SECTION III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DES DETERMINANTS
DU
REVENU
L'analyse économétrique a pour objectif de
répondre à la question de la détermination du
supplément de revenu imputable à un surcroît
d'éducation. L'évaluation des bénéfices de
l'éducation est donc limitée aux gains économiques d'un
surcroît de scolarité (effet d'une année d'école
supplémentaire sur le revenu). Ici nous avons tenu compte les variables
suivantes :
Le nombre d'années de scolarité et
l'expérience professionnelle toutes exprimées en années. A
cet effet, nous construisons notre modèle économétrique
comme suit :
log(R) = a0 + a1X1 + a2X2 + u
Ce modèle explique le comportement du revenu en
fonction des deux variables explicatives notamment : le nombre d'année
passée à l'école (X1) et le niveau d'expérience
64
professionnelle (X2). En effet, le fait de considérer
Log (Ri) s'explique par l'homogénéisation du variable
endogène (Revenu) qui est exprimée en franc congolais et les
variables exogènes exprimées en âge.
III.1. Présentation du résultat
économétrique Tableau 9. Les paramètres de la
régression
|
Coefficients
|
Probabilité
|
a0
|
1,964
|
0,03142
|
a1
|
0,21
|
0,01960
|
a2
|
0,086
|
0,03587
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
Le tableau ci-haut, montre l'impact de chaque variable dans la
fluctuation du revenu. Cependant, le coefficient a1 montre l'influence qu'a les
études sur le revenu pour notre cas le coefficient de l'éducation
est de 0.21, il montre qu'à l'ajout d'un an d'études
supplémentaire, le revenu de l'individu augmente de 0.21 soit une
croissance de 21% et quant à notre deuxième coefficient a2 qui
montre l'influence de l'expérience professionnelle sur le revenu dans
notre recherche, l'expérience professionnelle impact le revenu à
0.086 c'est-à-dire l'acquisition d'une année
supplémentaire d'expérience professionnelle améliore notre
revenu à 0.086 soit 8.6%. Par la suite, notre paramètre autonome
a0 montre le niveau du revenu qui n'est pas fonction des variables
intégrées dans le modèle. Pour ce faire, notre coefficient
autonome est de 1.964 soit un montant de 92.05$ équivalent à
147.280fc expliquant le revenu qui ne dépend pas du niveau
d'éducation moins encore de l'expérience professionnelle. A
partir de ces paramètres notre modèle prévisionnel du
revenu sera :
Log (R) = 1.??????+ ??, ??1 X1 + 0,086 X2
Alors, comme dans toutes les nations, il existe un niveau de
salaire qui ne dépend pas du niveau d'études faites, ce salaire
est connu sous l'appellation du salaire minimum interprofessionnel garanti SMIG
en sigle. Pour ce qui concerne la R.D. Congo « Le Salaire minimum
interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 1.680 à 7.075 FC
par jour, soit 5$ au taux de 1.415 FC, à partir du 01 janvier 2018
»65 d'où, un salaire mensuel passant de 43.680fc
à 183.950fc équivalent à 130$ en raison de 26 jours de
travail, Avec un différentiel salarial de 140.270fc ayant une
conséquence positive sur la hausse du pouvoir d'achat des
ménages.
65 Conseil National du Travail, 33ème session
ordinaire sur le nouveau SMIG, 1ère janvier 2018.
65
Tableau 10. Calcul des coefficients de
détermination et de corrélation
Statistiques de la régression
|
valeur
|
Coefficient de corrélation
|
0,8584
|
Coefficient de détermination R2
|
0,7368
|
Observations
|
96
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
En effet, chaque modèle économétrique
doit-être testé enfin de détecter son degré de
significativité. Le nôtre, le degré de
significativité est de 0.7368 ou 73.68% exprimé par le
coefficient de détermination (R2) c'est-à-dire, le
salaire d'un individu est expliqué à 73.68% de son niveau
d'étude et de l'expérience professionnelle. Avec un degré
de liaison de ces variables exprimées par un coefficient de
corrélation étant de 0.8584 soit 85.84%.
III.2. Détermination du bénéfice de
l'éducation individuel
L'analyse du premier résultat
économétrique fait apparaître que, par niveau de
scolarité, le coefficient de volatilité lié à une
année de plus pour un individu est de 0,21. Un tel résultat
signifie que chaque année d'étude supplémentaire
passée sur le banc scolaire entraine une augmentation de salaire de 21%.
Si le salaire sans éducation que nous symbolisons par (w)
représentant en d'autres termes le SMIG. Ainsi, pour chacune des 17
années de scolarité, les salaires sont tels qu'ils figurent dans
les trois tableaux suivants :
Tableau 11. Le bénéfice éducatif au
niveau primaire
Années
|
année 1
|
année 2
|
année 3
|
année 4
|
année 5
|
année 6
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1)
|
(1+ a1) 2
|
(1+ a1) 3
|
(1+ a1) 4
|
(1+ a1) 5
|
(1+ a1) 6
|
coefficient de capitalisation
|
1,210
|
1,464
|
1,772
|
2,144
|
2,594
|
3,138
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
157,3
|
190,32
|
230,36
|
278,72
|
337,22
|
407,94
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
66
Tableau 12.Le bénéfice éducatif au
niveau secondaire
Années
|
année 7
|
année8
|
année 9
|
année 10
|
année 11
|
année 12
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1) 7
|
(1+ a1) 8
|
(1+ a1) 9
|
(1+ a1) 10
|
(1+ a1) 11
|
(1+ a1) 12
|
coefficient de capitalisation
|
3,797
|
4,595
|
5,56
|
6,728
|
8,14
|
9,85
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
493,61
|
597,35
|
722,8
|
874,64
|
1058,2
|
1280,5
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
Tableau 13. Le bénéfice éducatif au
niveau universitaire
Années
|
année 13
|
année 14
|
année 15
|
année 16
|
année 17
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1) 13
|
(1+ a1) 14
|
(1+ a1) 15
|
(1+ a1) 16
|
(1+ a1) 17
|
coefficient de capitalisation
|
11,918
|
14,421
|
17,45
|
21,114
|
25,548
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
1549,34
|
1874,73
|
2268,5
|
2744,82
|
3321,24
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
D'après ces analyses, compléter le cycle
primaire fait triple le salaire perçu par un employé n'ayant pas
fréquenté l'école. Le salaire d'un employé ayant
achevé la scolarité obligatoire représente 3.14 fois le
salaire que reçoit un employé qui n'a jamais
fréquenté l'école. Il convient de préciser que dans
le calcul des bénéfices, l'augmentation de salaire
examinée au tableau IX ne concerne que les emplois sans qualification,
autrement dit : ne sont pris en compte que les niveaux d'éducation
n'excédant pas le cycle fondamental (primaire). Une telle limitation
implique une sous-estimation des bénéfices. Dans le cas où
les études sont prolongées au-delà de la scolarité
obligatoire jusqu'au niveau secondaire (Tableau X) le revenu de l'individu vaut
presque 10 fois plus élevés qu'un sans papier et presque 26 fois
pour un universitaire (Tableau XI).
Cependant, à partir de ces tableaux, nous pouvons, pour
chaque individu, déduire le manque à gagner selon le niveau
d'éducation atteint par cette personne. Examinons deux cas
différents qui vont servir par la suite pour le calcul du manque
à gagner au niveau global :
? Premier cas : pour un enfant n'ayant jamais
fréquenté l'école, le manque à gagner est la
différence entre le salaire que cet enfant, devenu adulte, gagnerait
dans le cas où il complète le cycle de l'éducation
primaire jusqu'à l'université, soit 3321,24$ et le salaire
perçu par une personne sans qualification, soit 130$. Par
conséquent, un enfant qui n'a jamais fréquenté
l'école, réalise un manque à gagner de 3191,24$. Pour
celui qui ne se limite qu'au niveau primaire comparativement à celui qui
poursuit jusqu'au niveau
??
67
secondaire, son manque à gagner se lève à
la différence entre (1280.5 et 407,94) soit un différentiel de
872,56$.
? Deuxième cas : suivant le même raisonnement, un
enfant déscolarisé qui, avant d'abandonner l'école, l'a
fréquentée jusqu'au niveau de la troisième année
secondaire, le manque à gagner s'élève à
(3321,24-722,8), soit 2598,44$ pour celui qui n'achève pas ses
études jusqu'à l'université.
Alors, Dans l'un comme dans l'autre cas, si nous nous
s'intéressons au manque à gagner total d'une durée de vie
professionnelle de 40 ans, nous devons faire intervenir un taux d'actualisation
; un (1) dollar gagné aujourd'hui valant plus qu'un (1) dollar
empoché dans 40 ans. Le calcul revêt la forme suivante :
Tableau 14. Le manque à gagner
agrégé durant la vie professionnelle en dollar (USD)
Vie professionnelle de 40 ans
|
Manque à gagner actualisé
|
Première année
|
3191,24
|
Deuxième année
|
3191,24(1+r)-2
|
Troisième année
|
3191,24(1+r)-3
|
Quatrième année
|
3191,24(1+r)-4
|
Cinquième année
|
3191,24(1+r)-5
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Quarantième année
|
3191,24(1+r)-39
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
L'actualisation du revenu nous servira à
déterminer le taux de rentabilité interne (TRI) pour les parents
qui investissent dans leurs enfants. C'est le taux d'actualisation qui rend nul
le flux net de trésorerie actualisé, mais il montre
également le coût d'opportunité de l'affectation de
ressources des investisseurs (parents). Dans ce cas, le taux d'actualisation
devient une variable, les flux utilisés étant identiques (le
manque à gagner) durant les quarante (40) ans de la vie professionnelle
d'un individu. Le taux de rentabilité interne (TRI) correspond au taux
maximum auquel il est possible d'emprunter (sous-entendu, sans que l'effet de
levier soit négatif). Alors avec la constance des flux notre TRI sera
calculé par la formule suivante :
= D.??
(??- (??+ ??)-??)
flux. ??
3191,24. (1 - (1 + ??)-40) =
10132
68
En passant par la méthode de tâtonnement, nous
arrivons à réaliser que, le taux interne de rentabilité
des parents investisseurs en capital humain se lève à 31.497%
ceci exprime le coût d'opportunité des parents qui, ayant le choix
entre consommé au temps (t), investir dans le capital physique ou encore
faire un placement. Nous devons noter que, ce taux est relatif à chaque
parent par le fait que, nous avons eu à déterminer le coût
de l'investissement en capital humain au niveau primaire et secondaire par la
moyenne des observations. Sa relativité est due aussi par le fait que,
nous avons eu à évaluer le coût de l'investissement en
capital humain au niveau universitaire rien que pour l'université de
Lubumbashi qui, ayant un prix abordable que les autres universités
privées avec comme conséquence de faire varier à la hausse
les dépenses d'investissement initiales des parents si l'enfant faisait
ses études universitaire dans les établissements
privés.
|
|