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Les transports collectifs à  Ouagadougou. Le cas des taxis.


par Ousseny SIGUE
Université de Ouagadougou - Maitrise en géographie urbaine 2008
  

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2. l'extension spatiale

La forte croissance de la population urbaine entraîne une extension spatiale de la ville. Au niveau de l'étalement progressif des espaces conquis par la ville, la superficie de Ouagadougou est passée successivement de 5.300 hectares en 1961 à 18.185 hectares en 1984 pour atteindre 21.000 hectares en 1994 et 26.356 hectares en 2002.

D'après les prévisions du Ministère des Infrastructures, de l'Habitat et de l'Urbanisme (M.I.H.U), le Grand-Ouaga serait à l'horizon 2010, un grand pôle urbain couvrant une superficie d'environ 33.000 hectares avec un rayon de 32 Km.

Du point de vue du découpage administratif7, la ville de Ouagadougou est divisée depuis 1988 en cinq (5) communes auxquelles sont rattachées 17 villages.

Les cinq communes sont :

- la commune de Baskuy comprenant les secteurs n°1 à n°12 ;

- la commune de Bogodogo constituée des secteurs 14-15-2829-30, puis des villages de Balkui et de Yamtenga ;

- la commune de Boulmiougou composée des secteurs n°16 à n°19 et des villages de Sandogo, Zongo, Zagtouli, et Boassa ;

- la commune de Nongremassom comprenant les secteurs 1323-24-25-26-27 et les villages de Nioko, Polesgo, Sakoula, Soguedin, Roumtenga ;

- la commune de Signoghin constituée des secteurs 20-21-22 et des villages de Bassenko, Bissighin, Yagma, Dar-Salam et Kamboinsé.

7 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transport collectif à Ouagadougou : à la recherche d'une articulation, Thèse de Doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 page

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Cette forte extension spatiale de la ville de Ouagadougou résulte du type de construction : habitations horizontales s'étalant sur des milliers de parcelles jointives dans lesquelles les constructions en hauteur sont rares.

L'extension démesurée de l'espace urbain de la ville peut aussi s'expliquer par le développement de l'habitat spontané dans les quartiers périphériques.

Avec une surface totale d'environ 21 750 hectares en 1995, les zones non loties occupaient près de 57,8%8 de la superficie de Ouagadougou. Selon les résultats d'une étude réalisée par le Ministère des Infrastructures et de l'Habitat, à Ouagadougou les populations habitant ces zones spontanées étaient estimées à 300.000 habitants en 1996. Le besoin total de l'espace à urbaniser était estimé à 4.281 ha entre 1997 et 2005 (DSTM) . Cela s'explique d'une part par l'insuffisance des budgets de la municipalité et surtout de l'Etat, et d'autre part par l'absence au départ d'une véritable politique de l'habitat.

Cette prépondérance des quartiers non lotis, résultat d'une importante croissance démographique apparaît comme la principale manifestation d'une croissance spatiale mal maîtrisée9. En plus de ces raisons de l'extension spatiale s'ajoute la spéculation foncière, c'est-à-dire que les habitants anticipent sur les opérations de lotissement en réalisant un investissement minimal sur un terrain dont ils ont acquis le droit d'occupation auprès d'un chef coutumier en espérant se voir ainsi reconnaître le droit à une parcelle dans la

8 SAWADOGO L.,2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages.

9 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou :à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 pages.

future opération de restructuration puisque le principal critère retenu pour les attributions de parcelles est d'être résident. Cette spéculation foncière touche une bonne partie des lotissements et des attributions des parcelles à Ouagadougou .

En 199910, le directeur de l'urbanisme et de l'aménagement confirmait que la «spéculation foncière occupe près de 50% des lotissements à Ouagadougou et qu'un an après un lotissement 50% des parcelles sont revendues aux prix forts de 2000 à 5000 FCFA/ m2 ». Cette spéculation foncière ne permet pas aux populations à faibles revenus d'accéder à un logement.

A Ouagadougou11 comme partout ailleurs dans les villes africaines, la forte croissance spatiale des agglomérations s'est accompagnée d'une spécialisation : les quartiers périphériques se caractérisant par une fonction de résidence, le centre ville affiche une vocation tertiaire abritant l'administration et le commerce. De ce fait, des foules de migrants pénètrent chaque matin le centre pour des motifs aussi variés que le travail, les démarches administratives, les affaires, les achats etc.

Dans un espace aussi centralisé, il est évident que le centre-ville est un noeud d'attraction des populations et par conséquent du réseau de transport. Ainsi on peut distinguer trois sous-ensembles spatiaux dans la structuration de la ville de Ouagadougou :

- le centre-ville12 est composé de cinq secteurs n°1-2-3-4 et 5 s'organisant autour de « la place de la nation » et du « rond point des nations unies ». De ce noyau partent les routent nationales vers

10 Cité par SAWADOGO Léon in Quotidien Ouest Africain, le journal du soir, 1999, N°1490.

11BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou :à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 pages.

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12 Ibidem

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Bobo-Dioulasso (RN1), Ouahigouya (RN2), Léo (RN3), Fada N'Gourma (RN4), qui sont les routes internationales vers la Côte d'Ivoire, le Mali, le Ghana et le Niger. C'est la zone par excellence des activités commerciales et administratives. La zone administrative est le siège du pouvoir central qui regroupe le palais présidentiel, le secrétariat général du gouvernement, les ministères, les services publics comme la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la Société Nationale Burkinabè d'Electricité (SONABEL), L'Office National des Télécommunications (ONATEL), L'Office National des Postes (ONP) et les établissements secondaires. Juxtaposée à cette dernière, se trouve la zone commerciale comprenant le marché central, les banques et assurances, les organismes internationaux, les salles de cinéma, la cathédrale et la grande mosquée.

- La zone péricentrale est constituée essentiellement d'habitations et dans une moindre mesure de quelques activités commerciales (marchés et yaars13 de quartiers), administratives, ainsi que des équipements sanitaires et éducatifs.

- Le troisième sous ensemble (la zone périphérique) est constitué de quinze secteurs (secteurs n°15 à 30) et des zones non loties, résultant des déséquilibres entre la croissance démographique et l'occupation de l'espace urbain. Elle renferme en majorité des habitats spontanés sous équipés en infrastructures de base (voirie, adduction d'eau, électricité...).

La croissance démographique urbaine accompagnée de l'extension spatiale accélérée, ainsi que la spécialisation des quartiers (centre-ville, zone péricentrale et périphérie) se traduit sur

13 Marché ou petit marché en langue nationale mooré

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la demande de transport en induisant des distances de déplacement longues et des coûts de transport plus élevés.

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Carte2 : Structure spatiale de Ouagadougou

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