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Projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à  gaz de Kribi


par Guy Armand Mandeng
Université de Yaoundé I - Master 2018
  

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6 CHAPITRE 3 : REVUE DE LA LITTERATURE

D'après Aktouf (1987 : 55), la revue de la littérature est « l'état des connaissances sur un sujet ». Il s'agit d'une recension sélective des travaux ayant trait au sujet dont aborde le chercheur. Dans le cadre de notre étude, nous allons aborder principalement les notions de qualité de vie d'une part et de projets structurants en lien avec la question du développement d'autre part.

6.1.1 3.1. La notion de qualité de vie

Nous examinerons cette notion sous cinq aspects : historique du concept de qualité de vie, la qualité de vie vue sous son aspect environnemental, la qualité de vie en relation avec la santé, la qualité de vie vue comme un tout et les indicateurs de la qualité de vie.

6.1.2 3.1.1. Historique du concept de qualité de vie

Un certain nombre d'auteurs comme Bech (1987), Mercier et Filion (1987), Perault (1992), Shea et King-Farlow (1976), Spitzer (1986) s'accordent pour dire qu'à l'origine, le terme de Qualité de la Vie est « un slogan », « un slogan politique », « un slogan américain » lancé par Lyndon B. Johnson en 1964 dans son message à la nation intitulé « The Great Society ». Ce Slogan s'inscrit dans le coeur même de la constitution américaine de Jefferson qui fait du bonheur, un droit inaliénable de tout citoyen américain (Spitzer, 1986).

L'intérêt politique du vocable était d'être suffisamment flou pour englober tant les éléments de la Qualité de Vie Objective que Subjective, mais surtout de donner à l'« American Way of life » une dimension morale, un but. Quant au contenu du concept, il est dès le départ laissé à l'appréciation du citoyen américain et non aux scientifiques ou aux technocrates.

Nous retiendrons que pour l'ensemble des auteurs de cette époque, bonheur et qualité de vie se situaient dans des univers conceptuels proches l'un de l'autre : le bonheur était éminemment subjectif, composé essentiellement d'affects positifs, de l'ordre de la complétude, avec pour antonyme le malheur évoquant, en anglais, tant la souffrance que la malchance. La qualité de vie avait une connotation plus réaliste et ouvrait l'espoir de pouvoir établir des indicateurs ou standards objectivables (opérationnels).

Les sociologues et psychosociologues insistèrent, dès le début, sur le fait que seul le « bonheur exprimé » (avowed happiness) était du champ de la recherche scientifique par l'approche des opinions et des attitudes (Shin et Jonhson, 1978). Ils soulignèrent cependant le biais introduit par cette méthodologie : toute échelle de bonheur exprimée surestimant le bonheur au mal-être (Goldings, 1954). Cette remarque a son importance : on ne sera pas étonné du fait que l'ensemble des études sur le sujet constate une distribution asymétrique des réponses exprimées.

Le concept de qualité de vie s'est construit au fil du temps par l'intégration de différents indicateurs issus de diverses disciplines : le bonheur (philosophie), le bien-êtrematériel et le bien être subjectif (sociologie et psychologie), la santé physique (médecine), et la santé mentale (psychiatrie).

Selon Mercier et Corten (1994) trois grands courants conceptuels vont émerger notamment la Qualité de Vie vue sur son aspect environnemental, la Qualité de Vie en relation avec la Santé et la Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie et vue comme un tout.

3.1.2. La Qualité de vie vue sur son aspect environnemental

Les premières études ont concerné les secteurs proches des programmes politiques : pollution, nuisances, crimes, délinquance, revenus, confort, indicateurs sociaux... Elles se basaient, essentiellement, sur des critèresobjectifs (Mercier, 1994). Ainsi, a-t-on pu établir une cartographie de la meilleure à la pire des villes américaine, ou de pays entre eux (Rabier, J.R., 1974). Une grande étude fut lancée en 1969 par l'US Departement of Health and Education et elle aboutissait à deux conclusions qui allaient donner au concept de Qualité de Vie une nouvelle dimension. D'une part, il n'y a pas de corrélation entre les conditions objectives de vie observées et le vécu des populations. A partir de ce moment, un autre type d'approche de la Qualité de Vie va émerger : la Qualité de Vie subjective(Demaison, M., 1994).

D'autre part, Il n'y a pas de corrélation entre les évaluations d'un observateur externe et l'appréciation des individus eux-mêmes. Bref, si l'on veut étudier la Qualité de la Vie Subjective, il n'y a qu'un seul observateur compétent pour dire que sa vie est de qualité ou pas : le sujet lui-même. « Si vous voulez savoir combien je suis heureux, eh bien, vous n'avez qu'à me le demander » disaient Irwin et Kamman (1979) dans le titre d'un de leurs articles. Dans ce sens l'enquête auprès des personnes vivant à proximité de la centrale à gaz de Kribi nous permettra, à partir de leurs réponses, de voir l'incidence du projet sur leur qualité de vie.

3.1.3. La Qualité de vie en relation avec la Santé

Lorsque l'OMS va décréter que la santé n'est pas uniquement l'absence de maladie, les chercheurs dans le champ de la médecine, vont explorer d'autres composantes que la symptomatologie, la morbidité ou la mortalité. Ainsi, va émerger un concept « d'Etat de Santé » (Health Status) (Torrance, 1976 ; Patrick, 1976) qui aboutira à celui de Qualité de Vie liée à la santé (Health Related Quality of Life).

A nouveau, la première démarche se fera du côté des variables objectivesou objectivables. Ainsi va naître toute une réflexion autour de l'implication des troubles fonctionnels sur la santé. Dans un premier temps, ce sont les capacités fonctionnelles sur le plan physique qui seront les plus étudiées (mobilité, activités de la vie journalière...) (Berg, Hallaner et Berk, 1976). Dans le cadre de l'approche psychosociologique, le concept de qualité de vie lié à la santé s'intéresse à la « perception subjective qu'a un individu de son état physique (fonctionnementorganique), émotionnel (psychique) et social (aptitude à engager des relations avec autrui)après avoir pris en considération les effets de la maladie et de son traitement (séquelles,handicap) » (Millat, 1996, cité par Morin, 2004). La santé physique renvoie à l'état physique du sujet mis en évidence par la prise en compte de symptômes et d'indicateurs biologiques (la douleur, le sommeil, la fatigue, l'énergie etc.) mais aussi aux capacités fonctionnelles. Celles-ci renvoient notamment à la mobilité du sujet et à son degré d'autonomie (ou de dépendance).

Dans bon nombre d'études, les capacités fonctionnelles sur le plan social seront inclues en s'intéressant, essentiellement, aux « rôles sociaux » (comme le travail) (Patrick et Erickson, 1987)et les « interactions sociales » (Guadagnoli et Mor, 1990). Mais bien souvent, ces fonctionnalités sociales sont considérées dans un sens assez restreint. Certains auteurs - et non des moindres (Torrance, 1987) excluent même, a priori, le fonctionnement social du concept de Qualité de Vie liée à la Santé. Enfin, vers la fin des années 80, la dimension mentale entrera dans le concept de Qualité de Vie liée à la santé, à travers les capacités intellectuelles d'abord (vieillissement et retard mental), et l'impact des maladies mentales ensuite. La dimension psychologique fait notamment appel aux dysfonctionnements et aux perturbations psychiques attribuables à la maladie et aux traitements.

Toutes ces études s'intéressent plus particulièrement aux problèmes de dépendance et, par extension, feront appel au concept d'autonomie. Cette approche des troubles fonctionnels et de l'autonomie, a donné lieu à une littérature abondante, concernant les habiletés sociales et les compétences (Chambon et al., 1992), de même qu'un essai de classification par l'OMS (1989). Elle tentait de différencier : déficience (perte de substance ou altération d'une structure ou d'une fonction.), incapacité (correspond à toute réduction de capacité à accomplir une activité « normale ») et handicap (correspond à un désavantage pour exercer pleinement un rôle). Cette classification n'a cependant pas eu le succès escompté, vu ses difficultés sémantiques et ses difficultés opérationnelles, en particulier en psychiatrie (Wiersma, 1986).

Pour résumer, les études de la Qualité de la Vie liée à la santé ont développé une approche multiaxiale, tenant compte des symptômes, des troubles fonctionnels et de la souffrance. Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence de souffrance, comme le plaisir surajouté ? Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence d'handicap, comme la capacité à se dépasser ? Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence de symptôme, comme la vitalité et l'énergie ?

Il est certes vrai que, ces dimensions, de la qualité de vie liée à la santé sont pertinentes car celui qui est en santé est bien portant et donc capable des actions dans le sens d'améliorer sa vie. Cependant notre étude insiste sur le fait que par exemple en situation de pauvreté, bien qu'étant en santé, on ne peut prétendre à une bonne qualité de vie. C'est pourquoi nous insistons sur l'objectif 1 des OMD (« réduire l'extrême pauvreté et la faim »)

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery