CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE
I.1. Contexte de l'étude
Le développement des pays d'Afrique Subsaharienne
dépend fortement de la performance du secteur agricole, essentielle pour
la réduction de la pauvreté et la sécurité
alimentaire. Actuellement, les pays d'Afrique subsaharienne connaissent une
croissance rapide de leur population, qui s'accompagne également d'une
urbanisation croissante et par la suite d'un changement d'habitude alimentaire
(I Wade, 2015).
Au Burundi, l'agriculture contribue à elle seule
à hauteur de 39,6 % au PIB, offre 84% d'emplois, fournit 95% de l'offre
alimentaire et constitue le principal pourvoyeur de matières
premières à l'agro-industrie. C'est un secteur à faible
productivité due à des problèmes d'ordre structurel et
conjoncturel (PND, 2018-2017).
La principale contribution du secteur agricole au PIB provient
des cultures de rente, tandis que celle des cultures vivrières affichent
une tendance à la baisse. Par exemple, la contribution des cultures
vivrières au PIB était estimée à 8,4 % en 2013 et
est tombée à 1,4 % en 2014 (Banque centrale du Burundi, 2014).
Le secteur horticole est composé d'un éventail
de fruits et légumes. En l'occurrence, les oignons, les carottes, les
tomates, les petits pois, un mélange de différents types de
courges, les pigments, les haricots (vert) frais primeurs, les avocats et une
variété de légume de feuilles comme les feuilles de manioc
et les épinards complètent la liste des légumes de base
présents dans les régimes locaux ruraux et urbains (CNTA,
2012).
Dans les zones périurbaines où les conditions
climatiques sont favorables, la culture de la tomate se développe et en
particulier s'insère facilement dans les habitudes alimentaires de la
population urbaine.
Aujourd'hui plus qu'avant, la filière tomate s'affirme
comme un important secteur de création d'emplois et de lutte contre la
pauvreté. Ce secteur de production crée de nombreux emplois dans
les zones urbaines et périurbaines et génère des revenus
substantiels pour les jeunes, les femmes et les hommes.
La monté en puissance de ce secteur est
accélérée par le rythme grandissant d'urbanisation qui
multiplient les habitudes alimentaires très variées et
basées sur la tomate (NDAYISHIMIYE D., 2015).
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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans
la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans
la Commune Mutimbuzi.
Avec l'importance que la tomate fait ressentir en particulier
dans la création des revenus, différents acteurs interagissent.
Nous pouvons souligner en particulier les producteurs, les commerçants,
les fournisseurs des intrants (engrais, semences, produits
phytosanitaires,...), les services d'appuis (Etats, ONGs, etc.).
L'importance de la tomate est indéniable, mais en
raison du manque de détails dans le compte national agricole et de
l'incohérence des données, il n'est pas facile de quantifier la
contribution exacte de tomate à l'économie.
Compte tenu de son importance tant pour la pauvreté que
pour la sécurité alimentaire, la tomate est au centre des
principaux documents de la feuille de route stratégique pour le
développement agricole, à savoir le cadre stratégique pour
la croissance économique et la réduction de la pauvreté
(CSLP II), la stratégie agricole nationale 2008-2015 (SAN) et le
Programme national d'investissement agricole 2012-2017 (PNIA).
Dans le cadre de la mise en oeuvre du PNIA, selon le rapport
de l'ADISCO (2017), le Plan National de Subvention d'Engrais au Burundi (PNSEB)
a été initié par le gouvernement du Burundi en 2012 et a
été lancé officiellement en 2013 avec l'assistance
technique de l'International Fertilizer Development Center (IFDC).
Aujourd'hui, la plaine de l'Imbo, zone à
prédilection des cultures maraîchères, est
considérée comme le moteur de la relance du développement
horticole en générale et de la tomate en particulier. La culture
de tomate est une spéculation qui est consommée presque
quotidiennement dans les ménages de la ville de Bujumbura et sa demande
s'accroit du jour au jour suite à une urbanisation croissante de la
ville. Donc, l'amélioration de la compétitivité est un
enjeu de taille pour le développement de sa chaîne de valeur ce
qui fait que l'analyse des marges bénéficiaires des producteurs,
de rentabilité tant financière qu'économique des
différents systèmes de production et de l'impact des politiques
sur cette rentabilité soient au coeur de notre étude.
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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans
la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans
la Commune Mutimbuzi.
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