II.2.1.2. La rentabilité et modèle empirique
d'analyse.
Les théories économiques sur une activité
de production remontent aux classiques pour qui la rentabilité
économique suppose la maximisation de la production et la minimisation
des coûts. Pour les marginalistes, le producteur ou celui qui mène
une activité arrive à l'équilibre lorsque sa recette
marginale (Rm) égalise son coût marginale (Cm). Dans le cas d'un
facteur de production, cela suppose que la productivité marginale de ce
facteur de production est égale à son prix unitaire (Batch, 2003
; Plihon et al. 2002). Toutes ces théories reposent en fait sur
l'hypothèse de la rationalité du producteur selon une certaine
logique qui était propre aux classiques, puis ensuite aux
néoclassiques. Par la suite, la rentabilité économique ou
rentabilité des capitaux investis est devenue un indicateur de l'analyse
économique qui permet de faire une comparaison entre des entreprises qui
ont une structure économique différente dans la mesure où
l'on élimine les distorsions qui résulteraient de la
rémunération différente attribuée aux fonds propres
et aux fonds de tiers. Gregersen et Contreras (1994) établissent
néanmoins une différence entre la rentabilité
économique et la rentabilité financière. Ils pensent que
l'analyse financière désigne le type d'analyse qui ne
s'intéresse qu'aux flux monétaires réels de sorties
(coûts) et d'entrées (recettes) concernant les individus ou
groupes d'individus détermines à l'intérieur de la
société, agriculteurs, firmes privées, organismes publics
et autres.
Ainsi, l'analyse financière s'arrête seulement au
niveau de l'individu et utilise les prix directement payés ou
reçus par le producteur qui comportent des distorsions introduites dans
l'économie par les politiques gouvernementales (de taux de change, de
crédit, de taxe, de subvention, etc.) et le mauvais fonctionnement des
marchés (Marrama, 1957 ; Honlonkou, 1999).
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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans
la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans
la Commune Mutimbuzi.
Par contre, la rentabilité économique concerne
plus la manière dont les deux principaux facteurs variables de
production (travail et le capital) sont valorisés au sein de
l'entreprise.
Ce point de vue rejoint celui des classiques et des
néoclassiques qui insistent sur une combinaison de facteurs de
production qui maximise le profit. Selon les travaux de Joseph Schumpeter en
1926 sur la théorie de l'évolution économique et des
recherches sur le profit, le crédit, l'intérêt et le cycle
de la conjoncture, traduits en français par Trambley (1935), ce profit
peut être considéré comme le revenu net de production, et
l'identification des facteurs qui l'influencent pourrait permettre d'aboutir
à sa maximisation. C'est pourquoi, l'approche méthodologique
utilisée évalue d'abord le revenu net issu des systèmes de
production.
Il en vient que, pour un système de production j
donnée, son revenu net RNj est donné par la formule
ci-après :
RNj = PBV1 - CTj = PBVj - (CV1 + CFj)
Ici, PBVj est le produit brut en valeur ou recette totale,
donne par le produit brut physique multiplie par le prix unitaire de vente du
produit ; CVj est l'ensemble des charges variables ; CFj l'ensemble des charges
fixes et CTj est la somme du coût variable et du coût fixe
imputables au système de production j considéré.
Pour faire l'analyse économique, les prix des intrants
et des produits sont corrigés des distorsions introduites dans
l'économie par les politiques gouvernementales (subvention sur intrants,
taxation, taux de change, crédit intrant) et le mauvais fonctionnement
des marchés (pratiques monopolistiques). La Matrice d'Analyse des
Politiques (MAP) est le modèle théorique d'analyse qui sera
utilisé pour mesurer la rentabilité des systèmes de
production dans notre étude.
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