Paragraphe 2 : L'auto emploi et ses impératifs
Au cours des vingt dernières années, la
création d'entreprise ainsi que le travail indépendant n'ont
cessé de susciter l'intérêt des autorités publiques.
En réalité, ces derniers pourraient constituer une porte de
sortie au chômage et au sous-emploi, voire une alternative à la
réduction de ces deux faits. Et si l'auto emploi naît de
caricature sur fond occidental, les autorités doivent améliorer
les cadres afin d'inciter le plus grand nombre à se lancer à leur
propre compte. Inciter un grand nombre améliore le taux
d'entrepreneuriat dans une région ou dans un pays. Ceci se traduit par
une conversion en matière de recherche d'emploi. Aussi, d'un point de
vue géographique, une différence nette apparait entre les zones
urbaines et rurales, surtout entre la capitale et les autres zones. En outre le
chômage demeure en zone urbaine. Cette situation traduit un
véritable déséquilibre géographique quant aux
opportunités d'emploi, car la plupart des unités de productions
marchandes étant concentré dans les zones urbaines dont
Cotonou.
1- LES IMPERATIFS FINANCIERS ET FISCAUX
Pour investir dans une activité économique les
difficultés rencontrées peuvent être
financières. Dans un environnement
essentiellement informel et où la densité des banques est
insuffisante, le faible taux de bancarisation constitue aussi un frein à
l'accès au crédit sans omettre la culture même du
crédit.
Dans la zone FRANC la relation entre les institutions
financières et les PME en besoin de financement révèle une
situation paradoxale : d'une part, il existe un secteur privé qui a un
besoin de financement pour se développer et d'autre part le taux
d'épargne est relativement élevé, ce qui se traduit par un
secteur bancaire anormalement sur-liquide.
En effet, la surliquidité bancaire désigne une
situation de déséquilibre profond et permanent entre les
ressources et les emplois d'une banque. Plus spécifiquement, elle
traduit une situation où la trésorerie bancaire est en permanence
largement excédentaire, en raison des facteurs autonomes (conjoncturels)
et institutionnels. Ainsi, toute banque dont le ratio de liquidité se
situe au-dessus de 100%, peut être considérée comme
étant en situation de surliquidité.
Selon le dernier rapport de la Commission Economique pour
l'Afrique(CEA), deux justifications fondamentales peuvent être
avancées pour expliquer les sources de cette surliquidité.
Premièrement, elle serait le résultat du rapatriement des
capitaux spéculatifs qui avaient été placés hors de
la zone pour se protéger contre la dévaluation, ainsi que des
recettes d'exportation qui n'étaient plus domiciliées dans les
banques locales. Deuxièmement, elle serait le fait de l'incertitude qui
pèse sur l'environnement des affaires, qui n'est pas susceptible de
réduire la perte de la banque en cas de défaillance de
l'emprunteur. C'est ce qui explique que la plupart des projets ne soient pas
éligibles au financement bancaire alors qu'ils présentent un
potentiel économique important.
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Avec la foi en Dieu et dans la fraternité,
nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour
vaincre le sous-développement !
Les mécanismes d'entretien du chômage et du
sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution
2018
En effet, une économie basée majoritairement sur
le secteur informel, cas des Etats Africains. Les « micro-entrepreneurs
» qui constituent ce secteur sont exclus du système bancaire
conventionnel. Cette situation les pousse à se diriger vers les
institutions de micro finances. Dans la plupart des cas, ces crédits
sont octroyés avec des taux assez élevés, ce qui rend
beaucoup insolvable.
Les contraintes sont aussi d'ordre fiscal.
La fiscalité peut être incitative ou dissuasive de
la promotion d'emploi indépendant. LAFFER8 a établi
une corrélation entre le taux d'imposition et les recettes fiscales, une
relation à optimiser pour maximiser les recettes fiscales sans nuire
à l'entreprise. Les analystes du secteur informel pensent que la
rigidité fiscale contribue à la promotion du travail au noir. La
fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de
souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la
justice sociale, se conçoit souvent comme source de pauvreté et
limite l'entrepreneuriat. Un conflit existe entre le pouvoir public et les
redevables (contribuables) : l'opinion voudrait, collectivement, plus de
services publics et moins de taxes, pourtant les premiers ne vont sans les
seconds. Le souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant
à la fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les
entrepreneurs, petits comme grands.
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