A.2. Les structures de financement des PME
Selon leurs spécificités, il existe plusieurs
structures de financement.
A.2.1. Les établissements financiers
bancaires
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La mésofinance et l'accès des PME au
financement bancaire : cas de la BICICI
Selon l'article N: 3 de la loi 90-589 du 25 juillet 1990
portant réglementation bancaire en Côte d'Ivoire, la banque peut
se définir comme « une entreprise qui fait profession
habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par
chèque ou par virement et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou
pour le compte d'autrui, en opération de crédit ou de
placement».
Les institutions financières bancaires sont donc des
institutions qui ont pour fonction la réception des fonds des publics,
les opérations de crédit, la mise à la disposition des
moyens de paiement et la gestion de ceux-ci. Leur capacité de
création monétaire (scripturale) leur permet de mettre en rapport
à travers l'octroi de crédit des agents à besoins de
financement qui cherchent des fonds et les agents à capacité de
financement qui sont disposés à en placer. En Côte
d'Ivoire, 24 établissements financiers bancaires se partagent le
territoire. (Voir Annexe 2)
A.2.2.Les établissements financiers non bancaires
Ce sont des établissements financiers qui ne collectent
pas des fonds du public. Ils se procurent des ressources sur le marché
financier (marché des titres) ou sur le marché monétaire
(subventions de la Banque Centrale, des institutions financières
internationales telles que le FMI, la BM, ..).
Ils peuvent aussi octroyer des crédits. C'est le cas de
la MCF-PME (Mutuelle de Crédit et de financement des Petites et Moyennes
Entreprises) Il en existe d'autres qui, créées par l'Etat, vivent
des rétrocessions étatiques ; ou encore des lignes de
crédits ou des subventions obtenues auprès des institutions
internationales.
Dans d'autres cas, ils peuvent bénéficier d'une
taxe spéciale à collecter sur les importations ou
exportations.
A ce deux catégories s'ajoute une troisième
gérée par une loi spéciale, celle des coopératives
d'épargne et de crédit. Habilitées à collecter des
fonds du public, celles-ci ne sont pas juridiquement traitées comme
banque au vrai sens du terme. Leur domaine d'intervention est constitué
des ménages (y compris les sociétés individuelles),
c'est-à-dire des particuliers à faible revenu pendant que les
grandes entreprises font l'apanage des banques.
Les caisses d'épargne et les coopératives
d'épargne font aussi partie de la clientèle des banques.
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Il s'agit, en fait, de la micro-finance
spécialisée dans le financement des plus démunis en vue
d'éradiquer la pauvreté (ex : UNACOOPEC-CI).
Ces coûts et contraintes de financement qui traduisent
la relation pas toujours satisfaisante entre les entreprises et les banques ont
fait l'objet d'études dans la littérature théorique
permettant ainsi de comprendre les fondements théoriques du financement
des Petites et Moyennes Entreprises.
A.2.3 Les établissements de
mesofinance
Ce sont des établissements financiers qui pratiquent la
mésofinance. Présente dans trois pays de la sous-région
(Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire), COFINA à travers sa
succursale CAC (Compagnie Africaine de Crédit) en Côte d'Ivoire
est le seul établissement à faire la mésofinance. A
côté d'elle, il y a les établissements Advans et Microcred
qui varient leur gamme de produit au profit des PME.
2.2. Les problèmes de financement des PME
Une grande partie des micro-entrepreneurs, demeurent
réticents à l'idée de se rendre dans une banque. Dans tous
les pays du Sud surtout en Côte d'Ivoire, la banque(BICICI) est un
modèle importé qui ne convient pas à la majorité
des petites entreprises. Le recours au crédit bancaire est inhabituel
aux PME en raison de :
- de la complexité de la constitution d'un dossier de
demande de prêt auprès de ces institutions pour une population
souvent analphabète;
- de la faible dimension de la plupart de ces
opérations, ce qui réduit la rentabilité de celles-ci pour
la banque, compte tenu des frais fixes de l'étude de chaque dossier et
de l'impossibilité d'accorder automatiquement les prêts sauf
à prévoir un réescompte automatique des effets
auprès d'un établissement financier public, à mettre les
établissements financiers en situation très précaire ou
à fixer le taux d'intérêt à un niveau prohibitif;
- de l'absence des garanties nécessaires
généralement exigées par une institution financière
formelle ;
- du manque de transparence dans la gestion du fait de la
défaillance du système
d'information et de gestion ;
- du problème de gouvernance ;
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- de l'opacité des procédures de gestion
financière et sociale ;
- du faible niveau des fonds propres, donc bas degré de
capitalisation ;
- de l'exigence, par certaines institutions financières,
d'importantes garanties - notamment
physiques - dont la plupart des PME ne disposent pas ;
- d'un environnement juridique peu favorable ;
- du financement inadapté à leurs besoins ;
- du système de gestion peu orthodoxe ;
- de l'insuffisance des infrastructures de soutien à leurs
activités ;
- de la faiblesse du marché de services aux entreprises
;
- de l'inefficacité de certaines structures d'appui ;
- de le non maîtrise des sources d'approvisionnement en
matières premières ;
- de la difficulté d'accès au marché ;
- de la vétusté des équipements ;
- de l'ignorance des normes de qualité.
Les banques sont aussi contraintes par des règles
liées à la politique monétaire. Le refus des banques
commerciales de financer les entrepreneurs résultait de l'importance des
problèmes de détection (screening problem) et du bon respect des
contrats (enforcement problem). La relation de crédit peut en effet
être considérée comme une relation d'agence par laquelle le
prêteur (le principal) «loue» une part de sa richesse aux
micro-entrepreneurs (les agents) qui s'engagent à rembourser le
principal et à lui payer les charges d'intérêt aux
échéances et conditions fixées dans un contrat
établi au préalable entre les parties.
Un problème d'agence se pose car il est certain que
dans toute relation de crédit, les intérêts de l'emprunteur
et du prêteur diffèrent : alors que le premier est essentiellement
concerné par la rentabilité des capitaux empruntés,
l'autre l'est par la solvabilité du premier et la rentabilité des
fonds prêtés (De Briey, 2005).
En dehors du crédit, les activités de conseil,
de formation et d'appui ont induit dans certains cas des résultats
remarquables. Mais le goulot d'étranglement de l'accès au
financement n'a pas réellement été levé. Et cela en
dépit des efforts consentis d'une part par les structures
destinées à appuyer les entrepreneurs dans le montage de projets
bancables et d'autre part par les bailleurs à créer des fonds de
garantie et à prêter des lignes de crédit à faible
taux d'intérêt.
Les réticences des banques à financer
(l'investissement et le besoin en fonds de roulement) des petites entreprises
relèvent tout à la fois d'un apport insuffisant en fonds propres
des promoteurs,
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du coût important de l'analyse et du suivi, d'un risque
important pour de faibles garanties apportées, mais aussi d'une certaine
étroitesse des ressources à moyen ou long terme à affecter
à cet emploi.
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