5.3.2. Le processus
Accueil et relation avec le patient
Les observations faites dans les deux centres avaient
montré que l'accueil despatientsest jugébon. Le dispositif
d'isolement visuel à base de rideaux mise en place par le CHD-MC
assurait l'intimité du patient lors de sa préparation pour
commencer la rééducation. Les PHM et leur famille avaient
trouvé que la communication avec les prestataires était bien
assurée à travers les marques d'empathies, des conseils et les
démonstrations des gestes simples à faire en dehors des
séances ordinaires. Une étude menée par Abdramanesur La
démarche qualité en chirurgie orthopédique et
traumatologique du C.H.U. Gabriel TOURE, en 2009, avait montré que 81,4
% des patients étaient satisfaisants de l'accueil des prestataires.
Selon la même étude, 95,7% des patients trouvaient les
prestataires de servicesaimables et attentifs [31].Une autre
étude menée par De Negri et son équipe sur
l'évaluation de la qualité de communication interpersonnelle
entre prestataires de soins de santé et clients à travers une
interview réalisée sur 162 patients concluaient que 93,8% des
patients avaient étébien reçus avec respect (93,8 %) et
98% trouvaient que le médecin lesavait écoutés
attentivement [34]. En effet, les capacités
relationnelles du prestataire sont capitales et intègrent
différents éléments comme l'écoute, le tact,
l'empathie, la sensibilité, la confidentialité, mais aussi
l'information du patient sur sa maladie et la prise en charge proposée.
Selon Dublin(2001), le lien relationnel entre le patient et son soignantest un
élément clé de la confiance établie entre les deux
acteurs, et conditionne l'adhésion future du patient à la
stratégie de soins proposée [40].
Pratique d'examen clinique
De notre évaluation, il ressort qu'aucun des
prestataires ne rédige le compte rendu de l'examen clinique. Dans 60%
descas, le traitement n'était pas prescrit. Quarante pour cent seulement
de patients avaient reçu une explication concernant leur pathologie.Ces
résultats ne corroborent pas avec ceux de Abdramane qui a trouvé
en 2009 que87% des patients avaient obtenu des comptes renduset des
explicationsde leur maladie [31].
Pratique des soins orthopédiques
Les services orthopédiques sont offerts uniquement au
centre Bethesda. Les dix-sept patients reçus en consultation
orthopédique ont bénéficié tous d'un appareillage
en orthèse. L'évaluation réalisée parKpadonou,
portant sur l'appareillage orthopédique de l'enfant à
Cotonouavait trouvé que sur un total de 885 enfants qui ont
été appareillés par le centre d'Appareillage
Orthopédique (CAO) de 2002 à 2011, 99% des appareils
confectionnés étaient des orthèses [32].
Cette prédominance des orthèses des membres pelviens et
plantaires pourrait s'expliquer du fait de la détermination des PHM
à accéder à leur autonomie. Pour y arriver, il faudrait
d'abord pouvoir marcher et en suite chercher à s'insérer dans la
vie active.
Pratique de la rééducation
fonctionnelle
Le nombremoyen de séances de rééducation
kinésithérapique était de 27 au Centre Bethesda et de 19
au CHD-MC dont 55,5% des patients avaient réalisé plus de 20
séances de rééducation, contre 83,3% au centre Bethesda.
Cette marge de différence s'expliquerait par le fait qu'au centre
Bethesda, les patients et leurs familles sont internés et vivent au sein
du centre durant toute la période de prise en charge.
Tenue du dossier de patient
Il ressort de nos résultats que seulement 37,5% des
informations étaient disponibles dans les dossiers au Centre Bethesda,
contre 75% au CHD-MC. Ces scores sont en deçà de la norme de
référence fixée à 80% au moins des informations
disponibles selon la Haute Autorité de la Santé Française
en 2012. Au centre Bethesda, les informations dans les dossiers de patients se
limitaient, la plupart du temps aux renseignements administratifs et à
l'anamnèse. Au CHD-MC, les professionnels de l'unité de
rééducation fonctionnelle faisaient des efforts en examinant
leurs patients.
Toutefois, aucun des dossiers n'était à jour.
Une étude évaluative menée en 2012 sur la qualité
de la tenue des dossiers de patients par les Hospices Civils de Lyon (HCL)
avait retrouvé que 65% des informations nécessaires
étaient disponibles dans les dossiers de patients
[33].La tenue à jour des dossiers de patients parait
être un problème général que les systèmes de
santé devraient s'atteler à résoudre dans leur
démarche d'assurance qualité. Gaste en 2011
démontraitaussi que la bonne tenue du dossier de patient contribue
à la continuité, la sécurité, l'organisation,
l'adaptation et l'efficacité des soins [44].Elle est le
reflet de la pratique professionnelle. De ce fait, le contenu du dossier de
soins permet de valoriser la qualité de la prise en charge du
patient.
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