2- Le système éducatif
Le système éducatif béninois pose
malheureusement un gros problème d'adaptation et d'adéquation.
Les formations qui y sont données ne répondent pas au
marché du travail béninois. Elles sont plus orientées vers
la délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes
permettant d'accéder au marché du travail avec beaucoup de
chances d'insertion. Le secteur de l'emploi est caractérisé par
une demande croissante très rapide. On note chaque année une
augmentation de près de cent cinquante mille (150.000)23
jeunes sur le marché du travail dont environ trente mille
(30.000)24concernent les jeunes sans grande qualification. Le taux
de chômage le plus élevé se situe dans la tranche des 20-34
ans et 40% 25 des chômeurs sont des primo demandeurs
d'emplois. Dans ce contexte, la question de l'insertion professionnelle des
jeunes revêt des enjeux considérables.
En ce qui concerne les jeunes diplômés, les
différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils
rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit
des réalités les plus évidentes, l'espoir caché
d'un emploi dans la fonction publique vu notre historique national, ou plus
vaguement d'une prise en charge par l'Etat encore entretenue et parfois
considérée comme un dû, est un facteur socioculturel
prégnant qui inhibe l'esprit d'initiative et d'entreprise de nombreux
jeunes diplômés. On constate de ce point de vue des
décalages notables qui font, qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe
d'une économie insuffisamment satisfaite en qualifications
adéquates qui coexiste avec un important chômage des jeunes
diplômés. D'où la nécessité de renforcer
l'employabilité des jeunes pour faciliter leur insertion
professionnelle.
Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au
Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de
postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus
sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les
jeunes déjà entrés sur le marché du travail avec
des contrats temporaires, les perspectives à court terme sont sombres :
ils sont parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal
à en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux
de qualification sont exposés à un risque élevé et
prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché du
travail.
Pour ce faire, il faudra alors que les nouvelles initiatives
des pouvoirs publics tiennent compte de la complexité du défi
à relever pour ainsi permettre d'améliorer les rendements
internes et externes de l'éducation des jeunes en réduisant
considérablement la déperdition scolaire et en adaptant le
contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et futurs de
l'économie béninoise tout en anticipant sur leurs vies post
formation. Ce qui aura comme effet d'améliorer la qualification des
jeunes et de faciliter leur insertion. D'où ce PLCS qui préconise
une abstention d'attaque frontale contre le chômage et le sous-emploi
mais plutôt une approche de contournement visant directement le
système éducatif lui-même dans son exécution avec
pour appui la défense national. Quand on est béninois, la
dimension militaire est au coeur de la citoyenneté.
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Avec la foi en Dieu et dans la fraternité,
nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour
vaincre le sous-développement !
Les mécanismes d'entretien du chômage et du
sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution
2018
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