Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
3.3. Crise de confiance entre gouvernés et sa classe politique.La crédibilité est un terme qui aspire confiance, et qui doit apaiser les gens et non les révolter. Ce terme doit créer un climat d'amour et de légitimité pour ceux qui gouvernent et ceux-là qui aspire gouvernés. Par ce concept, l'acteur politique congolais doit créer et développer dans lui un aspect d'honnêteté et de vertu. La crédibilité fait intervenir dans les actions et interactions des acteurs politiques les règles d'éthique et de morale. La morale tout comme l'éthique, bien qu'elles n'ont pas des sanctions physiques, elles ont du moins des sanctions morales et psychiques. Mais, connaissant tout cela, l'acteur politique congolais fait abstraction à la voix interne qui lui juge et prend une autre position politique en changement de celui du départ. La transhumance politique bien étant une pratique réelle qui plonge les acteurs politiques congolais dans une vague migratoire, nous la présentons dans cette section comme une balance mettant les acteurs politiques de toute tendance confondues en face aux gouvernés. Bien qu'on dise qu'en politique « ...on peut tuer son père, pour épouser sa mère... », c'est-à-dire tous les moyens sont bon pour vue que l'on accède au pouvoir, les acteurs politiques doivent avoir une manière de faire et de comprendre les faits lorsqu'ils sont exposés à ces derniers. La prise de position d'un acteur politique peut jouer à sa faveur ou soit à son défaveur, c'est ainsi qu'il ne peut faire n'importe quel mouvement sur la voie publique sans tenir compte de certains paramètres mettant en cause sa personnalité et son image car, le pouvoir politique même sous d'autres cieux ; tous les mouvements, gestes et traces des acteurs politiques sont bien contrôlés par toute une équipe car ça fait partie des éléments qui entrent en jeu lorsqu'on veut porter un choix sur un acteur politique. Partant de cette observation et en la comparant aux réalités de la classe politique congolaise, nous trouvons qu'il y a une large incompatibilité. 3.3.1. Gouvernés et sa classe politiqueJouissant de droits et obligations civiques dans un Etat ou dans une communauté politique143(*), les gouvernés se trouvent dans l'obligation de s'intéresser à la manière dont leur Etat est gouverné. C'est ainsi qu'ils s'y intéressent de plusieurs manière et à divers niveaux de responsabilité, en se présentant directement ou soit indirectement. Cette participation, qu'elle soit directe ou indirecte, nous met en face de deux grands blocs : l'un qui gouverne et l'autre qui est gouverné. C'est ce dernier qui est `émanation du pouvoir dans le régime démocratique. Les gouvernés reçoivent et exécutent les ordres qui viennent des gouvernants ; mais à un certain moment, les gouvernés se trouvent dans une remise en question sur le comportement de sa classe politique. Mais tout d'abord signalons avec Mulumbati144(*) Ngasha que, la vie politique est animée par plusieurs classes politiques dont certaines dirigent et les sont dirigés. Ce concept classe politique ne se peut définir qu'en rapport avec au moins une autre classe : une classe qui ne serait pas politique, une classe non politique145(*). D'un côté les élus et d'autre les électeurs mais nous observons qu'aujourd'hui, entre les deux, le fossé se creuserait. Or, il est pourtant clair que les membres de la classe politique dite « politique » n'ont rien de particulier si ce n'est d'avoir été désigné pour représenter ces citoyens. Ils ne sont concrètement qu'une émanation de la communauté des électeurs. Mais dans la classe politique congolaise, tout se passe comme si s'était opérée une rupture entre le représentant et leur délégataire et ce phénomène nous amène à faire un constat qui se résume à l'automatisation de la classe politique qui semble s'écarter de leurs électeurs. Les paisibles citoyens qui entendent des promesses et discours des acteurs politiques se troublent lorsqu'ils observent les différents mouvements de transhumance dans la classe politique et se demande in fine, qui peut-il croire actuellement ? Qui peut dire vrai et tenir parole ? Qui prendrait vraiment acte de ses paroles et ne pas changer des positions ? A toutes ces questions nous avons constaté, suite aux différentes réponses qui nous ont été fournis par notre échantillon, constitué d'une classe sociale constituée des : marchands, des jeunes sans emplois, des militants de partis politiques et des intellectuels, que : * 143 Kapanga Mwanza, Op.Cit., p7. * 144 Mulumbati Ngasha, Op.cit., p.151. * 145 Www. Franceculture. Com, classe politique, consulté en Mars 2018. |
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