5.2 La valeur
ajoutée de l'audit interne au plan de redressement
Le plan de redressement et ses mesures ci-avant
proposés semblent conduire le Cabinet vers une sortie des
difficultés à moyen terme, en théorie. Car si cela ne
dépend que des propositions ayant directement une incidence sur les
comptes telles que les abandons de créances, la situation de
l'entreprise s'en trouverait mieux très tôt. Mais bien au
contraire, il prend aussi en compte des mesures non financières
d'où la nécessité de poser des bases solides et durables
pour l'entreprise, qui la préservent de futures défaillances. Ces
bases sont les processus qui formalisent l'activité du Cabinet et sur
lequel l'audit interne est appelé à intervenir.
Le succès de ce processus de redressement est sans
doute conditionné par un certain nombre de leviers et de contingences
extérieures plus ou moins maîtrisables par le Cabinet.
L'entreprise est pleinement capable de prendre des décisions par rapport
à son organisation, son fonctionnement, ses choix d'investissements ou
ses ressources humaines. Par contre, sa marge de manoeuvre est limitée
quant à l'issue des négociations avec ses partenaires, ou bien
devant les menaces de l'environnement, ou encore en ce qui concerne le
recrutement de nouveaux clients et la progression de son chiffre d'affaires.
En tout état de cause, il est important d'associer
l'audit interne au regard de sa capacité à contribuer dans le
développement d'un environnement favorable à la production de la
valeur ajoutée. Ce rôle pourrait se matérialiser
par :
v la maîtrise des risques inhérents au plan de
redressement ;
v le développement de la culture d'entreprise ;
v le contrôle de la conformité des
opérations et l'appréciation de l'efficacité des
ressources par rapport aux objectifs.
5.2.1 La maitrise des risques inhérents au plan de
redressement
Certaines mesures identifiées dans le plan de
redressement ne sont pas nouvelles. Elles ont été
déjà testées avec plus ou moins de succès.
L'échec provient souvent des risques attachés à celles-ci,
qui n'ont pas été suffisamment pris en compte et
évalués suivant leur probabilité ou leur gravité.
D'où l'importance d'identifier dès le départ les
principaux risques associés à chaque proposition, de les
caractériser et de minimiser leurs effets et leurs conséquences
sur la réalisation des actions prévues, grâce à
l'audit interne.
5.2.1.1 La cartographie des risques
Que se passerait-il si, pour des raisons fiscales, la filiale
X, qui détient 30% des dettes, n'accepte pas l'abandon de ses
créances sur le Cabinet, du moins à la hauteur
espérée ? En posant ce genre de questions et en
considérant les avis des enquêtés, nous avons tenté
de faire un état des lieux des principales menaces auxquelles est
assujetti le plan de redressement. La cartographie des risques
identifiés se présente suivant le tableau
ci-après :
Tableau 22 : Cartographie
des risques associés au plan de redressement
Politiques
|
Mesures
|
Risques associés
|
Probabilité
|
Gravité
|
Plan stratégique
|
Définition des objectifs stratégiques
|
- Absence de volonté
- Autres priorités
- Non formalisation
- Incohérence, pas d'engagement
- faillite anticipée, redressement judiciaire
|
Faible
Moyenne
Moyenne
Faible
Moyenne
|
Elevée
Moyenne
Faible
Elevée
Elevée
|
Plan commercial
|
Cession de l'activité EM
|
- Baisse du chiffre d'affaires globale
- Refus de la cession
|
Elevée
Faible
|
Faible
Faible
|
Recentrage et développement des activités de
conseil
|
- Marché stationnaire
- Compétences internes limitées
- Indisponibilité Consultants
- Troubles socio-politiques
|
Elevée
Faible
Moyenne
Moyenne
|
Faible
Faible
Moyenne
Moyenne
|
Développement et extension du site internet
|
- Réseau internet lent
- Mises à jour tardives
- Difficultés de stockage des données
- Prestataire non compétent
- Failles de sécurité
|
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Faible
Faible
|
Faible
Faible
Faible
Moyenne
Moyenne
|
Organisation du Cabinet
|
Refonte de l'organigramme
|
-
|
-
|
-
|
Elaboration d'un manuel des procédures
|
- Retard de formalisation
- Chevauchement des tâches
- Processus mal définis
- Non application
|
Moyenne
Faible
Faible
Faible
|
Faible
Faible
Faible
Faible
|
Organisation administrative
|
- Manque de réactivité
- Emprise duGroupe
- Lourdeur administrative
|
Moyenne
Elevée
Moyenne
|
Moyenne
Moyenne
Moyenne
|
Ressources humaines
|
Suppression de postes
|
- Personnel trop réduit
- Compétences limitées
|
Moyenne
Moyenne
|
Moyenne
Moyenne
|
Transfert du personnel à une autre filiale
|
- Refus de mobilité
- Non acceptation du transfert
- Départ et droits de départ
|
Faible
Faible
Moyenne
|
Moyenne
Moyenne
Faible
|
Réduction du coût des programmes sociaux
|
- Démotivation des employés
- Problèmes sociaux
- Démissions
|
Faible
Faible
Faible
|
Faible
Faible
Faible
|
Financier
|
Investissements corporels et incorporels
|
- Non maitrise des fonctionnalités
- Investissementsnon productifs
- Augmentation coûts d'entretien
|
Faible
Faible
Moyenne
|
Moyenne
Moyenne
Faible
|
Abandons de créances
|
- Echec de négociation
- Redressement fiscal
- Augmentation de l'IS
- Difficultés de trésorerie
|
Faible
Moyenne
Elevée
Moyenne
|
Faible
Moyenne
Elevée
Faible
|
Source : Nous-même
Cet inventaire des menaces n'est pas exhaustif. Il prouve
néanmoins qu'il est important, après les avoir identifiés,
d'anticiper et de traiter les risques liés aux mesures et actions
envisagées ou à défaut d'en proposer si possible de
nouvelles moins vulnérables.
|