. Ce qui a expliqué leur solidarité dans la diffusion des mêmes informations. Ils se sont donc rués sur les mêmes événements de manière à forcer le public à adhérer à leurs représentations. Nous estimons que les événements politiques diffusés pendant la campagne électorale sont par nature des faits bruts. Ils ont subi une certaine influence grandissante des médias qui a fait que l'on tend vers l'événementialisation de ces derniers.

1.4.3. Gregory Derville : Le pouvoir des médias

Derville (2013) tente d'apporter des réponses relatives à la prétendue omnipotence des médias ou à leur influence néfaste sur la démocratie. Ce livre destiné aux étudiants et au grand public entend faire preuve de clarté et de pédagogie. Il est structuré en deux parties respectivement consacrées à une approche sociologique et historique de la question du pouvoir des médias. Nous ne pouvons rendre compte de la totalité des chapitres et ne mettons l'accent que sur le premier chapitre.Dans son introduction, le chercheur rappelle à juste titre le rôle que jouent les médias, les instituts de sondage ou les conseillers en communication. La première partie est consacrée à un historique du traitement réservé par la sociologie au pouvoir authentique ou supposé des médias.

Le premier chapitre met l'accent sur l'influence exercée sur la vie citoyenne et la politique politicienne par la propagande qui se définit comme un type de discours à visée persuasive enjoignant explicitement le récepteur de penser ou d'agir d'une façon précise. L'auteur passe en revue les premières apparitions de la propagande dans l'histoire politique occidentale du XX Siècle et s'interroge sur le degré d'efficacité dans la propagande dans les différentes situations ou desquelles elle a été mobilisée. Si les premiers travaux sur la propagande prêtaient à celle-ci un pouvoir sans limites et une capacité à duper les foules et les manipuler les esprits, les recherches ultérieures ont largement permis de relativiser cette conception initiale.

Ce que les sociologues des médias ont appelé le paradigme des effets puissants qui définit une relation entre le public et les médias,c'est pensée le point de vue de la dépendance, du conditionnement ou de la manipulation. C'est ce qu'on a désigné un peu plus tard par l'expression «  seringue hypodermique » et qui laissait entendre qu'un émetteur pouvait injecter n'importe quelle idée ou injonction dans l'esprit de n'importe quel individu.

L'auteur explique que la persuasion dépend principalement des habitudes de l'individu. En effet, les messages auxquels il s'expose en priorité sont plutôt ceux qui le confrontent dans ses opinions, ou qui du moins, le concernent personnellement. Derville clôt le premier chapitre en affirmant qu'il n'y a pas aucune raison valable de croire en l'omnipotence des médias, car leur influence est médiatisée par l'appartenance sociale des individus, par leurs prédispositions psychologiques et par les codes culturels à partir desquels ils interprètent les messages reçus.

L'auteur isole trois effets persuasifs de l'information médiatique. Le premier, l'effet d'agenda, considère les médias comme capables d'exercer un impact fort sur l'opinion publique, en orientant son attention sur un nombre limité d'enjeux. Le second, l'effet de cadrage, concerne la capacité de l'information à cadrer les enjeux publics et orienter le point de vue des individus. Le troisième, l'effet d'amorçage, concerne l'influence de l'information sur certaines situations sociales et politiques. Derville conclut que l'effet des médias sur le public passe par le fait que les contenus qu'ils diffusent et influencent sur le long terme et sans volonté persuasive apparente notre façon de voir le monde : «  les contenus médiatiques (discours, métaphores, vocabulaires) façonnent nos catégories de perception et de ce fait ils contribuent à construire la réalité dans laquelle nous évoluons ».

Dans ce mémoire, nous concevons l'idée que les médias sont capables d'exercer un impact fort sur l'opinion publique, en orientant son attention sur un nombre limité d'enjeux. Pendant la campagne électorale, il a été plus facile de voir comment les médias de Mbujimayi ont pu focaliser leur attention sur certains sujets ou certaines personnalités politiques. Etant tenus par l'enjeu de captation qui s'inscrit globalement dans la concurrence médiatique, les médias de Mbujimayi ont effectivement recouru à de nombreux procédés pour maintenir l'attention du public sur les situations politiques au pays.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway