o Chez la femme enceinte, plusieurs types
de rachialgies sont observés
L'étiologie du mal de dos est dite multifactorielle et
inclut notamment des paramètres hormonaux, morphologiques et
vasculaires.
Le syndrome douloureux pelvien de la grossesseassocie des
douleurs abdominales basses avec sensation de pesanteur pelvienne, des douleurs
inguinales (localisées dans l'aine) et des douleurs lombo-sacrée
et fessière. Ce syndrome apparaît au cours du troisième
trimestre de la grossesse, sa prévalence est de 14% et entraîne un
arrêt de travail pour 37% des femmes enceintes atteintes pendant une
période moyenne de 12 semaines.
Les douleurs sacro-iliaquessiègent en regard de
cette articulation et irradient sur la face postérieure des cuisses,
sans radiculalgies vraies. Elles sont également associées
à des sensations de pesanteur pelvienne siégeant en regard de la
symphyse pubienne et de la région sus-pubienne. Les douleurs
apparaissent à la marche et lorsque les patientes se retournent dans
leur lit. Leur intensité varie d'une simple gêne à la
marche à une impotence fonctionnelle sévère. Elles peuvent
interférer avec de nombreuses activités quotidiennes ou
professionnelles.
La distinction entre les douleurs sacro-iliaques et lombaires
basses n'est pas toujours clairement établie. 5
Les douleurs sacro-iliaques et les pubalgiessont en rapport avec
les modifications de la géométrie pelvienne qui affectent
l'articulation sacro-iliaque et la symphyse pubienne.
Elles pourraient également s'expliquer par des
microtraumatismes des tissus conjonctifs, conséquences des forces
développées par les muscles extenseurs du tronc pour s'opposer
à la force de flexion antérieure du tronc résultant des
modifications posturales liées à la grossesse, ou par des
micro-mobilités de ces articulations liées au relâchement
des ligaments du bassin.
Les lombosciatiquessont plus rares que les lombalgies.
Leur fréquence, évaluée de 1 à 4% des cas, augmente
progressivement au cours de la grossesse. La radiculalgie, de topographie L3,
L4, L5 ou S1, est généralement mono-radiculaire. Elle peut
être associée à des signes neurologiques
déficitaires, sensitifs ou moteurs et à des modifications des
réflexes ostéo-tendineux.
Des douleurs, dont l'origine est le nerf
fémoro-cutané ou le nerf crural, pourraient
survenir en raison de leur compression par la tête du foetus.
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Les lombosciatiquessont dues à un conflit
disco-radiculaire. L'amplification de la lordose prédispose à
l'apparition de hernies discales.
Les lombalgiessiègent à la partie basse du
rachis lombaire. Elles sont généralement médianes, et
augmentées par les efforts et les mouvements du rachis. Au cours de la
grossesse, l'estimation de leur prévalence varie entre 24 et 56%.
Elles débutent précocement au cours de la grossesse
et leur intensité augmente avec la progression de
celle-ci.6
Le mécanisme des lombalgies, quant à lui, n'est pas
clairement établi. Ces douleurs sont attribuées à
l'augmentation des contraintes mécaniques et à des facteurs
hormonaux.
Les lombalgies seraient favorisées par un trouble statique
préexistant, notamment par une hyperlordose. 7
La laxité générale des tissus conjonctifs
observée au cours de la grossesse les rendrait plus fragiles lors de la
surcharge.L'augmentation de la laxité ligamentaire accroît
l'instabilité des articulations pelviennes. Celle-ci est
compensée par une contraction musculaire autour de l'articulation.
Elle peut également provoquer des douleurs par distension
et exagération des mouvements des articulations du bassin.
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