6 CONCLUSION GENERALE
Le sujet des entreprises en difficulté est abondamment
abordé dans les ouvrages de gestion et fait aussi l'objet de nombreux
articles. Il fait la une de l'actualité lorsqu'on annonce la fermeture
de telle usine, la suppression de tel ou tel nombre de postes ou encore la
reprise d'une enseigne par une autre. Les difficultés sont
inhérentes à la vie des entreprises et résultent souvent
des erreurs de gestion ou de sources externes.
Mauvais choix d'investissement, absence de stratégie,
changements réglementaires affectant l'activité, endettement
excessif, abus de bien sociaux, insuffisance de marge, etc., ils sont
légions les problèmes auxquels font face les dirigeants
d'entreprises. Si les causes sont diverses et variées, les
conséquences se traduisent en général par une insuffisance
de cash-flow ou des tensions de trésorerie. Lorsqu'elles persistent, ces
conséquences entrainent inexorablement l'entreprise au bord de la
faillite, à moins qu'elle ne bénéficie d'un appui
extérieur décisif ou bien d'un plan de redressement assorti de
stratégies adéquates et de mesures viables.
En prenant la décision de redresser une entreprise, les
dirigeants peuvent aussi s'appuyer sur l'audit interne, fonction nouvelle
certes, mais dont l'apport peut être très précieux en
termes d'efficacité du plan. Loin d'être uniquement un centre de
coût, consommateur de ressources, l'audit interne trouve sa place dans la
chaîne de valeurs qui permet à l'entreprise de marger, de
créer de la richesse. Il contribue au développement d'un
environnement favorable à la production de la valeur ajoutée de
par son influence sur la culture de l'entreprise.
En outre, l'audit interne s'assure que les dispositifs
engagés dans l'entreprise sont efficaces et efficients par rapport
à ses objectifs, de même qu'il s'évertue à
contrôler la conformité des opérations. Il intervient par
ailleurs dans la maîtrise des risques associés aux mesures de
redressement envisagées. Si cette contribution est perceptible dans le
contexte d'une exploitation normale sans difficulté, elle l'est
également en temps de crise où l'entreprise a besoin plus que
jamais de s'assurer de l'efficacité des mesures et dispositifs pris dans
le cadre du redressement.
C'est ce qui sous-tend le développement de ce
thème qui associe l'audit interne au redressement d'entreprises en
difficulté avec l'exemple du cabinet CARIS. Quoique plongé dans
une situation économique et financière compliquée, avec
des ratios hors normes, le Cabinet peut entretenir l'espoir d'une
amélioration de ses indicateurs de gestion et d'une relance de ses
activités grâce à un plan de redressement cohérent
rendu efficace par la contribution de l'audit interne. Cette fonction doit
néanmoins s'entourer d'un environnement idéal marqué par
une rigueur dans son positionnement, ses attributions et ses
prérogatives, ainsi que la disposition de ressources et d'outils
performants. En cela, notre hypothèse de recherche peut être
actée : « L'audit interne adéquatement mis en
oeuvre au sein de l'entreprise, a un impact positif notable sur la
maîtrise des risques de défaillances économique et
financière, et participe à l'efficacité du plan de
redressement en situation de difficultés avérées de
l'entreprise».
Bien entendu, l'audit interne seul ne saurait aider
l'entreprise à résorber ses difficultés, lorsqu'elle a
besoin d'un renflouement de fonds, du recouvrement de la confiance des
bailleurs, de la conquête de nouveaux marchés, etc. Il ne
constitue qu'un élément support, mais hautement important.
L'entreprise a beau disposer de toutes les ressources possibles, la garantie de
ses performances trouve sa source dans sa capacité à
réduire à un niveau acceptable les principaux risques liés
à son activité et dont le cahier des charges est d'entraver d'une
manière ou d'une autre la réalisation des objectifs. L'audit
interne fournit cette garantie.
La problématique des entreprises en difficulté,
au demeurant, est très large et fait appel à d'autres ressources.
Il convient de signaler, en passant, le rôle important mais très
souvent ignoré que jouent les structures d'accompagnement des petites et
moyennes entreprises au cours de leurcycle de développement. Non
seulement elles ne sont pas connues de la plupart des dirigeants de PME, mais
aussi ces entrepreneurs ne s'imaginent pas pouvoir bénéficier
d'une assistance extérieure quelconque en cas de difficultés.
Celles-ci s'en trouveraient atténuées si les PME ont recours aux
organismes censés leur venir en aide, comme au Sénégal,
l'Agence pour le Développement des PME(ADEPME) et le Bureau de Mise
à Niveau.
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