II.2.2 Emprunts à l'arabe
Nous relevons en premier lieu dans l'extrait ci-dessous
l'interjection « wallah » qui sert de serment, cette lexie peut se
définir littéralement comme le fait de jurer. Et elle est
très fréquente dans notre corpus.
Extrait de l'enregistrement N°6 :
I1: et si tu vois euh /./ xxx /./ on va
aller sur le terrain
I2: [ wallah ] >
(de l'arabe)
I1: oui
I2: euh où ça
/../ vous allez partir dans quelle [ willaya
] (de l'arabe algérien)
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Nous relevons dans le même extrait l'emploi de lexie
« wilaya » un emprunt intégré et qui signifie une
division administrative ou parfois willaya, ou un vilayet, est une division
administrative qui existe dans plusieurs pays à majorité
musulmane, c'est l'équivalent en français selon les Etats, des
villes, des départements, des préfectures...
Extrait de l'enregistrement N°8 :
I1: [ hayya ]
(de l'arabe ) (rire) tu viendras avec xxx
quelqu'un va te déranger /./ tu tu sors avec ton marteau
(rire)
Dans cette intervention nous relevons l'emprunt de la lexie
« hayya » pour appeler à l'action ou à l'effort. Comme
nous le voyons dans l'intervention ci-dessus l'interactant I1 subsaharien a
recouru à cette expression.
II.2.3 Emprunts à d'autres langues
Tout d'abord l'emprunt de la lexie « tchalé »
du twi (langue généralement parlée au Ghana) qui
désigne littéralement « ami » ou « mec ».
Dans cette intervention le locuteur ghanéen a utilisé ce terme
pour nommer son interlocuteur.
Extrait de l'enregistrement N°2 :
I1: oui c'est là-bas
/./ dans l'institut /.../ \ Oh
[tchalé] /./ [ is not easy J oh
/./ [ is xxx /../ xxxJ (de l'anglais)
Ensuite l'emprunt très fréquent dans notre
corpus de la lexie « wallay » du zarma ou songhaï (langues
parlées au Niger et au Mali et dont l'une est la variété
de l'autre). Cette lexie est aussi à l'origine empruntée de la
langue arabe dont l'équivalent est « wallah ». La lexie «
wal-lay » sert également de serment (je jure). Nous proposons
l'exemple suivant :
Extrait de l'enregistrement N°4 :
I1: [ wallay ] je
(ne) sais /./ je (ne) sais
pas
I3: t' as fait
I1: [ wallay ]
j'ai presque fini même /./ je dois
déposer ça le dix-sept (toux)
Chapitre III Analyse des corpus et
présentation des résultats
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Extrait de l'enregistrement N°8 :
I2: (rire) f wallay ]
c'est bon /
I1: f wallay ]
il sait pas comment f makanda ] aime
la vie hein (rire) /../ f makanda ] (rire) /.../ f
makanda ] euh ::::::: (rire) /
Nous tenons également à souligner l'emprunt de
l'adverbe « lallé » toujours du zarma ou songhaï qui
désigne littéralement en français « vraiment ».
À titre d'exemple l'intervention suivante :
Extrait de l'enregistrement N°7 :
I1: (rire) f lallé
] (vraiment) ça craint vraiment /./
ça craint grave >
Enfin l'emprunt à la langue haoussa (langue
parlée généralement au Niger, au Nigéria, au
Cameroun, au Tchad, au Ghana... et aussi qui sert de langue véhiculaire
à tous ces pays).
Extrait de l'enregistrement N°6 :
I1: fwayo ] <
(du haoussa) /../ moi je suis ici
/
Dans cette intervention nous remarquons l'emploi de la lexie
« wayo » qui est utilisée pour éprouver de
l'émotion à l'égard de quelque chose.
Extrait de l'enregistrement N° :
I2: xxx j'étais
/ j'étais partie à la quincaillerie /./
j'ai dit au monsieur je veux un marteau /./ ' y'a une
/ tu vas faire quoi avec le marteau > /../
je l'ai bien regardé après il m'a parlé doucement
< f wallahi ] (du haoussa) <
xxx
Dans cette intervention aussi l'emploi de la lexie «
wallahi » empruntée également de l'arabe et qui
équivaut en arabe à « wallah » (je jure). Au niveau de
cet emprunt le sens est resté le même contrairement à la
forme qui fut partiellement touchée.
Chapitre III Analyse des corpus et
présentation des résultats
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