1.2.1. Les EMAPE
La définition des EMAPE diffère d'un pays
à un autre. Cependant, les critères de distinction les plus
récurrents sont le poids de l'investissement et le niveau de
technicité de l'exploitation. Au Mali, les EMAPE sont définies
comme toute opération qui consiste à extraire et concentrer des
substances minérales provenant des gîtes primaires et secondaires,
affleurant ou subaffleurant, et en récupérer les produits
marchands en utilisant des méthodes et procédés manuels et
traditionnels (KEITA S., 2001).
Cette définition est quasiment identique à celle
adoptée en Côte d'Ivoire. La loi n° 2014-138 du 24 mars 2014
portant code minier y définit les exploitations artisanales comme toutes
exploitations minières dont les activités consistent à
extraire et concentrer les substances minérales et à en
récupérer les produits marchands par des méthodes et
procédés simples et peu mécanisés.
Au Ghana en plus des méthodes d'exploitations qui sont
traditionnelles, les EMAPE sont des exploitations minières qui ne
demandent pas un investissement lourd (KEITA S., 2001). Outre ces
caractéristiques, les exploitations minières artisanales se font
parfois dans la clandestinité. C'est pour cela que HENTSCHEL T. et al.
(2002) souligne que l'expression «
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exploitation minière artisanale et à petite
échelle » fait référence de façon
générale, aux pratiques minières souvent informelles ou
illégales de personnes, de groupe de personnes ou de
collectivités dans les pays en développement. Il soutient qu'en
l'absence d'une définition commune, les exploitations minières
artisanales et à petite échelle sont décrites par
l'utilisation minimale de machines ou de technologies ; l'exploitation en
l'absence de titre minier ou d'un contrat valide avec le détenteur du
titre ; l'absence de mesures de sécurité, de soins de
santé ; des activités saisonnières ou temporelles ;
l'insécurité financière.
Si en 1999, ce type d'exploitation employait directement 13
millions de personnes dont la subsistance en dépendait indirectement
(HENTSCHEL T. et al. 2002), en 2011 le nombre d'emploi direct
généré par cette activité est passé à
25 millions (HRUSCHKA F. et ECHAVARRIA C., 2011) avec pour cause l'augmentation
du prix de l'or Cet afflux massif vers l'extraction minière artisanale
se justifierait par une pléthore de raison. Selon HRUSCHKA F. et
ECHAVARRIA C. (2011), les conflits armés, les désastres naturels,
la pauvreté et les crises économiques poussent de nombreuses
personnes à travailler dans les mines artisanales. En outre, un lien
assez étroit a été établi en Afrique entre la
baisse de la productivité agricole et l'affluence vers ce secteur dans
le dessein de compléter les revenus agricoles (BANCHIRIGAH S.M. et
HILSON G., 2010).
Dans cette veine, le programme des nations unies pour
l'environnement (PNUE) soutient que ce type d'exploitation représente
une importante source de revenu pour les populations des zones rurales ou les
débouchés économiques sont extrêmement
limités. Les EMAPE apparaissent donc comme un secteur qui peut
franchement participer au développement. Et cela par la création
d'emploi, l'augmentation du pouvoir d'achat des populations locales et le
ralentissement des migrations vers les villes (CASM, 2009).
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