1.3. Justification
A Haut-Limbé,
l'agriculture, l'activité principale dans la zone, elle se
révèle déficitaire à cause de l'insuffisance de
rendement des plantes cultivées. Cette baisse de rendement provient
nécessairement de la baisse de fertilité des sols. Alexandre
Wilkens (2010) a confirmé que la dégradation des sols dans la
zone de Haut-Limbé est occasionnée par plusieurs facteurs tels :
l'abatage des arbres, le surpâturage, la tenue foncière, le
brûlis, le labour dans le sens de la pente, le système de
billonnage dans les mornes sans courbe de niveau. Tous ces facteurs sont
impliqués dans l'épuisement de la fertilité du sol qui est
fonction de la quantité de la MOS. Ils ont automatiquement pour
conséquence une faible production et une baisse du rendement des
cultures particulièrement la culture du maïs.
Selon des entretiens avec les agriculteurs dans la zone, il
parait que la culture du maïs est très importante puisqu'on
l'utilise à plusieurs fins nécessaires notamment dans
l'alimentation humaine par l'utilisation du grain sous forme brute (mayi
boukannen, mayi bouyi, tchaka) et par transformation du grain
(pèpèt, siro mayi, gato mayi,mayi moulen, chanchanm ...),
dans l'alimentation animale sous forme de fourrage et sous forme de grain
brut et transformé (le son),la vente au marché pour régler
les besoins de la famille comme la scolarisation, maladie...(enquête de
l'auteur).
Selon une étude menée en 2012, La culture du
maïs est considérée parmi les cultures dominantes à
Haut-Limbé, car elle est presente dans presque toutes les
différentes associations culturales pratiquées dans la zone, avec
les légumineuses comme haricot (Phaseolus vulgaris), pois
inconnu (Vigna inguiculata), pois Congo (Cajanus cajan), les
tubercules comme manioc (Manihot esculenta) etc. On trouve cette
culture en plaine, en piedmont et en montagne. Suivant un échantillon
des ménages, plus de 31.2% pratique la culture du maïs dans la zone
(LAURENT, 2012). Cette culture exige une quantité importante de
matière organique dans le sol pour son développement surtout des
nutriments renfermant de l'azote, or la matière organique dans les sols
à Haut-Limbé diminue de plus en plus ce qui engendre une chute du
rendement des plantes cultivées notamment la culture du maïs.
Donc la baisse de la fertilité du sol engendre une
dépression économique des agriculteurs, l'insuffisance
alimentaire dans la zone, l'abandon des parcelles et l'exode rural, tout ce qui
précède nous amène à ces interrogations
suivantes : Quels seraient les mesures à prendre pour
améliorer la situation de ces agriculteurs?En quoi l'engrais
organiqueserait-t-il une alternative pour compenser la perte de la
fertilité du sol qui s'intensifie graduellement ?Un sol fertile
doit avoir une quantité de matière organique stable, des
éléments nutritifs assimilables, une conductivité et un pH
adéquat pour les cultures.Comment le compost, le fumier de poule ou
l'engrais vert répondrait mieux à ces critères par rapport
au rendement de la culture du maïs? Dans les lignes suivantes, une
analyse minutieuse permettra de développer des réflexions
à propos de ces questions de recherche sur l'amélioration de la
fertilité du sol.
Ainsi voulant concevoir une amélioration de
l'agriculture traditionnelle tout en étant capable d'assurer une
production suffisante, l'amélioration la fertilité du sol avec le
recyclage des ressources naturelles dans la zone est un atout important.Ce
travail trouve toute son utilité à travers cette étude
concernant « Essai d'utilisation de 3 engrais organiques [compost,
fumier de poule et engrais vert (Canavalia ensiformis)] sur la
fertilité du sol par rapport à la culture du maïs (Zea
mays) dans la zone de Haut-Limbé, 3e section communale de
Limbé».
|