WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de la politique de décentralisation du système de santé au Burkina Faso.


par Issa SOMBIE
Université de Ouagadougou - Master en Population et Santé 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2.2 Des stratégies non expérimentées

Une des étapes importantes dans la mise en oeuvre des politique publiques est la définition des stratégies qui sont, sommes toutes, très déterminantes pour l'aboutissement de la politique. On note souvent qu'il y a un décalage entre la formulation et la mise en oeuvre et certains auteurs (Muller et Surel, 1998, Pineault R, Daveluy, 1995 ; OMS, 1995) estiment que ce décalage est en partie attribuable au choix des stratégies pour l'implantation. Les stratégies qui servent à l'implantation de la politique de décentralisation sanitaire se résument à :

- la formation des médecins en chirurgie essentielle et en gestion

- la mise en place des CoGes ;

- le bénévolat dans les CoGes ;

- la mise en place des ECD

- la construction tout azimut de CMA

- la co-gestion des structures sanitaires avec les populations.

Pour la mise en oeuvre de la politique de décentralisation du système de santé, le ministère de la santé n'a pas jugé nécessaire de procéder à une expérimentation à travers une phase pilote avant une extrapolation à échelle du pays. Un ancien cadre du ministère justifie ce choix en ces termes : « Je trouve que la meilleure décision, c'est celle qui a été prise. La raison fondamentale, c'était une question d'équité. On ne peut vouloir résoudre ces genres de questions en disant voilà notre plan de développement ; on va mettre 5 districts cette année, et l'année prochaine et ainsi de suite. Comme on connaît nos pays, dix après on peut ne pas finir notre plan de couverture et là ça devient difficile. Et comment justifier qu'on développe une zone avec tout le nécessaire et on dit de l'autre côté, ça c'est dans 3 ans alors qu'il y a un minimum qui permet de commencer ? La question de fond était que là on ne peut pas faire une intervention chirurgicale, on peut faire autre chose dans le cadre du développement du district. Le district, c'est tout processus de développement qui peut avoir des stades différents d'un moment à l'autre selon la dynamique des régions ». (Enq02)

34

Analyse de la politique de décentralisation du système de santé du Burkina Faso

Les raisons invoquées par les autorités sanitaires de l'époque pour justifier l'absence de phase pilote dans la mise en place des districts ne semblent pas convaincre certains acteurs. En effet, selon un jeune médecin rencontré : « Avec l'IB, on a pris soins d'expérimenter le recouvrement des coûts avant de commencer ; même avec ça, il reste qu'il y a des difficultés. On aurait fait la même chose que certaines difficultés seraient relevées et analysées profondément pour déboucher sur des solutions efficaces. Tout ce qu'on fait, c'est de tourner en rond sans bien sur avancer ». (Enq04)

Nous estimons qu'une phase pilote aurait été nécessaire pour des « raisons techniques et tactiques ». En effet, cette étape aurait permis de tester la faisabilité de la décentralisation sanitaire telle que conçue au Burkina, tout chose qui n'allait pas manquer de faire surgir les premières difficultés, de juger de la pertinence et de l'efficacité de certains choix techniques. Il reste que tout choix technique a un coût et oblige à des changements. Ce faisant la phase pilote offre une opportunité d'évaluer réellement le coût des composantes techniques de la politique, d'estimer la capacité à innover des différents acteurs. Former un médecin de district en chirurgie et en gestion coûterait environ 3.000 000 millions de FCFA. Ce sont de nos jours environ 300 médecins qui ont bénéficié de cette formation, ils ne sont plus nombreux à exercer dans un district. La phase pilote n'aurait -elle pas permit de réfléchir sur ce choix avant d'engager des dépenses importantes. Sur le plan tactique, cette phase allait être mise à contribution pour engager un véritable débat avec les principaux acteurs, tout élément indispensable à leur adhésion au projet.

Une phase pilote aurait permis l'expérimentation et l'adoption progressive des différentes stratégies. Il aurait également été judicieux de développer quelques activités de recherche sur les capacités contributives réelles des populations et sur les modalités de payements des services de santé. (Ministère de la santé, 1994).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard