Les mécanismes d’entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin. Analyses et proposition de solution.par Aristode B.F. GANDJETO IRGIB-AFRICA - Master en administration des affaires 2018 |
Section 3 : Les impératifs de l'auto emploi et le chômageParagraphe 1 : Le marché de l'emploi1- SYSTEME DU MARCHE DE L'EMPLOILe système du marché du travail suppose l'ajustement entre l'offre et la demande d'emploi. Cela implique un compromis entre le patronat et les salariés en ce qui concerne les salaires et les qualifications. 10 Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement ! Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution 2018 Les néoclassiques considèrent le travail comme une marchandise homogène. On parle de marché de l'emploi lorsque d'un côté, un travailleur se présente sur le marché du travail pour offrir sa main d'oeuvre. Il se comporte donc comme un vendeur. Evidemment, plus le salaire offert pour un emploi donné est élevé, plus les candidats sont nombreux et inversement. De plus, un individu n'accepte un l'emploi que s'il estime plus avantageux à ses yeux, c'est-à-dire, celui qui offre la rémunération la plus élevée au regard des attraits et difficultés du poste. A l'inverse, un employeur se présente sur le marché du travail pour se procurer cette main-d'oeuvre, et se comporte donc comme un acheteur. Ainsi, l'employeur accepte d'embaucher un travailleur que s'il rapporte plus qu'il ne coûte. Selon la même logique, un employeur ne consent à des hausses de salaires ou des avantages sociaux supplémentaires qu'à condition que la productivité des travailleurs soit suffisante pour justifier des coûts additionnels. Sur ce marché se confrontent une offre et une demande de travail, qui sont une fonction respectivement croissante et décroissante du salaire réel. Le déséquilibre sur ce marché porte le nom de chômage. Deux théories s'opposent quant à l'origine du chômage dans une économie : la théorie libérale estime que « le chômage est volontaire » et la théorie keynésienne selon laquelle « le chômage est involontaire ». Selon la théorie libérale, lorsque le marché fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement flexible et permet d'égaliser l'offre à la demande de travail. Une offre supérieure à la demande conduit à une baisse du salaire, et une demande supérieure à l'offre à une augmentation, cela jusqu'à égalité entre les deux. Sauf un certain taux de chômage frictionnel ou chômage d'équilibre, mis en évidence par William H. Beveridge, résultant de la mobilité du travail et du laps de temps nécessaire pour retrouver un nouvel emploi après avoir quitté le précédent, ou un taux de chômage naturel résultant de l'inadaptation de certains individus (Friedman), le chômage, selon cette théorie est volontaire et s'explique par un refus individuel ou collectif d'accepter de travailler au salaire d'équilibre. Chez les Keynésiens, par contre, le chômage n'est pas un phénomène « microéconomique » et « volontaire » Selon Keynes, l'équilibre partiel existe, mais il n'y a aucune raison pour que les seules forces du marché y parviennent, puisque offre et demande de travail résultent de variables différentes (salaire nominal pour l'offre de travail et salaire réel pour la demande de travail. Source :( http://www.oeconomia.net/private/cours/economiegenerale/CAPET/01.theorieseconomiqu es.pdf). Par ailleurs, le niveau d'emploi n'est pas fixe sur le marché du travail, il résulte directement du niveau global de la production, qui lui-même résulte du niveau de la demande effective, c'est-à-dire, de la demande anticipée par les entreprises. Quelle que soit la théorie sur l'origine du chômage, tous admettent aujourd'hui qu'il faut rendre le marché du travail flexible (minimiser les conditions et les coûts d'entrée et de sortie). Pour que le marché du travail soit qualifié de flexible, il doit donc fonctionner librement et pouvoir s'adapter aux chocs conjoncturels et à un environnement économique en perpétuelle évolution. La flexibilité du marché du travail désigne la facilité avec laquelle les travailleurs et les employeurs peuvent négocier des contrats de travail mutuellement avantageux. Quand un marché de l'emploi est tourné en majorité vers le secteur informel, la rigidité du marché de l'emploi (la vitesse de rotation d'un poste à un autre ou d'un emploi à un autre est réduite) constitue un des dysfonctionnements du marché de l'emploi. Cette rigidité s'apprécie à travers des indicateurs comme le coût du recrutement, le coût du licenciement et l'indice de rigidité de l'emploi (La Banque Mondiale et l'International Finance Corporation définissent ces indicateurs) : Ces 11 Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement ! Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution 2018 notions ne sont pas encore très bien intégrées mais dans le contexte de la recherche, elles méritent grande attention car ne résultent pas seulement des bases des sciences de gestion. De plus, les difficultés dans le marché du travail se posent avec plus d'acuité pour les jeunes. En effet, l'emploi des jeunes souffre d'énormes insuffisances car 30,4% de jeunes sont sous employés de façon visible à travers le nombre d'heures de travail et 63,2% de façon invisible à travers des rémunérations précaires et indécentes. Une autre réalité poignante de l'emploi des jeunes c'est que, seulement 7,9% des jeunes bénéficient d'un emploi salarié. Ce pourcentage met en évidence les difficultés d'absorption de l'offre de travail des jeunes par le marché du travail et la nécessité pour les jeunes de se prendre en charge19. |
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