II. Justification du choix du sujet
La richesse du sous-sol africain n'est plus à
démontrer. Plus de la moitié des pays de ce continent
considèrent l'exploitation minière comme une activité
importante pour leur développement. La production de certains produits
miniers tels que la bauxite, le chrome, le cobalt, le manganèse, le
phosphate, les diamants et l'or sont considérables (CEA, 2011). Mais, la
hausse du prix de l'once d'or qui est passé de 260 dollars en mars 2001
à plus de 1 000 dollars en mars 2008 (ALLOU T., 2015) a entrainé
un penchant des différents Etats pour ce métal.
En Côte d'Ivoire, les études exploratoires
menées ont fait état de la présence de plusieurs gisements
d'or dans le pays. De nombreux efforts sont donc fournis par les politiques
pour développer le secteur de l'exploitation aurifère. Le code
minier mis en place a attiré de nombreuses multinationales. Plusieurs
gisements aurifères sont corolairement aujourd'hui en exploitation et
l'Etat ivoirien prévoit la mise en exploitation de plusieurs autres
mines d'or. Le domaine de l'exploitation minière semble donc bien parti
pour être l'un des piliers de l'économie ivoirienne.
En dehors du rôle déterminant de ce secteur dans
l'économie du pays, il serait judicieux de connaitre ses effets autant
directs qu'indirect sur le développement local dans les
différentes régions qui abritent les mines. Sur le plan
personnel, cette étude a été initiée avec le
désir pour nous de mettre à nu, d'une part, les carences en
matière de développement qu'accuse la zone septentrionale du
pays. D'autre part, nous voudrions faire une analyse des moyens palliatifs afin
de juger de leur capacité à répondre efficacement au
problème et alimenter les pistes de réflexion.
Ainsi, cette étude relative à l'impact de
l'exploitation aurifère de Sissingué sur le développement
de la sous-préfecture de Kanakono, se veut une lucarne d'analyse des
effets d'une mine sur le dynamisme de son arrière-pays.
Particulièrement, elle vise à montrer les incidences spatiales,
sociales et économiques de l'exploitation aurifère de
Sissingué sur la sous-préfecture de Kanakono.
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1. REVUE DE LA LITTERATURE
Le thème de l'exploitation minière dans une
ère marquée par la promotion du développement durable, a
attiré l'attention de plus d'un. Il a été au centre de
plusieurs écrits, conférences, colloques et séminaires de
réflexion à travers le monde. Les travaux consultés se
focalisent autour de quatre (4) sous-thèmes majeurs que sont :
· Les types d'exploitation minière
· Les formes d'exploitation minière
· Les impacts de l'exploitation minière
· La durabilité de l'exploitation minière
Toutefois, il serait judicieux de définir d'abord les
concepts opératoires de notre sujet.
1.1.Définition de concepts
1.1.1 Exploitations minières
La mine en France est définie dans le code minier comme
tout site où sont exploités un ou plusieurs minerais
listés à l'article premier du dit Code. Dans la pratique, il
s'agit de tous les minéraux à forte valeur ajoutée :
métaux, minéraux énergétiques notamment. Selon
cette définition il peut exister des mines souterraines et des mines
à ciel ouvert (POULARD F. et al.
2017).
En Côte d'Ivoire, une mine est définit selon le
code minier actuel (loi N° 2014-138 du 24 Mars 2014 portant code minier)
comme le complexe abritant les activités d'administration et
d'exploitation minière comprenant entre autres les excavations à
ciel ouvert, les tunnels, les bureaux et habitations, les pistes
d'atterrissage, les meubles ou autres installations de transformation ou de
traitement.
Une mine est un gisement exploité de matériaux.
C'est un siège d'extraction dans une exploitation minérale. Il
s'y attache en général d'un paysage caractéristique que
l'exploitation soit à ciel ouvert ou souterraine (GEORGE et VERGER, 1996
cité par KOUADIO A.C., 2015). C'est donc l'espace doté de
minerais exploitables ainsi que des installations ou ouvrages qui vont avec.
L'exploitation de celui-ci consiste à extraire de la terre, les roches
et les minéraux solides qui ont une valeur économique
(encyclopédie canadienne 8 cité par SOW, 2013).
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