Annexe 1 : Pistes de réflexion avant la phase
d'entretiens et guide d'entretien
Process Marketing et digitalisation
- Les pionniers : Seb est un cas d'école en
termes d'intégration (peu de solutions innovantes extérieures et
transformation rapide sur un business large et traditionnel), en avance sur de
nombreuses entreprises. Il existe peu d'entreprises sous ce modèle,
intégrant des solutions impliquant une intelligence artificielle
innovantes au sein de leurs services et crées en interne. Ce cas
d'entreprise doit être une des priorités d'entretien du fait de sa
valeur ajoutée sur ce marché et son périmètre
d'action innovant. En effet l'entreprise possède beaucoup
d'internalisation, l'entretien aurait pour but de faire un état de leurs
procédés et méthodes afin d'en comprendre les enjeux et en
quoi ce modèle d'intégration rapide pourrait être
considéré comme un exemple au sujet de l'avenir de la plupart des
entreprises :
Quelle est la proportion quotidienne de l'utilisation de
l'outil, quel a été le but de l'installation de l'outil, qui ont
été les premiers concernés, quel impact, quels moyens
à mettre en oeuvre pour son fonctionnement, quel est le ressenti face
à cet outil lors de son arrivée / ressenti lors de la phase de
préparation / ressenti lors de l'exécution / ressenti face au
résultat donné par l'outil ?
- Les porteurs de solutions : Des start-ups innovantes
comme Tilkee (outil de management des pratiques marketing) ou Geolead
(référencement local et personnalisé), dont les outils
favorisent le développement de ces pratiques intelligentes au sein des
entreprises et ont un puissant levier à actionner ces prochains mois ou
années du fait de la nature prometteuse et porteuse de ce marché
encore en plein expansion :
Certaines sont inscrites dans des partenariats avec des grands
comptes comme La Poste par exemple : quelle est la principale demande des
clients, quel est le rôle majoritaire de l'outil chez eux, est-il
changeant en fonction des domaines, quelles perspectives dans ce marché
en plein expansion, existe-t'il déjà des signes avant-gardistes
prouvant ces changements imminents, de quelle nature sont-ils, quelle
évolution pour les outils d'aide à la décision ?
L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Les acquéreurs de ces solutions : Comme
évoqué précédemment, La Poste en fait partie
intégrante mais nous pourrions en citer bien d'autres. L'objectif serait
d'obtenir des réponses quant à la non conception en interne de
ces process, mais aussi les motivations de ces derniers, et les process mis en
place pour effectuer leurs choix (ou les modifier), conception unique ou
calquée sur un modèle ? ressenti lors de l'exécution /
ressenti face au résultat donné par l'outil ?
- Les conférenciers et conseils aux entreprises
: Ils ont une forte connaissance du terrain et de la diversité des
solutions proposées, sont souvent porteurs de nouvelles idées
pour les entreprises et sont directement impliquées parfois dans ces
changements (notamment les personnes que nous interrogerons) de par leur
activité de conseil aux entreprises. Il sera question d'obtenir leur
point de vue sur l'avancée des outils, quel est la principale innovation
à pousser s'il fallait en implémenter une seule au sein des
services marketing, quelle est l'innovation la plus prometteuse, celle qui est
désormais la plus utilisée, celle qui est la plus
génératrice de ROI, comment les entreprises font face à
ces changements, quel est leur rôle dans ces changements
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Modèle, pistes de propositions,
méthodologie de recherche et guide de l'entretien
L'impact des changements induits par l'automation et des
autres services intelligents développés avec une intelligence
artificielle dans les départements Marketing, et plus
précisément au sein de leur stratégie décisionnelle
et prédictive (notamment sur les problématiques de positionnement
et de ciblage).
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
Pistes de propositions
LES PIONNIERS
- Quelles étaient les options lors de la conception de
l'outil
- Quel est le but de son installation
- A t'il été inspiré par un autre
outil
- En a t'il inspiré
- Perception de l'outil (ressenti) lors de son
arrivée
- Changements induits par sa prise en fonction
- De quelle nature étaient ces changements
- Quelle(s) personnes / postes étaient
concernées
- Les moyens physiques et techniques mis en place lors de son
installation
- Les process mis en place pour collaborer avec l'outil
- process à faire réaliser par l'outil et son
degré d'implication
- Dépendance et Importance du rôle joué
par l'outil
- Proportion quotidienne de l'utilisation de l'outil
- Qui est en charge de la maintenance et de l'entretien, ainsi
que de l'évolution de l'outil
- Perception de l'outil (ressenti) aujourd'hui
- Perception de l'outil (ressenti) dans 1 / 3 / 5 ans ?
- Perspectives d'évolution
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
LES PORTEURS DE SOLUTIONS
- Quelles étaient les options lors de la
création de l'outil
- Quel est le but de son installation pour une entreprise
- Quelle est la principale demande des clients
- Quel est le rôle majeur de l'outil pour eux
- Variation en fonction des domaines d'activités des
entreprises ?
- Les moyens physiques et techniques mis en place lors de son
installation
- Les process mis en place pour collaborer avec les
entreprises
- Qui est en charge de la maintenance et de l'entretien, ainsi
que de l'évolution de l'outil
- Perception de l'outil (ressenti) aujourd'hui
- Perception de l'outil (ressenti) dans 1 / 3 / 5 ans ?
- Perspectives d'évolution du marché ?
aujourd'hui / dans 3 ans / dans 5 ans / dans 10 ans
- Existe-t'il déjà des signes avant-gardistes
prouvant ces changements imminents ? De
quelle nature ?
- Perspective d'évolution des outils d'aide à la
décision ?
LES ACQUÉREURS
- Quelles étaient les options lors du choix de
l'outil
- Quel est le but de son installation
- Perception de l'outil (ressenti) lors de son
arrivée
- Changements induits par sa prise en fonction
- De quelle nature étaient ces changements
- Quelle(s) personnes / postes étaient
concernées
- Les moyens physiques et techniques mis en place lors de son
installation
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
4 Les process mis en place pour collaborer
avec l'outil
4 process à faire réaliser par
l'outil et son degré d'implication
4 Dépendance et Importance du
rôle joué par l'outil
4 Proportion quotidienne de l'utilisation de
l'outil
4 Qui est en charge de la maintenance et de
l'entretien, ainsi que de l'évolution de l'outil
4 Pourquoi ne pas développer cet outil
en interne
4 Si c'était possible, sous quelle
forme ? Quel but ?
4 Perception de l'outil (ressenti)
aujourd'hui
4 Perception de l'outil (ressenti) dans 1 / 3
/ 5 ans ?
4 Perspectives d'évolution
LES HOMMES D'INFLUENCE
4 Avancée technique des outils
4 Quel est la principale innovation à
pousser s'il fallait en implémenter une seule au sein des
services marketing
4 Quelle est l'innovation la plus
prometteuse
4 Celle qui est désormais la plus
utilisée
4 Celle qui est la plus demandée ou
convoitée / copiée
4 Celle qui est la plus
génératrice de ROI
4 Comment les entreprises font face à
ces changements en interne
4 Quel est leur rôle dans ces
changements
4 Pourquoi les entreprises ne
développent pas cet outil en interne
4 Si c'était possible, sous quelle
forme ? Quel but ?
4 Perception de l'outil (ressenti)
aujourd'hui ? dans 1 / 3 / 5 ans ?
4 Perspectives d'évolution
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
Méthodologie de recherche
Les profils des structures interrogées :
- Des entreprises de plus de 10 salariés ayant un
profil commercial B2B ou B2C et résidant en France
- Entreprises innovantes et start-ups développant des
outils marketing ayant recours à l'intelligence artificielle pour
améliorer la qualité des services internes et externes -
Entreprises innovantes ayant recours à toute forme intelligence
artificielle dans l'aide à la décision, le marketing
prédictif (ciblage, positionnement de préférence)
- Entreprises ayant recours à une intelligence
artificielle dans un but d'amélioration de la productivité de ses
salariés au sein du service Marketing
Les profils potentiels des personnes expertes
interrogées :
- Responsable Marketing (ou assistant)
- Responsable du développement (ou assistant)
- Responsable de l'innovation (ou assistant)
- Responsable du digital (ou assistant)
- Responsable de la transformation digitale (ou assistant)
- Conseil aux entreprises
Le format des rencontres :
- La rencontre se déroulera dans les locaux de
l'entreprise avec un entretien audio enregistré. Dans le cas d'une
indisponibilité des personnes interrogées pour un entretien
physique, les réponses seront rédigées à
l'écrit avec des échanges de courriers électroniques.
- La rencontre pourra également avoir lieu lors de
conférences si nécessaire.
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
Guide de l'entretien
à Structure basique de l'entretien
structurée en 3 étapes :
1/ Introduction (Remerciements, Présentation de
l'intervieweur, Présentation de la démarche, présentation
des thèmes objectifs, demandes concernant la confidentialité /
anonymat, conditions matérielles pour l'entretien)
2/ Présentation de l'interviewé (Emploi,
Ancienneté & Mobilité professionnelle, Statut familial,
détails personnels)
3/ Entrée dans la thématique (par
catégorie d'objectifs) par l'intermédiaire des questions
principales et de ses questions complémentaires
Objectif 1 : X
à Questions principales :
- Questions complémentaires :
Questions de clarification :
Objectif 2 : X
à É
Ils ont accepté la demande d'entretien
:
Patrick Johnson (Vice-président Corporate
Research & Science chez Dassault Systèmes),
Frédéric Bornuat (Chief Data Officer à
CEGID)
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
Annexe 2 : Entretien Patrick Johnson
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PATRICK JOHNSON
Patrick Johnson est VP Corporate Research & Science chez
Dassault Systèmes. Dans ce cadre, il définit les bases
scientifiques des solutions de Dassault Systèmes, invente de nouvelles
technologies disruptives pour l'industrie du futur et anime
l'écosystème mondial de recherche pour le groupe.
|
Après quelques années durant lesquelles il
invente plus d'une vingtaine de produits innovants qui transforment les
pratiques de conception grâce à la gestion de la connaissance et
l'intelligence artificielle (marque phare CATIA), il prend la direction de la
Recherche en 2004, contribuant au développement de nouvelles
technologies originales pour l'ensemble des marques du groupe, et
développe significativement l'écosystème mondial
d'innovation en favorisant la création de partenariats
pu-blic/privé avec de prestigieux instituts et organismes de
recherche.
Par ailleurs, il lance un domaine de diversification
entièrement nouveau, avec la création d'une suite d'applications
collaboratives destinées au secteur des sciences de la vie (marque
BIOVIA) dans le cadre du programme BioIntelligence (+120 millions d'euros, une
douzaine de partenaires publics et privés) et la constitution d'un
laboratoire mondial R&D en modélisation, simulation, big data et
développement de bioprocédés pour les sciences de la
vie.
Diplômé de l'ENSAE et d'un Master d'informatique,
Il a également été membre des Conseils Scientifiques
d'INRIA, de l'ARISS, de la société internationale en biologie
computationnelle (ISCB), de l'Institut Mines Telecom, d'IRCAM, du Comité
de Culture Mathématique de l'IHP (Institut Henri Poincaré).
Biographie tirée du sommet AI Summit à Lyon
(2018)
L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Merci d'être avec moi ce jour Patrick Johnson. Je vais
d'abord me présenter briève-
ment et vous présenter la démarche de notre
rencontre dans ce cadre. Puis je vais vous laisser vous présenter
brièvement également avec notamment votre emploi, vos anciens
emplois, votre ancienneté et mobilité professionnelle. J'entrerai
ensuite dans la thématique avec quelques questions où nous
échangerons sur le sujet. L'entretien sera plus sous forme
d'échange que de questions en réalité.
Déjà je vous remercie d'être là
aujourd'hui. Je me présente je suis Erwan Roux de Bezieux, je suis
étudiant à Kedge Business School Bordeaux dans la Chaire Business
in a Connected World, spécialisée Marketing Digital et
Communication. Je suis là ce jour car je rédige actuellement un
mémoire actuellement concernant l'intelligence artificielle au sein des
services marketing. Plus globalement ce sont plus les tendances
d'évolution et comment les outils marketing aident les services
marketing et comment les emplois peuvent être im-pactés par cela
et comment c'est impliqué.
Je vais procéder si vous le voulez bien à un
enregistrement audio de notre conversation : il est déjà
lancé est-ce que vous êtes d'accord pour que nous continuons
l'enregistrement de nos échanges ?
- Je suis d'accord.
- Est ce qu'il y a des choses qui doivent rester confidentielles
?
- Non et je vous le dirai si besoin.
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- Merci encore d'être là aujourd'hui Je vais vous
laisser vous présenter.
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Patrick Johnson, Responsable des activités de recherche
pour le groupe Dassault Sys-
temes qui est une société d'environ 16.000
personnes et qui est dans les trois géographies mondiales, qui est
éditeur de logiciels centré sur ce que nous appelons les
expériences, c'est à dire comment l'économie a
shifté du produit à l'usage, comment est-ce qu'on aide les grands
industriels à inventer de nouveaux produits ou services pour un usage
supérieur ou innovant. Cela fait une vingtaine d'années que je
suis dans le groupe j'ai fait un certain nombre de trucs dedans et ça
fait maintenant plus d'une dizaine d'années que je suis à la
recherche.
- D'accord, quelle a été votre entrée chez
Dassault ?
- Je suis rentré comme un ingénieur. De formation
ingénieur de développement, plutôt
infrastructure et puis j'ai vite pris des
responsabilités : j'ai été chef de produit donc j'ai vite
été confronté à des problématiques un peu
marketing (suivi produit, création d'une ligne de produit) d'abord en
mécanique puis en intelligence artificielle. J'ai vraiment fait mes
premières armes en intelligence artificielle. J'ai d'ailleurs
développé pas mal de suites qui ont fait que des industriels
comme Toyota ont par exemple vraiment changé la façon qu'ils
avaient de travailler en digitalisant les savoir et savoir-faire de conception
de voiture à l'intérieur même des modèles de
voiture. C'est à dire qu'on avait internalisé le savoir-faire
dans les pièces ce qui faisait que quand quelque chose devait être
modifié les pièces savaient presque d'elles même comment
faire.
Après j'ai eu un parcours un peu particulier puisque
j'ai été « sherpa » du PDG, d'un parcours toujours en
« learning » on va dire (rires) : ce n'est pas artificiel et c'est
très intelligent (rires) et puis après j'ai fait la recherche,
mon poste actuel.
- Justement vous parliez de Toyota, quelle est la principale
innovation ou « prototype »
comme vous me l'aviez évoqué plus tôt en
off pour laquelle vous avez été impliqué
dernièrement et dont vous avez été le plus fier ?
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Je vais vous en donner deux : celle-là dont je vais vous
parler qui est une suite de
produits appelée « Knowledge wear » : cela a
vraiment changé les pratiques de conception et pas que dans l'automobile
mais dans plein de secteurs.
Et puis j'ai fait quelques années après dans le
cadre de mes activités de recherche où en fait toujours en
exploitant le Big Data, la médiation, la simulation et l'IA on s'est dit
que c'était « bête » de se concentrer que sur les
sciences de l'ingénieur et que en fait il y avait plein de défis
dans les sciences du vivant et donc j'ai été à la base de
toute une création d'une division chez Dassault Systèmes, qui
s'appelle Biovia. C'est à dire consacrées aux sciences de la vie
et qui a démarré avec un très grand projet de recherche en
Europe, qui a généré une douzaine d'applications en
Discovery, Pré Clinique et Cancérologique. Puis après on a
structuré par une acquisition externe et maintenant on a un très
gros pôle donc je vais mettre ca sur mes actifs.
- C'est ce que j'avais lu dans une de vos interviews. Et
c'était qu'elle technologie qui
était principalement impliquée ? Était-elle
développée en interne ?
- Pour la bio ?
- Oui pour la Bio par exemple.
- Sur le projet initial oui. Je voulais tout refaire en interne.
Non pas par arrogance mais
disons que ce qui était à l'extérieur
n'était pas bien et on voulait y mettre notre propre savoir-faire et
ADN. Beaucoup de choses sont faites en science du vivant qui sont du Big Data
(de l'analytics) mais moi je suis un fervent convaincu que l'IA touche tous les
secteurs et ce n'est pas une formalité mais c'est juste un moyen et si
on rentre un peu dans la technique, entre les différentes formes
d'apprentissage (supervisée, non supervisée, guidée ou
pas) on pense que quand vous avez une bonne compréhension du
métier (des
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
modèles industriels) d'une certaine façon vous
supervisez l'apprentissage, vous comprenez mieux les données. Je suis un
fervent défenseur de l'adjonction des modèles et de la simulation
à l'IA (ce n'est pas l'un ou l'autre) et beaucoup de projets qu'on voit
en ce moment c'est souvent de l'IA pour de l'IA. Et nous on pense que c'est une
dialectique très vertueuse (confrontation de données et
simulation). C'est presque épistémologique en fait (rires).
Le démarrage du projet a été avec nos
propres technologies et notre propre ADN : on a par exemple
modélisé une cellule cancéreuse intégrale, ce qui
était une première mondiale et on l'a calibrée (alors la
calibration était très compliquée à faire) avec des
données cellulaires qui venaient d'hôpitaux etc.
Puis quand on a fait une croissance externe, la
société qui nous a rejoint est venue avec plein de technologies :
elle avait déjà développé des technologies par
elle-même mais également en collaboration avec des centres
universitaires. Je vais en citer un par ce qu'il est assez emblématique
: on travaillait en modélisation moléculaire pour que les
molécules se recroquevillent sur elles-mêmes. Pour qu'un
médicament marche bien faut qu'il se recroqueville bien. On a
travaillé avec un Prix Nobel de Harvard qui s'appelle Martin Karplus. Il
a développé une technologie qui est assez connue et on est le
seul acteur industriel qui incorpore cette technologie.
- Si je comprends bien vous avez, plutôt que d'avoir des
partenaires en extérieurs, pri-
vilégié des partenaires en interne en les absorbant
?
- On a démarré en externe avec un vrai
écosystème identifié.
- Pour parler plus globalement sur vos expériences, que ce
soit des prototypes ou des
technologies / innovations, quels sont les facteurs
déterminants pour que le prototype soit pertinent et mis sur le
marché ? Je fais référence à ceux qui sont à
l'IA.
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Je vais essayer de répondre en deux crans : il y a ceux
qui ne sont pas inhérentes à
l'IA mais vous les connaissez comme les MVP, il faut avoir une
bonne délimitation, il faut savoir ce qu'on veut faire. Il y a beaucoup
de sociétés en start-up ou autre qui ont des idées mais au
fond qui ont des idées assez floues et qui essayent plein de trucs.
C'est un vrai travail, c'est dur, c'est un travail ingrat d'avoir une target
précise : et sans ça ne vous serez pas exactement ce que vous
voulez et vous allez vous diluer avant de l'obtenir. Il y a un travail
où il ne faut presque pas coder, de « Defline » où tout
se joue car 80% des décisions sont prises tôt et après
libre à vous de redorer, étendre, revoir ou encore reconfigu-rer
mais il faut définir des objectifs car sans, on ne peut pas l'attendre.
Donc avoir une bonne définissions du MVP ça c'est clair.
Après si on parle de l'IA : alors ça va
n'engager que moi mais, bon il y a plein de technologies dans l'IA, c'est un
buzz word, mathématiques et celles en émergence aujourd'hui,
comme le deep learning. Certaines de ces technologies c'est encore de
l'artisanat. Il faut quand même le dire : il y a plein de cas qui
marchent bien et ça marche bien justement par ce qu'on a affaire
à la première définition hyper précise avec par
exemple des trading set très délimités avec une vraie
réflexion sur les cas d'usage.
Le cas emblématique qui enfonce tout c'est l'accident
de la voiture autonome survenue il y a peu avec un vélo. Parce que le
training set entrainait l'IA à reconnaitre les vélos et les
cyclistes mais pas les cyclistes qui marchaient à côté des
vélos. Malheureusement le cycliste est mort parce que la voiture n'avait
pas vu que c'était un cycliste qui roulait. Cela veut bien dire que si
l'on n'a pas bien défini ce que l'on veut pour cet IA cela ne pourra pas
marcher. Il y aura toujours des cas qu'on n'appelle pas industriel, qui ne
marche pas en d'autres termes. Il y a une délimitation extrêmement
précise mais c'est un travail chirurgical, des scénarios, des cas
d'usage, des données qui en incombe et même après de
l'évolution du logiciel (de nouvelles données qui arrivent).
Ça c'est un vrai travail pour réussir une application de base
IA.
Prenons un exemple en marketing d'analyse de sentiments avec
une marque qui s'appelle Exalead. Il faut avoir analysé pendant un
certain temps des données pour se voir dégager des choses ou
alors disposer d'une technologie qui ne dépend pas des données
(réel ou
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
d'autres fondamentaux de principe). Il faut donc savoir si
quoi on base les forces de l'appli car si on l'appuie sur des forces qui ne
marchent pas au prototype et qui ne se calera pas du prototype à
l'appli, on va perdre un prototype. C'est souvent le projet de
réalité dans un projet d'IA. C'est compliqué de faire
ça. En plus on est à l'ère de la mobilité et de
l'usage instantané donc la tolérance à l'erreur est nulle.
Ce n'est d'ailleurs pas à vous jeune gens que je vais dire ça
(rires communs) : si un truc ne marche pas au bout de 10 secondes on se «
barre » et on va ailleurs, hors de question de comprendre pourquoi
ça
ne marche pas. Comme une IA dépend des
données et que ce n'est pas algorithmique au sens formel n'existe pas
encore, c'est artisanal comme technologie et ça demande à
être encadré comme un artisanat.
- Votre vision est très intéressante et cela va me
permettre de rebondir sur un autre
point que Monsieur le Député Cédric
Villani a dit tout à l'heure (à la conférence IA Summit
ndlr) qui lui a fait la vision totalement opposée de la chose avec
justement cette phase de test avant d'implémenter sur un
marché.
- En fait il disait la même chose : il disait qu'il fallait
démarrer d'abord par de
l'expérimentation avant l'implémentation et
l'exploitation. Il y a deux raisons : c'est pour alimenter les réseaux
de recherche et les environnements d'expérimentation mais aussi par ce
que c'est inhérent à la matière (cette
matière-là est une matière expérimentale).
Cédric c'est un positiviste, il va dire qu'il faut expérimenter
beaucoup avant d'être prêt à lancer.
Et puis il a dit un autre truc qui va aussi dans ce sens :
dans la plupart des applications qui marchent il a très peu de
théories qui l'explique.
Je vais vous le dire un peu en creux, il a beaucoup
d'algorithmes on ne sait pas comment ils marchent. C'est violent de dire
ça comme ça mais le même Cédric Villani il dit
souvent dans les conférences et moi je lui ai dit quand j'ai
été audité pour le Rapport Parlementaire que c'est de la
chimie et qu'il faut savoir les encadrer. Mais ça ne veut pas dire
qu'on
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
ne peut pas en faire des applications industrielles simplement
il faut avoir un processus industriel pour un recadrage dans l'exploitation.
- Comment faites-vous vos tests pour les prototypes ?
- Tout auditeur de logiciels procède à des
prototypes. Je ne peux pas dire l'intégralité
des choses mais tout éditeur test de manière
automatique ou manuelle (beaucoup de manière automatique) et de
manière sémantique surtout ses logiciels pour voir s'ils tiennent
le choc et s'il n'y a pas des erreurs. Une activité humaine est propre
à l'erreur.
- Mais alors où est impliqué l'humain dans tout
ça ?
- D'abord dans la définissions des tests : on pourrait
dire que quand vous développez
un prototype vous en développez deux, « le proto
puis le proto qui va tester le proto » et c'est vertueux. Nous on en a
beaucoup. Tous les grands éditeurs et de tous les domaines fonctionnent
comme ça. En fait d'un point de vue coût si vous voulez, si vous
regardez le crédit impôt recherche (on va prendre un
élément externe comme ça je vous donnerai le message sans
me trahir).
En fait, quand le crédit impôt recherche finance
des travaux de recherche innovants, c'est encadré par le manuel
européen qui s'appelle le Frascati. C'est celui qui étalonne les
phases de développement depuis la recherche jusqu'au
développement et la phase d'industrialisation en dernier lieu. Ils
savent très bien que la phase d'industrialisation est immense dans le
logiciel, donc ils ne la couvrent pas (près de 50%). Alors il y a de
nouvelles technologies et l'IA peut aider d'ailleurs. Ce qui est
intéressant c'est qu'on voit que le développement du code est en
train de changer via et à cause de l'IA. Mais grosso modo on a des
organisations entières pour faire ça et chaque développeur
est responsable
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
de la qualité de ce qu'il fait. Alors d'ailleurs si
vous voulez un petit conseil là-dessus, de la même manière
que le Chef de Produit est responsable de son produit, et de la qualité
de son produit et donc de la manière qu'il doit faire son « Defline
», il est garant de la réception par son public de son produit.
C'est d'ailleurs dans les fiches de rôle des dévelop-peurs. Ce
n'est pas vraiment délégué, sinon vous
déresponsabilisé le développeur.
- Quand ces moyens physiques sont implémentés,
quels sont les moyens physiques et
techniques mis en place lors de l'installation ? Est-ce que vous
pilotez cela ?
- Alors nous lors du déploiement en prémisse chez
le client (aller installer physique-
ment chez le client), mais avec le Cloud ça change tout
car il est directement chez vous, soit lui et nous, nous sommes directement
reliés en direct principalement par le Cloud maintenant. Toutes nos
solutions passent par ce canal pour l'accompagnement, le suivi, le monitoring
et tout ce qu'on veut. C'est comme si vous me disiez que chez Google il est
avec vous mais pas dans votre pièce, c'est un service en ligne et nous
toutes nos solutions sont en train d'être sur le Cloud. Ça a
évidemment des avantages multiples.
- Plus globalement, ça va être un des derniers
sujets qu'on va évoquer : quelle est
votre perception aujourd'hui, je vous demanderai plus tard et
avant dans un second temps, des outils dans l'IA et où est ce qu'on
pourrait se placer dans une perspective, que ce soit côté
professionnel et utilisateur ? Quelle est l'offre qu'on a aujourd'hui et par
rapport à aujourd'hui qu'est ce qui nous attends demain par rapport au
début de cette révolution IA ?
- Encore une fois ce n'est pas une fin en soi, ce n'est qu'une
matière informatique et ça
n'a que 60 ans et des centaines d'années de progrès
à faire.
L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Après il y a eu une accélération ces 20
dernières années tout de même.
- Alors c'est exponentiel car nos technologies fonctionnent de
manière exponentielle
mais il y a tellement de trucs qui ne se sont pas faites
encore une fois qu'aujourd'hui c'est trop expérimental, il y a des pans
entiers qu'on ne comprend pas et la plupart des papiers vous disent « j'ai
changé le potard de 3% à gauche et bah ça va mieux »,
c'est un peu le SVP2222 en aléatoire, sans compréhension
théorique forte. D'ailleurs ça c'est un truc que je
considère que la France aurait dû souligner dans le Rapport
Parlementaire sur l'intelligence artificielle de Cédric Villani : il y a
des grands enjeux et on est une école en France de mathématiques
connue et unique dans le monde et ses grands défis de
compréhension plus fine et théorique de l'IA on aurait dû
au moins prétendre qu'on s'y attaquait vraiment. Ce n'est pas le seul
truc à faire mais pourquoi pas. Et puis on est également
très loin de la compréhension ne serait-ce que d'une IA qui fait
plusieurs tâches (DeepMind essaye d'ailleurs de faire ça). On est
très loin de la conscience également et on arrive maintenant
à tout ce qui est frontalier entre les neurosciences et l'IA. Mais
au-delà du schéma biomimétique des réseaux de
neurones il est vraiment temps de s'inspirer des neurosciences.
Il y a plein de choses qui sont intéressantes :
d'ailleurs on a trouvé il n'y a pas longtemps une certaine boucle de
rétroaction sur certaines colmocorticales qui font penser à la
palpe propagation de Yann LeCun. Alors après, hasard ou coïncidence
? C'est intéressant, faut creuser et mélanger les disciplines. La
conscience est encore à un horizon encore plus loin et je ne parle
même pas de la GI (General Intelligence). Ça c'est d'un point de
vue simplement du domaine.
Pour l'utilisateur, déjà il y a 25 ans il n'y
avait pas internet (rires), 10 ans pas d'Iphone donc le truc évolue
juste à vitesse grand V et ça va peut-être continuer encore
de manière exponentielle et peut être que finalement les jalons
que j'ai donnés vont être atteints (50 à 70 ans). Je ne
fais pas de transhumanisme à deux balles en disant ça mais...
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- Pensez-vous qu'on est dans un tournant aujourd'hui ? 20 / 30
ans ?
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L'intelligence artificielle au sein des services
marketing
- Pas un tournant je dirais. Il y a eu un point d'inflexion en
2012 quand Bengio et Hin-
ton et LeCun ont fait marcher le truc sur la reconnaissance
d'image (surtout dû à Hinton de mon point de vue) après on
est certainement dans une accélération de performance. Mais c'est
dans une activité seulement. C'est comme si je disais qu'on était
dans l'ultra performance de la traduction du son avec un vinyle,
forcément en 1890 on avait des lecteurs c'était des radiophones
ça faisait un truc immonde. Maintenant ça sonne très bien.
On est plus dans une mutation dans l'usage du digital dans le sens
général du terme. D'ailleurs on se rapproche beaucoup plus des
expertises métier comme on le disait ce matin (des savoirs et des
savoirs faire) et l'IA est un catalyseur de cela. Donc je ne dirais pas que
c'est un tournant, je n'ai pas encore vu une véritable découverte
nouvelle mais j'attends de voir ça.
J'ai vu des choses hallucinantes dans des SF, il y a
l'histoire du GO etc. Donc j'attends encore et je veux être plus
impressionné que ça.
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Fin de l'enregistrement (22minutes 52
secondes).
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