2 Les retombées socio-économiques de
l'exploitation des taxis
Le secteur des taxis réduit considérablement les
problèmes de transport en commun dans la ville de Ouagadougou. En effet,
les taxis jouent un rôle important dans le transport des travailleurs,
des élèves et étudiants, des ménagères, des
malades etc. Ils contribuent aussi au désenclavement des quartiers
périphériques qui ne sont que très faiblement desservis
par les autobus.
Ce secteur occupe une place non négligeable dans la vie
socio-économique des ouagalais car il constitue entre autre une source
d'emploi pour les exploitants et de recettes pour la municipalité.
Le nombre de taxis opérant à Ouagadougou en 2007
est estimé à environ 2 240 unités. Si nous supposons que
chaque taxi emploi un chauffeur, on peut affirmer que le secteur des taxis
emploi 2 240 personnes dans la ville de Ouagadougou.
Par ailleurs, l'exploitation des taxis dans la ville de
Ouagadougou est source de recettes pour l'Etat et la municipalité car
elle soumise à la patente et à la taxe de stationnement qui
coûte actuellement chacune 20 000 F CFA par an.
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Tableau n°15: Coûts de la patente et de la
taxe de stationnement sur les taxis (en F CFA)
Année
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Coûts de patente et taxe de stationnement
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2001
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40.520.000
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2002
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64.400.000
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2003
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45.520.000
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2004
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45.880.000
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2005
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42.880.000
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2006
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43.200.000
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Source :Trésorerie régionale du centre
Ce tableau ci-dessus montre que l'exploitation des taxis verts
de Ouagadougou a généré entre 40 520 000 F CFA et 64 400
000 F CFA entre 2001 et 2006, soit en moyenne 47 066 665 F CFA. En d'autres
termes, l'exploitation des taxis verts de la ville de Ouagadougou permet
d'injecter environ 47 066 665 F CFA dans le budget de la commune.
Malgré cette importance du secteur des taxis dans la
vie socio-économique de la commune, il est confronté à
certaines difficultés qui limitent son essor.
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3 Problèmes et perspectives du secteur des
taxis
3.1 Les problèmes du secteur des taxis
S'il est vrai que les taxis collectifs prédominent les
déplacements en commun et jouent un rôle important dans la vie
socio-économique de la ville de Ouagadougou, il n'en demeure pas moins
qu'ils rencontrent des difficultés qui limitent leur essor.
La principale difficulté des taxis est d'ordre
organisationnel. En effet, l'état vétuste du parc, l'absence de
stations aménagées et de zones d'arrêt pour les taxis ainsi
que le manque de civisme chez certains conducteurs réduit
considérablement l'efficacité de ce secteur. La
quasi-totalité des taxis verts de Ouagadougou entre en circulation
à l'état d'occasion ;ce qui explique leur mauvais état
général. Cette situation n'encourage pas les exploitants à
contracter une assurance, encore moins à faire la visite technique qui
imposerait des réparations et des dépenses
considérables.
Les surcharges compromettent sérieusement la
durée de vie des taxis et mettent les usagers dans l'inconfort.
Du point de vue du tarif, à l'aéroport par
exemple, la couleur de la peau et la compagnie aérienne sont des
éléments que prennent en compte les exploitants de taxis. Ainsi,
par exemple un européen paierai davantage la course en taxi pour
rejoindre son hôtel.
Un autre problème non moins important demeure la
flambée des coûts des hydrocarbures qui contribuent grandement
à élever le coût d'exploitation des taxis. Cette situation
risque d'engendrer l'augmentation des frais de transport. De 2001 à
2007, le prix du gasoil est passé de 322 F CFA à 578 F CFA et 426
F CFA à 655 F
85
CFA pour le super43. Lors de nos enquêtes
auprès des conducteurs de taxis, certains affirment qu'il leur devient
plus difficile de réaliser la recette journalière
demandée, objet de mésentente parfois entre les salariés
et leurs employeurs.
Quant à la concurrence avec la SOTRACO, 62 % des
enquêtés déclarent que l'avènement de la SOTRACO n'a
eu aucune incidence sur leur clientèle car leurs recettes n'ont pas
notablement varié. Pour eux, c'est la prépondérance des
deux roues qui empêche le développement véritable des
taxis. Cependant, il existe une concurrence entre autobus et taxis en raison de
la différence de la qualité de leur service. Les taxis
stationnent souvent à proximité des arrêts d'autobus (place
de la nation), et empruntent de façon quasi régulière les
lignes d'autobus.
Toutes ces difficultés doivent trouver des solutions
afin d'améliorer la qualité du service des taxis collectifs et de
leur donner une image sociale plus valorisante.
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