1.1.2. Le développement : une notion
polysémique
Le développement est une notion dont la
définition ne fait pas l'unanimité. En général, sa
définition est dépendante du domaine d'exercice de celui qui la
donne. C'est un concept qu'on retrouve en biologie, en économie, en
géographie etc. Mais, il faut dire que dans le domaine des sciences
sociales, le développement a longtemps été assimilé
à la croissance. Dans la phase de construction de la pensée par
les pionniers du développement, cette notion était
assimilée à l'obtention d'une croissance économique
significative sur une longue période (CONTE, 2003). Il était
ainsi réduit à sa seule dimension économique.
Pour BERGERON (1992) cité par LEGOUTE J.R. (2001), se
développer, c'était avoir 3,7% de croissance économique
une année, puis 4,8% l'année suivante, et ainsi de suite,
indéfiniment. Mais, avec l'échec des politiques basées sur
une vision très économique du développement de nombreux
auteurs se sont opposés à cette approche réductionniste du
concept. La croissance représente certes la dimension
prédominante du concept de développement, mais ne suffit pas pour
définir adéquatement cette notion qui renferme d'autres
dimensions (LEGOUTE J.R., 2001).
Au-delà de l'aspect quantitatif du
développement, il faut noter son aspect qualitatif relatif à
l'amélioration du bien-être social. Il en ressort donc que la
croissance n'est pas le développement mais constitue le préalable
au processus de développement car l'amélioration de la
qualité de vie et du bien-être social passe par un accroissement
des revenus. C'est dans ce contexte que le PNUD avance la notion de
développement humain pour montrer que le développement va
au-delà de l'augmentation des revenus nationaux. En effet, « le
développement ne se limite pas à la progression ou au recul du
revenu national. Il a pour objectif de créer un environnement dans
lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et
mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et
intérêts. » (PNUD, rapport mondial sur le
développement humain, 2001). Le développement représente
donc un processus qui doit avoir pour finalité le bien-vivre des
individus.
Cependant cette amélioration des conditions de vie
implique parfois des mutations spatiales. En effet, le développement est
la modernisation, mieux l'urbanisation des différents corps
géographiques d'un territoire et l'atteinte de certains objectifs du
millénaire (ODM) comme la réduction de moitié de la
pauvreté, l'éducation primaire pour tous et la lutte contre les
maladies (KRA K.J., 2012). Il passe donc par une transformation du cadre de vie
des
5
individus liée à l'apparition de nouveaux
éléments dans l'espace pouvant permettre aux individus
d'améliorer leurs niveaux et leurs conditions de vie.
La croissance est un préalable au développement
sinon en est la quintessence. Toutefois le développement ne doit pas se
limiter à sa seule dimension économique. Il doit avoir pour
finalité le mieux-être social des hommes. Ainsi, dans notre
étude, nous affilierons le développement à la
réalisation d'infrastructure, à l'amélioration des
conditions économiques des individus, choses pouvant permettre aux
populations de vivre dans de meilleures conditions. Somme toute, étudier
la question relative au développement de la sous-préfecture de
Kanakono en rapport avec l'exploitation aurifère de Sissingué,
revient à présenter l'apport des activités d'extraction
minières à l'amélioration du niveau d'équipements
et des conditions de vie des populations de cette zone du Nord de la Cote
d'Ivoire..
1.2.Les types d'exploitation minière
Diverses techniques sont mises en oeuvre pour l'exploitation
des gisements miniers. Sur cette base, l'on distingue deux types d'exploitation
minière. Ce sont les exploitations minières artisanales à
petite échelle (EMAPE) et les exploitations minières
industrielles à grande échelle.
|