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Les transports collectifs à  Ouagadougou. Le cas des taxis.


par Ousseny SIGUE
Université de Ouagadougou - Maitrise en géographie urbaine 2008
  

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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE URBAIN ET
SYSTEME DE TRANSPORT

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CHAPITRE I : LA CROISSANCE URBAINE DE OUAGADOUGOU

Située au coeur de la plaine central du Burkina Faso, la ville de Ouagadougou qui a connu une urbanisation très faible au départ s'est accélérée après l'indépendance du pays comme dans la plupart des capitales d'Afrique de l'Ouest.

Le Burkina Faso, pays sahélien et enclavé a connu dans l'ensemble une urbanisation lente et modérée. Selon le recensement de 1985, le taux d'urbanisation s'élevait à 12,7% alors qu'il atteignait 40 à 50% dans les pays côtiers. En 19962, cette population urbaine ne représentait que 16% de la population et 20 % en 20063. Le taux moyen de croissance de la population urbaine burkinabè au cours de la dernière décennie a été estimée à 4,5% par an. L'urbanisation est essentiellement concentrée dans les deux villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso qui sont les deux carrefours des échanges nationaux et internationaux du pays. D'après les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) en décembre 2006, près de 58,46 % de la population urbaine est concentrée dans ces deux principales villes dont 1.181.702 habitants à Ouagadougou et 435.543 habitants à Bobo-Dioulasso

Cette urbanisation polarisée sur ces deux villes s'est surtout développée entre 1970 et 19804, caractérisée par des taux moyens de croissance urbaine particulièrement élevée au cours de la période, à savoir 9,5% par an pour Ouagadougou et 6,5% par an

2 I.N.S.D.,1998 :Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Burkina Faso( du 10 au 20 décembre 1996), résultats définitifs, 46p.

3 I.N.S.D.,2007 :Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006, résultats préliminaires, 51p.

4 SAWADOGO L., 2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages.

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pour Bobo- Dioulasso. A partir du début des années 1980, les flux migratoires vers les villes sont devenus moins importants et la croissance urbaine nationale qui était de l'ordre de 8% par an entre 1970 et 1980, s'est stabilisée autour de 4,5% par an pour une croissance générale de la population de l'ordre de 2,4% par an.

Une telle croissance démographique ne manque pas de poser des problèmes de transport. Car elle conduit à une extension spatiale rapide de la ville sans réalisation d'infrastructures conséquentes à cause des moyens limités des pouvoirs publics.

 
 

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AVRIL 2008

 
 
 
 

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Cartel : Localisation de zone d'étude

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1. La croissance démographique

Ouagadougou connaît une forte poussée démographique à l'instar des autres capitales africaines. Après avoir connu une évolution relativement modérée entre 1914 et 1960, en passant de 19.332 à 60.000 habitants, la croissance démographique a atteint un rythme un peu plus élevé entre 1960 et 1996 en passant de 60.000 à 752.200 habitants avec un taux d'accroissement annuel moyen de 10,6% entre 1975 et 1985 et de 5% entre 1985 et 1996. Malgré cela, la population urbaine de Ouagadougou constituait en 1996, 44% de la population urbaine nationale. Selon le recensement de décembre 2006, Ouagadougou comptait 1.181.702 habitants, soit 42,7 %5 de la population urbaine nationale.

Ce développement de la ville de Ouagadougou s'explique par le fait qu'elle est la capitale politique et administrative où sont concentrés les centres administratifs, les institutions financières, l'université et les écoles, les principales industries manufacturières, les activités de commerce national et international etc.

En plus de la concentration de ces centres d'activités qui attirent des étrangers et des nationaux (élèves, étudiants, fonctionnaires, ruraux...), il faut ajouter le croît naturel.

En effet, l'indépendance du pays a renforcé le rôle de ville capitale de Ouagadougou. Celle-ci a drainé un nombre important de jeunes ruraux pour la plupart en quête d'emplois salariés en raison de l'échec du développement du monde rural. Ce courant d'exode rural vers Ouagadougou principalement s'est intensifié à la suite des

5 I.N.S.D.,2007 :Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006, résultats préliminaires, 51p.

sécheresses successives (1968-1974-1984) qu'a connue le pays6. Ainsi, de 60.000 habitants environ entre 1961-1962, Ouagadougou est passée à 172.601 habitants en 1975 et à 414.514 habitants dix (10) ans plus tard. Cette immigration des populations rurales vers Ouagadougou la capitale tient au fait qu'elle offre plus d'opportunité d'emplois. De ce fait, certaines petites villes voient leurs habitants se déplacer vers la capitale. L'exode apparaît ici comme vital pour les ruraux, car en ville, ils espèrent bénéficier d'un contexte économique qui leur permettra d'avoir un emploi temporaire ou permanent.

Dans un tel contexte de développement démographique et de localisation des activités au centre-ville, il se pose nécessairement des problèmes d'équipement, de logement,

d'emploi, d'environnement et surtout de transports urbains.
Notamment celui de son organisation, qui se pose tout particulièrement avec acuité pour l'agglomération de Ouagadougou en raison du nombre élevé de sa population et de l'importance des déplacements journaliers de personnes qui s'y effectuent.

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6 SAWADOGO L., 2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages.

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