2.2.3. Normes en matière de la pratique de la
réadaptation médicale
La réadaptation médicale est une science
récente. Les normes de référence en matière de la
qualité des services de réadaptation médicale ont
été décrites par plusieurs auteurs. Au Bénin, c'est
le Ministère de la Santé Publique, qui en 2001, avait
publié le premier de document de normes et standards pour la
construction et l'équipement des formations sanitaires [17,
24]. Le Togo a emboîté le pas en 2013 enpubliant les
documents de normes sanitaires en quatre tomes. Les tomes 1 et 3 prennent en
compte la réadaptation médicale à tous les niveaux de la
pyramide sanitaire [25, 26]. Ces documents décrivent
des normes en ressources humaines (RH), en infrastructures, en matériel
et équipements.
Par rapport aux RH, un centre de référence de
réadaptation est reconnu en adéquation avec les normes
qualité si au moins trois professionnels sur quatre exerçant dans
un service de réadaptation ont une qualification en sciences de
réadaptation [26]. Un centre hospitalier
départemental doit disposer au moins trois
kinésithérapeutes en plein temps [24].
Par rapport aux infrastructures, matériel et
équipements, il est recommandé que toute structure de prise en
charge réadaptative dispose d'au moins 80% de ces ressources en leur
sein [17, 25].
Les normes de services kinésithérapiques et
orthopédiques ont été élaborées par la
confédération mondiale de la thérapie physique
[27] et l'OMS en partenariat avec Handicap International (HI)
[28]. Elles visent à améliorer la qualité
des soins mondiaux en encourageant des normes élevées de
formation et de pratique de la réadaptation médicale.
Elles sont axées sur le partenariat avec le patient,
l'examen clinique et le traitement, la communication avec les patients et
les personnels soignants, la documentation, la sécurité du
patient et du professionnel, la formation professionnelle continue, la gestion
et la supervision et la recherche et développement. Chacun de ces
éléments comporte des critères sur lesquels se fondent la
démarche qualité.
2.2.4.
Données de la littérature
SelonRow et al., la qualité des soins
dispensés par le personnel de santé ne dépend pas
uniquement de son titre professionnel. La performance et les pratiques des
agents de santé sont influencées par de multiples facteurs tels
que leur motivation, leur satisfaction au travail, leur niveau de
rémunération, leurs années d'expérience, de telle
sorte que leur formation n'est pas toujours garante de la qualité des
soins qu'ils sont en mesure de fournir [29].
Dornini C et al ont mené une étude sur
les conséquences de la position assise chez les sujets infirmes passent
jusqu'à 80 % du temps en cette position. Cette situation entraine
des troubles posturaux et des anomalies au plan orthopédique. Dans ces
conditions, la recherche de solutions à l'accès aux services de
réadaptation de qualité des personnes handicapées doit
s'intégrer dans une démarche interdisciplinaire
[30].
Abdramane D dans sa thèse portant sur la
démarche qualité en chirurgie orthopédique et
traumatologique du C.H.U. Gabriel TOURE, a montré que 89.7% des patients
ne trouvaient pas de place dans la salle d'attente. Il lie cet état de
fait par le nombre insuffisant de places devant l'unité de consultation.
Dans la même étude, 50% des prestataires et 96% des patients
trouvaient que les propriétés des locaux était passable et
que la catégorisation des salles d'hospitalisation à
l'Hôpital Gabriel TOURE n'était pas conforme aux dispositions en
vigueurs [31].
S'agissant de la qualification du personnel,Abdramane D a
trouvé que dans le service de chirurgie orthopédique et
traumatologique, le personnel qualifié ne représentait que 10%
des prestataires. Le fonctionnement du service de chirurgie orthopédique
et traumatologique de l'hôpital Gabriel Touré de Bamako
était assuré à 70% par les étudiants en
année de thèse.
Kpadonou G-T et son équipe ont mené une
étude rétrospective à visée descriptive et
analytique portant sur 885 enfants appareillés au Centre d'appareillage
orthopédique (CAO) du CNHU-HKM de Cotonou durant la période
2002-2011. Les résultats ont montré que sur les885 enfants
appareillés, huit prothèses (0,90%) ont été
fabriquées contre 877 orthèses (99 %). Les orthèses des
membres pelviens ont été les plus confectionnées (94,58 %)
dominées par les orthèses plantaires (62,60 %). Les
déformations et malformations du membre pelvien (83,61 %), les atteintes
neurologiques périphériques (10,05 %) et centrales (4,19%) ont
été les principales causes d'appareillage. D'après cette
étude, la spécificité de l'appareillage de l'enfant
pendant ces dix dernières années est la rareté des
prothèses et la prédominance des orthèses plantaires
[32].
Une évaluation faite par les Hospices Civils de Lyon en
2012 sur les indicateurs de qualitédu dossier du patient
hospitalisé a montré que dans 65% des cas, le dossier du patient
comportait toutes les informations importantes à la bonne prise en
charge du patient. Selon cette même étude, 29% seulement des
dossiers comportaient la traçabilité de l'évaluation de la
douleur et 37% des dossiers comportait un compte rendu de réunion de
concertation pluridisciplinaire sur la prise en charge des patients
[33].
De Negri, dans son étude intitulée "
Améliorer la communication interpersonnelle entre prestataires de soins
de santé et clients" avait trouvé que dans 99 % des cas, les
patients se sont montrés très satisfaits des soins qu'ils avaient
reçus. Ils trouvaient, dans 93,8 % des cas, qu'ils avaient
été bien reçus avec respect et dans 98 % le médecin
les avait écoutés attentivement [34].
La qualité des services de réadaptation
médicale reste un sujet d'actualitédont la littérature
témoigne l'importance dans un contexte mondial marqué par la
rareté des ressources.
Les systèmes de santé africains en pleine
croissance doivent s'en saisir afin de maitriser efficacement les
phénomènes de santé qui handicapent son
développement et minent sa volonté d'émergence tant
souhaitée et affirmée de ses gouvernants.
Cette revue de la littérature nous a permis de mieux
appréhender le contour de laprise en charge réadaptative des PHM.
Ainsi, pour conduire notre étude, nous avons adopté la
méthode ci-après.
III. METHODE D'ETUDE
La méthode adoptée pour notre étude a
été présenté comme suit :
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