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Les transports collectifs à  Ouagadougou. Le cas des taxis.


par Ousseny SIGUE
Université de Ouagadougou - Maitrise en géographie urbaine 2008
  

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3.3. Les taxis collectifs

Il existe deux formes d'exploitation des taxis à Ouagadougou : les taxis artisanaux et les taxis compteurs.

3.2.1 Les taxis compteurs

Les taxis à compteur sont dotés de compteur. Ils affichent les prix tout au long du trajet et sont généralement en bon état.

Ils ont fait leur apparition à Ouagadougou pour la première fois en juillet 1990 avec la société dénommée City Cab avec un parc de 11 taxis munis de compteurs. Faute de rentabilité, l'entreprise a cessé ses activités le 31 janvier 1992.

Six mois plus tard, l'expérience des taxis compteurs a été reprise par la nouvelle société dénommée les « les rapides », inscrite sur

leurs portières avec un parc initial de 15 véhicules. Cette dernière connaîtra les mêmes difficultés que la précédente et a cessé ses activités en 1998.

En février 1998, la Société de Transport Mixte Banghrin (STMB) a mis en place une nouvelle entreprise de taxis compteurs à

Ouagadougou. Ces taxis sont reconnaissables par leur couleur blanche et bleue. Comme les précédentes, cette dernière a suspendu ses activités en janvier 2007 pour défaillances techniques. Elle attend une nouvelle commande afin de reprendre ses activités.

43

3.2.2 Les taxis artisanaux

A la différence des taxis à compteur, les taxis artisanaux sont les taxis ordinaires de la ville de Ouagadougou, démunis de compteur. Ils rentrent généralement en circulation en tant que taxi à l'état d'occasion. Ils sont de couleurs vertes et exploitées de façon artisanale par des particuliers. La responsabilité de la gestion des taxis urbains incombe à la municipalité : la mairie intervient dans les transports urbains à travers les Services Techniques Municipaux et la police municipale.

La Direction des Services Techniques Municipaux24 à travers le service de la voirie et de l'assainissement est chargée dans le domaine des transports urbains, de la construction et de l'entretien des voies urbaines, puis de l'analyse et de l'observatoire sur le trafic et de la promotion des transports urbains. Ce service se limite seulement à la construction et l'entretien des voies urbaines.

Les transports urbains n'apparaissent pas clairement dans les attributions de la Direction des Services Techniques Municipaux (DSTM). Il n'existe pas de service chargé exclusivement des transports urbains.

Quant à la direction de la police municipale, elle intervient dans les transports urbains par la réglementation de la circulation dans les points neuvralgiques du territoire communal.

Les taxis collectifs s'organisent autour de points stratégiques (gares routières et ferroviaire, centres sanitaires, marchés ). Appelés stations, ces points correspondent davantage

24 BAMAS S., 2002 : L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports urbains en Afrique de l'ouest et du centre :cas de Bobo-Dioulasso, PDM, rapport provisoire, 30p.

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aux besoins réels de leur clientèle. Pourtant ils sont non aménagés pour la plupart, constituant ainsi d'importants points de congestion dans la ville de Ouagadougou.

La gestion artisanale de cette forme de transport rend le parc difficile à dénombrer. Ils ont été pour la première fois identifiés par la couleur verte. Mais une seconde opération d'identification a été initiée par la mairie et consiste en la numérotation aux portières. A la date du 24 décembre 1996, on a pu recenser 932 taxis.

En 2007, le Syndicat National des Taximen du Burkina a enregistré 1 600 taxis. Cependant, nos enquêtes sur le terrain ont montré qu'environ 40 % des taxis ne sont pas enregistrés. Ainsi nous estimons à environ 640 le parc des taxis clandestins. En somme nous pouvons évaluer le nombre total des taxis verts à 2 240 unités. Sachant qu'un taxi a une capacité d'offre de cinq places pour les passagers, le nombre de places offertes par les taxis de Ouagadougou est évalué à 11 200 contre 1 600 pour les autobus. En outre, le nombre de taxis continue de s'accroître alors que le parc des autobus se dégrade.

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Tableau n°6 : Résultat des comptages des passagers des taxis

N° Ordre

POSTE DE COMPTAGE

ENTREES

SORTIES

TOTAL

1

Charles de Gaulle

4

021

3

549

7

570

2

Avenue OUEZZIN COULIBALY (château d'eau)

3

787

3

761

7

548

3

Pont Baskuy

2

960

3

032

5

992

4

Avenue Bassawarga (fae à l'Opéra)

3

072

2

884

5

956

5

Route de Fada

2

216

2

331

4

547

6

Avenue Haouri Boumedienne (FasoBara)

2

250

2

057

4

307

7

Avenue de la Liberté (Pont Maternité Pogbi)

2

276

2

021

4

297

8

Avenue KANAZOE (Ecole ONATEL)

2

017

1

799

3

816

9

Avenue Nelson Mandela (Relax Hôtel)

2

399

1

290

3

689

10

Pont saint Camille (Bouins Yaaré)

 

828

 

780

1

608

11

Pont avenue Babanguida

 

845

 

672

1

517

12

Avenue OUEZZIN COULIBALY (Théâtre populaire)

 

819

 

645

1

464

13

Stade du 4 août (passage à niveau)

 

615

 

660

1

275

14

Pont Silmandé

 

594

 

676

1

270

15

Pont Martin Luther King

 

664

 

554

1

218

16

Pont de Cissin

 

671

 

503

1

174

 
 

30

034

27

214

57

248

Source : BAMAS S., KARANGA A., DIOUF I., 2003: Etude pour la mise en place de la SOTRACO, Ouagadougou, Rapport final, 50p.

A l'observation, on constate que toutes les lignes des taxis sont convergentes vers le centre-ville, particulièrement vers le marché central.

Le comptage a montré que les taxis ont transporté environ 57 248 passagers (par jour) contre 18 57225 passagers transportés par les autobus. Ainsi les taxis ont transportés 3,08 fois plus de passagers que les autobus.

Cette répartition n'est certainement pas optimale car l'impact sur la circulation des taxis est largement supérieur à celui des autobus. Cette répartition modale s'explique par l'insuffisance de l'offre des

25 ce chiffre a été obtenu par le calcul de la moyenne des passagers transportés par les autobus entre novembre 2003 et février 2008, données fournies par la direction de la SOTRACO

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autobus, la qualité de service des taxis ainsi que leurs tarifs avantageux par rapport à ceux offert par le réseau d'autobus.

A la faveur des importations massives de véhicules d'occasion, l'état du parc des taxis s'est nettement amélioré. Depuis quelques années, ils font une concurrence qualifiée de déloyale aux autobus en stationnant à proximité de leurs arrêts et en empruntant de façon quasi régulière leurs lignes. Le trafic des taxis dans la circulation urbaine a le plus augmenté entre 1996 et 2000, à près de 25 % par an, soit un doublement en trois ans.

Cela va s'en dire qu'en l'absence d'une politique volontariste en faveur de la promotion d'autobus, cette tendance va se maintenir et risque même de s'accentuer au profit des taxis.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery