II.1.2.2. Le maraîchage
Etymologiquement, le mot maraîchage dérive du mot
latin «mariscus», terme relatif aux lacs et marais. Ce concept s'est
d'abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans
les marais. Ayant connu des évolutions dans le temps, il est devenu une
branche de l'horticulture orientée vers la culture intensive et
professionnelle des légumes (Habault, 1983). L'horticulture quant
à elle, désigne selon Larousse (2002), la branche de
l'agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des
fleurs, des arbres et arbustes d'ornement. Le maraîchage
représente
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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans
la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans
la Commune Mutimbuzi.
aujourd'hui une composante essentielle si non la plus
importante de l'horticulture, particulièrement dans les pays
sous-développés où elle tient une place importante dans
l'économie.
Larousse (2002) définit le maraîchage comme la
culture intensive des légumes et certains fruits, en plein air ou sous
abri. Ce qui nous amène à définir les notions de
légumes et de culture intensive.
D'après Diouf et al. (1999), certains auteurs
définissent les légumes comme des plantes herbacées dont
les parties comestibles sont récoltées sur la plante encore sur
pied ou pendant sa période de repos.
D'autres définissent les légumes comme
étant des parties fraîches des plantes, qui sont consommées
seules, comme compléments alimentaires ou comme plat d'accompagnement.
Les principaux légumes cultivés peuvent être classés
selon leur nature, leur demande sur le marché et leurs lieux de
culture.
Selon la nature de l'organe consommé, Agossou et al.
(2001) distinguent :
- Les légumes fruits : tomate, poivron, piment, gombo,
concombre, navet; - Les légumes feuilles : amarante, grande morelle,
crincrin, chou, laitue; - Les légumes à bulbes : oignons,
échalotes;
- Les légumes à racines ou tubercules : carotte,
pomme de terre.
Pour tenir compte de la grande variabilité que
présente le maraîchage dans le contexte des zones urbaines et
périurbaines, le concept de maraîchage sera compris ici, à
l'instar de Tiamiyou (2002), comme la culture intensive, continue ou
saisonnière de légumes et de certains fruits, pratiquée
sur différents types de sol, en saison des pluies ou en saison
sèche, dans les villes ou en zone rurale, en plein champ ou sur un
périmètre préalablement délimité et
aménagé ou non.
II.1.2.3. Concept d'agriculture urbaine et
péri-urbaine
D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture
péri-urbaine correspondant à l'agriculture urbaine selon la
terminologie anglo-saxonne est considérée comme l'agriculture
localisée dans la ville et à sa périphérie, dont
les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe
une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part
des ressources ; l'alternative débouche sur des concurrences, mais
également sur des complémentarités entre ces
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usages :
- foncier bâti et foncier agricole ;
- eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation
;
- travail non agricole et travail agricole ;
- déchets ménagers et industriels et intrants
agricoles ;
- coexistence en ville d'une multiplicité de savoir-faire
dus à des migrations, cohabitation
d'activités agricoles et urbaines
génératrices d'externalités négatives (vols,
nuisances) et
positives (espaces verts).
Selon Fleury et Donnadieu (1997), l'agriculture
péri-urbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se
trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la
nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture
peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des
rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient
urbaine et c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis
participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la
ville.
Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture
urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant
un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage
endémique). Nous emploierons dans ce document le terme agriculture
urbaine pour désigner à la fois l'agriculture intra et
péri-urbaine.
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