5.2 Recommandations
Nous formulons à présent quelques
recommandations, à l'endroit de tous les acteurs du système de
santé, dans l'optique de l'amélioration de la mise en oeuvre de
la politique de décentralisation du système de
santé.
> Instaurer un système d'évaluation
périodique du processus. En effet, l'importance de l'évaluation
pour une politique ou un programme est qu'elle offre la possibilité de
découvrir ce qui marche bien ou non, et ce qu'il faut améliorer.
C'est l'occasion de passer en revue aussi bien les objectifs fixés, les
stratégies définies que les ressources mobilisées afin de
juger de leur pertinence et de leur efficacité. Elle aidera à
tirer des enseignements sur le déroulement du processus. Une
évaluation fournira des
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Analyse de la politique de décentralisation du
système de santé du Burkina Faso
informations précieuses et capitales aux
décideurs, ce qui permettra d'orienter le
processus dans le sens d'une amélioration
réelle de la santé des populations.
> Prendre en compte les intérêts
matériels et stratégiques des deux acteurs clés du
processus de décentralisation du système de santé à
savoir le personnel de santé et les populations. Des solutions doivent
être trouvées afin de faciliter aux médecins
exerçant dans les districts de se spécialiser. On pourrait par
exemple les exempter des tests pour la spécialisation.
> La décentralisation du système de
santé ne sera efficace que si elle permet au plus grand nombre d'avoir
accès aux soins. Des solutions urgentes et durables doivent être
trouvées pour permettre aux plus démunis de se soigner. L'Etat
doit accompagner les districts dans l'élaboration et la mise en oeuvre
d'un système d'exonération pour les pauvres.
> Accorder aux districts l'exclusivité de
leurs dépenses et mettre en place un système d'audit
régulier. Cela permettra d'éviter de perdre du temps aussi bien
dans les commandes que dans les délais de livraisons. La méthode
de commandes groupées en vigueur actuellement au profit des districts ne
semble pas adéquate ; elle est coûteuse en temps et en
qualité. La preuve, le district de Kombissiri attend toujours des
mobylettes qu'il était sensé recevoir en fin 2005.
> Renforcer la CADSS. En tant que structure conseil
en matière de décentralisation, la CADSS se doit d'avoir les
moyens techniques, financiers et politiques pour fonctionner convenablement. En
lieu et place des fonctionnaires qu'on y affecte, la CADSS sera animée
par un noyau de cadres sélectionnés sur la base de
critères précis. Les compétences extérieures au
ministère de la santé devraient être autorisées
à participer à l'animation de la CADSS. Cette structure ne doit
pas compter seulement sur les subventions de l'Etat pour fonctionner mais elle
doit aller à la recherche de financements extérieurs à
travers des projets de recherche pertinents et d'un intérêt
populationnel et scientifique certains. Cette structure, combien important pour
le
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Analyse de la politique de décentralisation du
système de santé du Burkina Faso
processus de décentralisation sanitaire cessera
d'être un service anonyme pour se constituer en un centre
d'expertise.
> En lieu et place des CoGes qui siègent au
niveau des CSPS et ne cessent de rencontrer de nombreuses difficultés,
nous proposons de réfléchir à une autre alternative ;
celle d'avoir un seul CoGes pour l'ensemble du réseau des CSPS du
district. Aussi, les maires des différentes communes y seront d'office
membres.
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