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Traitement du lien central pour les lombalgies et sciatalgies chez les femmes enceintes

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par Chloé Charpentier
Centre d'Ostéopathie ATMAN -  2016
  

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3. Relation utérus - posture

Il existe des projections nerveuses viscérales au niveau des centres supérieurs et notamment au niveau du cervelet, un des principaux organes de contrôle de la posture. Ces projections sont issues des afférences sensitives viscérales transmises aux centres du système nerveux autonome, directement par le nerf vague, ou indirectement par les nerfs splanchniques, hypogastriques et pelviens.

D'autre part, l'existence de dysfonctions vertébrales ostéopathiques établit un autre lien neurologique. En effet, il existe une origine nerveuse à ces dysfonctions par les liens neurovégétatifs qui unissent les viscères aux dysfonctions ostéopathiques vertébrales, expliquant ainsi le phénomène de douleur projetée.

La dysfonction d'un viscère, la tension excessive d'un ligament, d'un muscle ou d'un fascia, active les nocicepteurs qui transmettront leurs informations au segment de moelle correspondant via les neurones sensitifs somatiques ou neurovégétatifs. Si ce bombardement afférent est suffisamment important et persistant, une dysfonction ostéopathique apparaîtra au niveau du segment vertébral concerné.

Ainsi, un trouble gynécologique pourra engendrer des dysfonctions ostéopathiques au niveau lombaire. Le déséquilibre statique de cette région, si primordiale pour l'ensemble de la colonne vertébrale, pourra alors perturber l'équilibre postural dans sa globalité.

Le petit bassin et notamment les organes génitaux, ainsi que le système ligamentaire et musculaire du bassin, peuvent donc être des éléments perturbateurs de la posture par les liens neurovégétatifs, musculo-fasciaux qu'ils entretiennent avec les structures modelant notre corps.

Protocole de mémoire

Les femmes enceintes, par modifications anatomiques, physiologiques et posturales, ont tendance à augmenter leurs courbures par changements de la statique. Ceci aura pour conséquence une tension permanentes des chaines antérieures et postérieures (pour contrebalancer et garder la possibilité de se tenir debout)dûe à la poussée du ventre et par changement des capacités musculaires et ligamentaires.

La distension des abdominaux lors de la poussée du ventre et les autres modifications dûes à la grossesse favorise l'antéversion ou l'antépulsion du bassin augmentant ainsi la lordose lombaire.

La contraction permanente des muscles postérieurs du tronc pour maintenir la station deboutcrée des microtraumatismes au niveau de tout le tissu conjonctif ce qui explique en partie les douleurs lombaires.

Cette contraction musculaire est d'autant plus favorisée par l'augmentation de la laxité ligamentaire, les muscles devant prendre le relais afin de stabiliser les articulations. Pourtant une micro-mobilité se crée notamment au niveau des sacro-iliaques qui a pour conséquence l'apparition de douleur surtout à la marche.

Les douleurs sacro-iliaques sont également favorisées pas les modifications de la géométrie pelvienne.

Si un trouble de la statique est déjà présent, la grossesse va exagérer ce trouble et va donc entrainer différents types de douleurs.

L'utérus a une influence posturale par le système musculo-fasciaux-ligamentaire auquel il est relié, c'est pourquoi une mauvaise position de l'utérus entrainera un trouble de la posture susceptible d'engendrer des douleurs lombaires et inversement.

Je choisisdonc demonter un protocole ayant pour but de montrer qu'en travaillant uniquement sur le système musculaire, ligamentaire et fascialpar l'intermédiaire dulien central (associé à l'utérus), les douleurs lombaires diminuent ou disparaissent.

1. Intervenant et lieux de réalisation de l'étude

Intervenants

ü Yann UPSON, ostéopathe

ü Chloé Charpentier, élève en 5ème année d'ostéopathie au Centre d'ostéopathie Atman (C.O.A.).

L'étude se déroulera au Centre d'Ostéopathie Atman (C.O.A), sis 2881 route des Crêtes, à Valbonne-Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)

2. Plan expérimental

Pour mon protocole je choisis de faire 2 groupes parallèles de 10 patientes chacun :

- un groupe traité en ostéopathie à la 15sA, 24sA et 30sA

- un groupe témoin qui recevra un traitement ostéopathique sans correction pour ne pas modifier les tissus et donc induire un résultat positif pour l'étude

Les patientes seront réparties en 2 groupes de manière aléatoire.

M. Upson n'aura pas connaissance du groupe d'appartenance des différentes patientes et restera en aveugle tout au long de l'étude.

Le traitement ostéopathique visera à travailler sur le lien central pour allonger celui-ci (et/ou empêcher qu'il se rétracte) et limiter les contraintes supplémentaires sur la colonne vertébrale et plus spécifiquement sur les lombaires ainsi que sur l'utérus.

Pour ceci, je travaillerai sur le périnée, les psoas en association avec les pyramidaux, les ligaments sacro-iliaque antérieurs et postérieurs et les ilio-lombaires, ainsi que sur les piliers du diaphragme et le médiastin. Je traiterai ensuite l'utérus spécifiquement.

Les patientes du groupe témoin n'auront pas un vrai traitement ostéopathique c'est-à-dire que je ferai tous mes tests normalement, sans trop de répétitions ni trop de forces pour ne pas induire une réponse dans les tissus. Je mettrais ensuite en place des techniquesspécifiques de correction sans faire la correction jusqu'au bout.

Ces dernières ne seront pas effectuées pour ne pas fausser les résultats de l'étude.

3. Sélection des patientes

Les patientes seront sélectionnées sur les critères suivants, par moi-même.

Critères d'inclusion

- femme entre 23 et 37ans pour éviter les risques liés à la jeunesse et à la femme trop âgée

- enceintes : primipare ou multipare, attendant 1 ou plusieurs enfants

- présentant des lombalgies, sciatalgies ou douleurs sacro-iliaques

- capable de lire et de comprendre le français

- ne pas être atteinte de pathologie médicale ou obstétricale

- accepter un suivi ostéopathique régulier

- ayant signé le formulaire de consentement

Elles ne seront pas retenues si elle présente au moins un des critères suivants.

Critères de non inclusion :

- patientes présentant des risques de complications au début de grossesse (ATCD de diabète gestationnel, hypertension...)

- prise d'AINS ou autres traitements médicamenteux en cours

- traitement ostéopathique en cours

- participation simultanée à une autre recherche biomédicale

- incapacité à se conformer aux contraintes de l'étude.

Elles seront exclues de l'essai si elles présentent au moins un des critères suivants au cours du suivi ostéopathique.

Critères d'exclusion :

- complications au décours de la grossesse : diabète gestationnel, RCIU, HTA...

- prise au cours de l'étude de traitements médicamenteux visant à soulager les douleurs lombaires

- mise en route d'un traitement par médecines alternatives ou d'un massage

- mise en route d'un traitement autre ostéopathique

- RED FLAGS des lombalgies : déficit moteurs, lombalgies hyper-algiques...

- alitement de la patiente suite à des complications

- tout traumatisme au cours de grossesse qui conduit à une augmentation des lombalgies ou à un risque pour la grossesse

Les patientes seront vues à 2 reprises :

- 24sA : +- 1sA

- 30sA : +- 1sA

4. Traitements interdis

Les 2 groupes auront l'interdiction de :

- prendre, sans contrôle, des antalgiques ou d'anti-inflammatoires car elle pourrait fausser les résultats

- mettre en route un traitement ostéopathique autre pendant l'étude

- mettre en route un traitement de médecine alternative ou de massage

Si un de ses points ci-dessus n'est pas respecté, la patiente sera exclue de l'étude.

5. Critères d'évaluation

La douleur est quelque chose de subjectif mais c'est celle qui est le plus accessible et la plus parlante pour les patientes. C'est pourquoi mes résultats seront uniquement basés sur des tests d'évaluation de la douleur. Je souhaite simplement évaluer celle-ci pour connaitre le ressenti de la patiente et pouvoir définir si le traitement du lien central a effectivement un effet dans la diminution (ou disparition) des douleurs lombaires.

ü Echelle visuelle analogique ou EVA : qui sera effectué à chaque débutde séance et5jours après chaque séance (J+5)(annexe 2)

ü Schéma verbal simple ou EVS : effectué à chaque début de séance et 5jours après chaque séance (J+5)(annexe 3)

ü Questionnaire EIFEL : qui sera fait avant la 1ère séance, puis 5jours après chaque séance (J+5)(annexe 4)

ü Brain pain inventory(BPI) qui fait partie du questionnaire des douleurs chroniques : avant la 1ère séance et 5jours après chaque séance (J+5) (annexe 5)

6. Tolérance

Un relevé de la tolérance sera effectué à chaque séance. La nature, l'intensité, la durée, la gravité des désagréments rapportés par les patientes après traitement seront consignées.

7. Contenu de la séance

Les 2 séances se dérouleront de la même façon pour le groupe traité en ostéopathie. Les patientes seront prises en charge par moi-même. Cela débutera par la vérification des critères d'exclusions, le recueil des questionnaires sur la douleur, puis par l'anamnèse qui cherchera à mettre en évidence les modalités très précises de la douleur, le ressenti et l'évolution de la douleur par la patiente.

Voulant montrer l'efficacité du traitement unique du lien central chez les femmes enceintes, aucune séance de préparation ne sera effectuée avant. En effet, la structure ne sera pas modifiée, il n'y aura pas de traitement ni même de recherches de dysfonctions traumatiques (compression C0-C1, wiplash, tripode, sacrum traumatique).

Avant la 1ère séance

- information de la patiente

- signature et recueil du consentement écrit(annexe 1)

- vérification des critères d'inclusion de la patiente à l'étude

- remplissage du questionnaire EIFEL

- remplissage du questionnaire BPI

Lors de la 1èreséance, il sera effectué :

- la vérification des critères de sélection

- vérification des critères d'exclusions

- évaluation de la douleur avec EVA

- évaluation de la douleur avec EVS

- recueil du questionnaire EIFEL et BPI rempli

- anamnèse sur les modalités de la douleur (le plus précisément possible)

- déshabillage du patient

- installation du patient sur la table de soin

- traitement du lien central

- rhabillage de la patiente

- distribution du questionnaire EVS, EIFEL et BPI qui seront à remplir à J+5

A J+5 de chaque traitement, je téléphonerais à la patiente pour :

- relever les désagréments dont la patiente se plaint éventuellement

- évaluation de la douleur EVA

- rappelle de remplir EVS, EIFEL et BPI

La 2ème séance se déroulera exactement de la même façon.

Le traitement se fera dans cet ordre, cité ci-dessous :

- étirement des 2 psoas : technique en position cathie unilatéral

- étirement des ligaments antérieurs du bassin : technique de cathie unilatéral

- étirements des ligaments iliolombaires : technique en position cathie unilatéral

- détente des 2 pyriformes : technique en contracté-relâché, décubitus dorsal

- travail sur les coupoles diaphragmatiques : technique en lift diaphragmatique, décubitus dorsal, praticien à la tête du sujet

- équilibration du médiastin et péricardique : décubitus dorsal

- détente du périnée : position latérocubitus

- détente des piliers du diaphragme : en position assise

- étirement des fascias antérieurs du cou : en position assise

- équilibration de l'utérus par rapport à l'annexa et aux tensions ligamentaires : position assise

Pour ce traitement ostéopathique je choisis de travailler sur plusieurs structures en utilisant la technique en cathie unilatéral (annexe 6)car, de par la position du praticien et sa capacité de varier la position de ses mains, est le très efficace pour travailler le lien central en grande partie. En effet, le praticien peut travailler sur le psoas, les ligaments antérieurs du bassin, les ligaments ilio-lombaires.

L'étirement des psoasa pour but de réduire/empêcher l'antéversion du bassin. En effet, lorsque le bassin part en antéversion, ce sont les premiers muscles qui se rétractent et qui empêchent ainsi l'adaptation de la courbure lombaire. Ce sont également les rails de l'utérus durant cette période. La détente de ces derniers permet donc une meilleure expansion, un meilleur confort du bébé à travers l'utérus.

L'étirement des ligaments antérieurs du bassina pour but de redonner de la liberté au sacrum afin de faciliter les mouvements de nutation/contre-nutation de celui-ci lors de la marche et l'accouchement.

L'étirement des iliolombaires donnera de la liberté entre L4 et les iliaques et L5 et les iliaques, ce qui permettra une meilleure adaptation des 2 dernières lombaires pour les mouvements du quotidien.

La détente du piriforme permet une meilleure adaptation du bassin, celui-ci étant stabilisateur. Une contraction du piriforme lors de l'accouchement vient comprimer le plexus hypogastrique innervant le col de l'utérus ce qui va stopper la progression de l'accouchement par diminution des contractions utérines. C'est pourquoi il est important que celui-ci soit détendu.

Le périnée étant la fin du lien central, la détente de celui-ci est importante notamment dans la répartition des contraintes et des pressions du bassin, mais également par le fait que le bébé va devoir traverser ce plancher. Une trop forte tension du périnée pourra entrainer, dans les cas les plus graves, une césarienne par impossibilité du bébé à poursuivre sa progression à travers le plancher pelvien.

La détente des coupoles diaphragmatique permettra de mieux répartir les pressions entre le thorax et l'abdomen. En diminuant la pression abdominale, il y a une diminution du poids des viscères sur les lombaires et sur l'utérus donc une meilleure adaptation lombaire et un meilleur confort pour le bébé.

L'étirement des piliers du diaphragme a pour but une diminution la tension de ceux-ci au niveau de leurs insertions sur les lombaires, notamment sur L2. Ceci permettra de redonner une lordose lombaire harmonieuse et ainsi diminuer les contraintes sur les 2 dernières vertèbres lombaires.

Dans le groupe témoin, la séance se déroulera de façon à faire une séance complète de 40min sans faire de corrections. Pour cela je réaliserai des tests doux du corps dans sa globalité. Tester les membres inférieurs avec possibilité de faire des tests spécifiques sur le genou ou la cheville et de mimer une correction si nécessaire. Faire de même avec les membres supérieurs. Inclure une écoute crânienne sans induction de mouvements ni de relâchement des tissus. Tester la colonne et le rachis par des rebonds léger sans rentrer vraiment dans les tissus, avec possibilités de faire des tests spécifiques sur le bassin et sur les dorsales si nécessaire. A la fin, mise en place d'une technique de Lumbaroll sans atteindre le blocage anatomique et la mise en tension, et sans trust, seulement mimer la position de correction.

8. Recueils des données

Le recueil des données des douleurs par l'anamnèse avec les modalités de la douleur, l'EVA, l'EVS, ainsi que le questionnaire EIFEL et BPI sera effectué pour permettre la discussion. L'analyse des statistiques et la discussion ne pourra pas se faire ci-après car le protocole décrit ne sera pas mis en application cette année.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway