Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
a. Classe sociale constituée des marchandsNous avons eu à nous entretenir avec les marchands du marché Ndjandja, marché Rail et marché moise. Cette classe nous a fait comprendre que les acteurs politiques ne font que promettre sans réaliser et à la fin de compte rien ne change. Cela les pousse à ne plus faire confiance ni aux uns ni aux autres, parce que, peut-importe ce qu'ils disent, les marchands sont toujours laissés à leur triste sort146(*). b. Classe sociale constitué des jeunes sans emploisCette classe nous a laissée savoir qu'elle est totalement déçue car, ces jeunes ont à un certain moment crus aux discours des acteurs politiques et surtout lorsqu'ils défendent leurs projets politiques sur l'autonomisation des jeunes et leur intégration dans la fonction publique. Mais fort malheureusement, ils observent à nos jours les acteurs politiques congolais changer des camps et ils ne savent plus à quel saint se pencher147(*). c. Classe sociale constituée des militants de partis politiquesLe constat fais dans cette classe, nous met face aux citoyens qui, suite à certains réalités acceptent aveuglement de poursuive leurs leaders politiques. Dans cette classe, nous avons eu du mal à identifier les vrais du faux militants des partis politiques dans la mesure où, lors de la manifestation du 14 avril 2018 au siège du PPRD, les mêmes militants qui chantaient, sont les mêmes que nous avons trouvé une semaine plus tard soit le 21 avril de la même année au meeting de l'Ensemble (plate-forme de l'opposition). C'est ainsi qu'après, nous leur avons demandé le pourquoi de cette transhumance partisane et les camarades, comme ils s'appellent, nous ont fait comprendre que c'est par manque de moyens qu'ils transhument et s'exposent pour vue qu'ils trouvent quelque chose à mettre sous la dent. Mais quant à la question de savoir quel est le regard qu'ils portent sur un acteur politique transhumant, qui hier était dans la majorité et demain dans l'opposition et vice-versa, les militants nous ont fait comprendre que, par exemple pour un politique qui transhume vers la classe politique au pouvoir, ils ne peuvent pas faire confiance à un tel acteur car, en citant en titre exemplatif Justin Bitakwira, ils ont une idée sur ce qu'il était et ce qui lui a poussé à changer de position et ce n'est rien d'autre que les billets de banques pour remplir ses poches148(*). Et pour les acteurs politiques qui viennent de la majorité présidentielle vers l'opposition, les militants de l'opposition ont une double interprétation de ce changement : ils pensent premièrement que c'est un piège tendu par la majorité présidentielle dans l'unique souci d'affaiblir l'opposition. Ils se sont appuyés sur l'exemple de Vital Kamerhe le leader de l'UNC qui, juste une année avant les élections de 2011 avait claqué la porte à sa famille politique et s'ait rangé du côté opposition et tout d'un cout cherchait à prendre la direction de celle-ci ; deuxièmement les militants de l'opposition comprennent par l'arrivé d'un acteur politique de la majorité dans l'opposition comme un retour à la raison d'une brebis égarée et qui revient dans la voie normale149(*). Mais, dans tous cas, qu'il s'agisse d'un acteur politique de l'opposition qui transhume vers la famille politique au pouvoir ou de la majorité qui se convertit en opposant, ou soit dans un autre parti politique, la personnalité et la crédibilité du nouveau venu sont toujours miseen cause dans sa nouvelle structure. * 146 Entretien avec les marchands, au mois d'avril 2018. * 147 Entretien avec les jeunes changeurs des monnaies au marché double poteaux, le 30 Avril 2018. * 148 Entretien avec les militants du PPRD après la manifestation du 14 Avril 2018, au siège provincial du parti. * 149 Entretien avec les militants de l'UDPS après le meeting du 24 Avril 2018, au siège provincial de l'UNAFEC. |
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