1.4.1. Impacts socio-économiques de l'industrie
extractive 1.4.1.1.Au niveau macroéconomique : une incidence
controversée
Les exploitations minières ont un rôle
économique très important. En effets l'extraction des ressources
minières produit de la richesse qui peut être consommée ou
réinvestie (BANQUE MONDIALE, 1992). Elles favorisent donc l'engrangement
de bonnes recettes aux
pouvoirs publics. En Côte d'Ivoire, le chiffre d'affaire
du secteur minier en 2017 fut estimé à 538 milliards de FCFA
et a généré des recettes fiscales estimées à
56,4 milliards de FCFA (BROU P., 2018).
Au Maroc, en 2009, ce secteur représentait 35% de la
valeur des exportations du pays et a contribué à au moins 2,5% au
PIB du pays (BABI K., 2011).
Au Mali, la rente minière a fait rentrer presque 1.200
milliards de FCFA dans les caisses de l'Etat au cours des cinq dernières
années, sous forme d'impôts (62%), droits de douane (18%) et de
dividendes, de taxe ad valorem et de redevances superficiaires (21%) selon
GREGOIRE et al. (2015).
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Dans la zone UEMOA, la production d'or est passée de
57,6 tonnes en 2007 à 95,7 tonnes en 2011. Sur le plan commercial, les
exportations d'or sont passées de 300 milliards à 2 000 milliards
de 2004 à 2011 (BCEAO, 2013).
Et depuis 2006, la part des ressources minière a
surpassée celle des ressources agricoles au titre de première
source d'exportation dans l'union (BCEAO, 2015). Ce secteur apparait donc comme
l'une des stèles du développement économique de la zone.
Dans ce même contexte un rapport du trésor sud-africain et la
banque monétaire internationale (2014) cité par ALLOU T. (2015),
prétend que le secteur minier représente un atout pour la
prospérité économique de la Guinée. Il a
contribué à 14,57% du PIB sur la période de 2005-2013. Ce
même rapport continu pour dire qu'aux Philippines, le secteur minier
participe à près de 76% du PIB national. Ce qui correspond selon
des statistiques officielles quasiment à la somme nécessaire pour
éradiquer complètement la pauvreté dans ce pays.
Cependant, cette perception n'est pas partagée par
tous. Certains économistes structuralistes associent l'abondance des
ressources minières, à une malédiction des ressources pour
les pays qui en disposent. En effet, « les performances économiques
des pays décroitrait lorsque la dépendance à l'exportation
des minéraux s'accroit, vu l'augmentation du taux de change des monnaies
nationales et la migration du travail et du capital en provenance des autres
secteurs productifs nationaux. Cela provoquerait une baisse des exportations
agricoles et manufacturières, et de ce fait une économie
spécialisée fort dépendante du secteur minier et de ses
fluctuations » (VILLENEUVE C. et al. 2017).
L'expression « syndrome hollandais » utilisée
pour qualifier cette situation, est apparue au cours des années 1970,
pour qualifier la situation étrange à laquelle la Hollande
faisait face.
Dans les faits, l'économie hollandaise s'est
retrouvée confrontée à des difficultés suite
à la mise en exploitation dans les années soixante des
réserves de gaz naturel du gisement Slochteren.
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