Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
d. Classe sociale constituée des intellectuellesSans faire l'unanimité des points de vue de tous, dans cette classe nous avons eu à porter notre intention sur les professeurs, les assistants et les étudiants de l'université de Lubumbashi. C'est ainsi que, comme le dit Honoré Muyumba Mpiana150(*), les individus sans avoir renoncé au contrat qui les lient à tel ou tel autre parti politique, le quitte pour un autre sans autre forme de procès qu'une déclaration dans les médias et les leaders des partis politiques lésés prennent acte par une révocation dans les mêmes médias, une façon de se régler des comptes entre individus sans même suivre les statuts qui régissent des partis politiques. Il continu en disant que c'est un cercle vicieux qui ronge le pays depuis 1960, de cette observation, les militants et partisans des partis politiques congolais, ont du mal à savoir qui défendrait mieux leurs préoccupations à toutes les instances supérieures et de prise de décision, dans la mesure où, ce qui pousse les acteurs politiques à passer d'un parti politique à un autre c'est le règlement de compte et qui dans la pluspart de cas, a comme source le positionnement politique et la recherche de biens matériels. La réflexion poussée par Bomana151(*) Mavungu M., nous fait voir que la classe politique congolaise est envahie par les nomades politiques et qui se comportent comme des prostitués, car, ils sont toujours à la recherche des intérêts et des biens matériels au moment où, les pauvres citoyens croupissent dans la misère et sont toujours à l'attente d'un libérateur. Cette réflexion nous fait comprendre que certains acteurs politiques congolais sont dans les partis politiques et regroupements politiques non avec une même vision, mais à la recherche de celui qui peut leur faire une bonne offre pour qu'ils le suivent. Les étudiants (de sciences politiques et administratives, de droit et de polytechniques) avec lesquels nous avons eu à échanger, ont tous tournés sur un point commun qui est, selon eux, un manque des acteurs politiques qui sont à mesure d'assurer leur parole et leurs choix politique. C'est ainsi que nous les avoyons changer de partis et structures politiques en désordre. Ils nous ont montrés enfin que, c'est suite à ces transhumances politiques auxquelles les acteurs politiques s'exercent que les citoyens congolais ne font plus confiance aux acteurs politiques en se disant, même-ci on croyait aux propos de tel ou tel autre politique aujourd'hui, il peut aussi changer d'un moment à l'autre152(*). Pour ne citer que ces observations et points de vue soulevés par cette classe sociale, nous pensons pour notre part que, les acteurs politiques congolais doivent dans une mesure faire une pause et se regarder face au miroir car, comme le dit un slogan (... si le ridicule tue, on aurait beaucoup des familles des acteurs politiques orphelines...). La politique c'est la gestion rationnelle de l'Etat, elle ne doit pas être prise par les acteurs politiques démagogues et sans conviction, comme un moyen plus rapide pour s'enrichir facilement Les fusions des partis politiques que nous avons eu à connaitre avant et pendent la troisième république, ce sont éclatée et d'autres sont fissurées jusqu'à nos jours. Certains acteurs politiques ont eu à changer de partis politiques et de regroupements politiques. Si certains accords politiques comme celui de sun city, ont eu à créer des fusions entre les acteurs politiques et groupements politiques, les autres ont eu à les déchirer en occasionnant le départ des uns et autres de leurs structure politiques. La sphère politique congolaise est un théâtre particulier. Comme dans une pièce de théâtre, où les acteurs sont appelés comédiens, même s'ils jouent une scène dramatique ou tragique. Mais ceux de la scène politique congolaise semblent être des comédiens dans une tragicomédie politique153(*). L'auteur continu en montrant que, la prolifération des partis politiques avec leur litanie de noms est en elle-même un signe révélateur de certaines caractéristiques. Il n'y a pas, comme le nombre des partis politique que nous avons en République Démocratique du Congo, plus de quatre cent idéologies politiques pour diriger le Congo ou un autre pays du monde et l'amener au développement154(*). En fait, dans le fond il n'y a pas de différences fondamentales de vision, de projet de société ou de programme politiques. C'est la même idéologie à quelques exceptions près. C'est ainsi que nous avons des partis politiques en République Démocratique du Congo qui prêchent tous la lutte pour la démocratie, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme. Mais comme soutient l'auteur précité, les partis politiques congolais souffrent de la démocratie dans leur organisation interne et par conséquent, les décisions engageant la structure entière sont prises par le leader. Et dans ce désordre, ledit chef peut permettre de maintenir ou d'exclure qui lui plait ou le déplait pour une raison ou une autre. Cet état de chose pousse à ceux-là qui se sentent gêner ou chasser par le leader, d'aller chercher mieux ailleurs. C'est ainsi que pour désapprouver ce comportement que Modibo Diakite155(*)dit que, « ...la transhumance politique brouille la lisibilité des militants. Elle altère la confiance entre les élus et sa base qui a le sentiment d'être trahi même-ci l'élu peut considérer que ses considérations sont nobles. Quelles que soient les contradictions, les acteurs politiques doivent se battre dans leurs structures ou partis politiques car, un parti politique est fondé sur la crédibilité, or, la transhumance politique détruit la crédibilité. Ce comportement affect de manière directe toute une culture d'un pays et particulièrement la jeunesse qui constitue l'avenir de la République Démocratique du Congo. En tout état de cause, tout mouvement et surtout tout changement de position décrédibilise le transhumant. Ceci crée un sentiment de déception et de trahison aux gouvernés. C'est ainsi que la classe politique congolaise qui brille par ces comportements se trouve exposée à la politique d'embauchage et de débauchage dans ses structures politiques. Tout ne se faisant pas sur la place publique, certains acteurs politiques congolais que Freddy Mulongo156(*) qualifie de « politicailleurs » adorent être au service des mangeoires. Ils n'ont pas des convictions politiques et ne font de la politique que pour le ventre. La manque de vision politique, les amènent à embrouiller le peuple qu'ils ont pris en otage, parce qu'ils « troubadourdisent » la politique et cela par des pratiques honteuses « la démagogie, le détournement, la corruption etc. ». L'année 2015 apparait comme celle qui a suscitée la curiosité de plus d'une personne sur ce qui s'ait passé sur la scène politique congolaise notamment avec les différentes transhumances observées dans toutes les structures politiques, avec le départ de Moise Katumbi Tshapwe du PPRD vers l'opposition et qui par la suite sera poursuivie d'un grand nombre de leaders et leurs partis politiques en formant une plate-forme le G7 (Groupe de sept constitué de UNAFEC, UNADEF, UDEMO,UDECO, MSR, ARC, SCODE). Sans ignorer Jean-Claude Muyambo Kyansa qui avait, au courant de la même année claqué la porte à la majorité au pouvoir, le cas de Katumbi Chapwe et sa bande parait être le plus saillant et emblématique car, il laisse plus d'une personne dans le flou sur la raison de son départ. Par notre compréhension et observation sur ces faits, nous pensons que, ayant une idée sur la personne de Moise Katumbi Chapwe, comme un acteur économique, celui-ci avait senti la fin du régime en place qu'il soutenait, c'est ainsi que pour s'assurer la santé politique et économique, monsieur Katumbi avait claqué de la majorité présidentielle ; et tout ceci s'observe par les différentes démarches qu'il mène au niveau externe et en cherchant des appuis des grandes puissance et hommes d'affaires et au niveau interne, par des concessions politiques aves des partis politiques et regroupements qu'il crée et finance dans le seul but d'aboutir à ses fins. C'est dans cette optique qu'il a participé de manière active à la création et construction du rassemblement de l'opposition (RASSOP) et forces vives acquises au changement en Genval à Bruxelles. Le grand changement observé dans l'opposition et surtout dans la famille politique de l'UDPS, parti politique réputé d'historique et monumental, avait bougé des lignes avant pendant et après les négociations politiques et dialogues politiques qui avaient débouchés à accord politique du 31 décembre 2016. Sans ignorer le premier accord conclu en Octobre 2016 contesté et rejeté par une grande partie de l'opposition et de la population, et à l'issu duquel Samy Badibanga, membre de l'UDPS avait décroché la clé de la primature, le second accord quant à lui souffre d'application. Ce dernier accord a explosé la classe politique congolaise par les mouvements de transhumance politique observés de gauche à droite par les débauchages et embauchages des acteurs politiques qui négocient en privé sans tenir compte de leurs familles politiques et dont ces rencontres nocturnes aboutissent à leur intégration dans la gestion. C'est du grand mouvement conduit par Joseph Olenga Nkoy, président du CNSA (Conseil national de suivi de l'accord, structure créée par l'accord du 31 décembre 2016), que sortira Bruno Tshibala Nzenze comme premier ministre, Valentin Mobake, pour ne citer que ceux-là. Ce groupe affiche une image de trahison aux yeux de certains gouvernés. Cette bande constituée des grands hommes politiques du pays et anciens combattants qui ont combattis le pouvoir en place avec le feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, ont déçus plus d'une personne en acceptant de participer unilatéralement à la gestion sans l'avis de leurs partis politiques. Et c'est ainsi bien que se réclament de l'opposition, ces acteurs ne reflètent plus l'image qu'ils avaient et n'ont plus la confiance de leurs délégataires. C'est pourquoi, comme ils le savent déjà, la meilleurs option à prendre serait, comme ils les disent de s'enrichir une bonne fois pour toute. Et tout ceci nous le résumons dans une question qui est celle de savoir si, celui qui poursuit ses intérêts, peut-il subvenir à celui des autres ? Pour clore cette section, nous rappelons qu'aujourd'hui la transhumance politique est devenue une gangrène voir même une humiliation qu'affiche la classe politique congolaise. Sans tenir compte ou se soucier à l'impact de ce comportement sur l'éducation de plus jeunes, nous observons des grands responsables revenir sur ce qu'ils ont combattus en changeant du jour au lendemain de camp. C'est-à-dire, rejettent la structure par laquelle ils ont été élus. C'est là que les gouvernés qui votent pour les partis ou les regroupements politiques quand il s'agit des élections, n'arrivent pas à comprendre comment une fois élus, les députés délaissent leurs partis ou regroupements d'origine par le fait de la transhumance politique. SECTION QUATRIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE : RUINE DE LA CREDIBILITE DES ACTEURS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOIl sera question pour nous dans cette section de proposer certains mécanismes pour en finir avec la transhumance politique en République Démocratique du Congo et cela par l'éveil de la conscience nationale. Le Congo a besoin des congolais, tout comme les congolais ont besoin du Congo, pas l'un sans l'autre. Tout ceci se prouve par un profond attachement et amour que doit porter tout congolais à son pays par son dévouement. Mais l'impression que nous avons est que, certains congolais qui se sont retrouvés dans la vie politique ont tous dans leur majorité des investissements ailleurs. Et ceux qui n'ont rien envisagent malheureusement aller ailleurs que de rester au pays. La transhumance politique est une pratique qui bénéficie au transhumant lui-même, et pour le peuple, il s'enfiche. C'est la politique du ventre et l'envie d'acquérir des biens matériels qui le pousse. C'est la raison pour laquelle Molenga157(*) Lingoto Willy, qualifie ce mouvement de la prostitution politique par le fait que, les acteurs politiques qui transhument n'ont ni honte, ou froid aux yeux de parler et prétendre défendre les intérêts des citoyens congolais. C'est dans cette optique que la politique se présente comme le seul domaine de la vie sociale dans lequel, si on s'y retrouve, on peut cicer au miel et se remplir facilement des poches, contrairement à certains pays où on ne s'hasarde pas à faire la politique n'importe comment, mais la République Démocratique du Congo se laisse embrouiller et guider par des profanes politiques, ne maitrisant pas la gestion de la chose publique, et dont par la suite gouvernent les institutions publiques comme leurs propres biens et tous les profits sont à priori orientés vers eux. C'est pourquoi José158(*) Nawej, dit que la transhumance politique en République Démocratique du Congo se fait de manière superficielle et non dans sa profondeur car, la transhumance politique telle qu'observée au Congo, malgré tout ce qu'ils disent et font après avoir changé de camp politique, les acteurs politiques laissent un flou et créent une ouverture de retour dans leurs partis d'origine au cas où, ça ne tient pas là où ils partent, ceci nous le justifions par les différentes positions qu'affiche Valentin Mobake qui a tendance à rentrer dans l'UDPS/ limeté qu'il avait claqué la porte. La transhumance politique est une pratique qui n'honore personne, par contre, elle déshonore et décrédibilise celui qui s'y mêle. C'est pourquoi nous nous demandons maintenant que faire pour s'en débarrasser ? Pour en finir avec la transhumance politique en République Démocratique du Congo, il y a des éléments que nous proposons et qui doivent entrer en cours de compte. Ces éléments doivent suivre un processus et pour y parvenir, nous proposons un éveil de conscience nationale de tous les acteurs politiques congolais. 4.1. Eveil de la conscience nationale« L'ignorance est la source de tous les mots » dirait Platon159(*). Cette lumineuse affirmation a été largement confirmée dans le domaine politique par la tumultueuse histoire de l'humanité. C'est ainsi qu'il se dit aussi qu'un peuple sans conscience politique est condamné à souffrir. L'éveil de la conscience nationale doit passer par la conscience politique qui est « ... une présence chez un individu d'une culture, d'une expérience et d'une nature politique, autorisant, notamment en matière électorale, des choix réfléchis160(*) ». Cette conscience politique est aussi comprise comme cette capacité pour un individu de se situer dans la société en tant que noeud d'un réseau multidimensionnel : familiale, social, environnemental, économique et politique, et surtout sa capacité d'analyser les rapports des pouvoirs existant au sein de la société dans laquelle il vit, mais aussi au sein d'autres sociétés. Mais pour ce qui nous concerne, dans cette section nous allons susciter dans l'acteur congolais en général l'éveil de conscience nationale par sa participation à la vie politique et à la gestion de la chose publique. * 150 Honoré Muyumba Mpyana, cité par Kantu Gulimwentuga, op.cit., p.66 . * 151 Entretien avec Bomana Mavungu M., en mars 2018. * 152 Entretien avec les étudiants de l'université de Lubumbashi. * 153 Kankwenda Mbaya, Courriers des Afriques, RDC : Opposition et médiocrité dans la classe politique, Art. online consulté en Février 2018. * 154 IDEM. * 155 Www. Modiko Diakite, Transhumance politique, la honte du processus démocratique, Art. in line, Beningate, consulté en Février 2018. * 156 Freddy Mulongo, RDC : Classe politique la plus honteuse et pourrie, Art. In Médiapart, 19 Avril 2018. * 157 Molenga Lingoto w., Commentaire sur le système politique congolais, en 2016-2017. * 158 José Nawej, Intervention sur radio okapi, dialogue entre congolais, le 09/01/2018. * 159 Platon cité par Debonrnage, conscience politique, Art. Midi insoumis, consulté en avril 2018. * 160 Encyclopédie universel Francademic.com, conscience politique, consulté en Avril 2018. |
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