1.4.1.2.Une importante activité pourvoyeuse
d'emplois
Outre les effets directs des exploitations minières sur
l'économie, il faut citer ses effets indirects. En effet, les mines sont
un véritable secteur pourvoyeur d'emploi directs comme indirects.
En Côte d'Ivoire, il a permis la création de plus
de 10 524 emplois directs en 2017. Cela peut permettre à de nombreuses
familles qui stagnaient dans la pauvreté de rehausser leur
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niveau de vie et donc sur un plan plus large de lutter contre
le chômage dans le pays (BROU P., 2018).
En Guinée, le secteur minier qui contribue à
hauteur de 25 % au moins au PIB national et assure 60% des recettes
budgétaires et 80% des recettes en devises de l'Etat, constitue le plus
gros employeur du pays après la fonction publique avec plus de 10 000
emplois permanents. De plus, il a près de 100 000 travailleurs à
son actif notamment avec l'exploitation artisanale, et une centaine de PME
sous-traitantes nées du développement de l'activité
minière (DIALLO R., 2014).
Selon la CEA (2011) « l'important secteur minier de la
Tanzanie a créé près de 8 000 emplois directs et 45 000
emplois indirects. En 2009, l'industrie extractive à grande
échelle employait directement plus de 17 000 personnes au Ghana.
D'après une étude sur les effets socioéconomiques de
l'industrie, l'entreprise Newmont Ghana Gold Ltd., qui emploie directement
moins de 1800 travailleurs, déclare que ses activités ont permis
de créer plus de 46 000 emplois supplémentaires par le biais de
ses fournisseurs et des effets économiques plus larges ».
Le secteur minier est donc indéniablement un important
générateur de richesses pour les Etats et pour les
populations.
1.4.2. Une activité destructrice de
l'environnement
Les exploitations minières impactent
énormément le milieu naturel car c'est lui qui en est le support.
Selon VILLENEUVE C. et al. (2017), leur installation d'abord implique le
défrichement, le déblaiement, l'excavation et le remblai de
grandes étendues. Et cela a une incidence sur le régime
hydrologique et les conditions climatiques. En effet, les exploitations
minières peuvent être à l'origine
d'irrégularité de précipitation et d'augmentation de
températures (SOW S., 2013). Cela se justifie par la perte d'absorption
du dioxyde de carbone due au défrichement des forêts.
En outre, les activités extractives ont une incidence
négative sur la qualité de l'air. Les machines, les camions de
transport produisent des quantités de gaz à effet de serre (GES)
considérables qui contribuent à l'augmentation de la pollution
atmosphérique (Environnement Canada 2013b cité par MURRAY C.
2014).
En additif, FERRAND et al. (2013) dénote quatre types
de sources de nuisance relatives aux mines. D'abord, il y'a les sources mobiles
qui sont les véhicules poids lourd, les voitures
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qui transportent le personnel et les camions qui transportent
le matériel minier. Ensuite l'on retrouve les sources fixes qui sont les
principales émissions gazeuses provenant de combustion de carburants
dans les installations de production électrique, des opérations
de séchage, de grillage et de fusion Puis on a les émissions
fugitives dont les sources courantes sont le stockage et la manutention des
travaux, le traitement des mines, la poussière fugitive, l'abattage, les
activités de construction et les galeries associées aux
constructions minières ; et enfin les bruits et vibrations. Ils incluent
les bruits en provenance des moteurs de véhicules, le chargement et le
déchargement de roches dans des tombeaux en acier, les toboggans et la
production électrique.
Les ressources en eau aussi ne sont pas
épargnées par les effets pervers des exploitations
minières. Le déversement régulier des résidus de
minerais dans les eaux à proximité des exploitations
aurifères de Hiré en Côte d'Ivoire a entrainé une
intoxication de ces ressources en eau (ALLOU T., 2015).
Toutefois il faut préciser que les mines n'agissent pas
seulement directement sur l'environnement. En effet, l'installation d'une
industrie minière demande l'ouverture de voies d'accès au site.
Et cela peut mettre à découvert des zones jusque-là mal
connues et donner des possibilités de braconnage (MARADAN D. et al.
2011).
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