Partie 1 :
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REVUE ANALYTIQUE DU FINANCEMENT DES
PME
XIII
Classification : Internal
La mésofinance et l'accès des PME au
financement bancaire : cas de la BICICI
Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) forment
l'armature de la plupart des économies et en sont une source essentielle
de croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi
bien dans les pays industrialisés, que dans les pays en
développement comme la côte d'ivoire. Ces entreprises jouent un
rôle essentiel dans la création d'emplois et mieux, constituent
aujourd'hui la forme dominante d'organisation de l'entreprise.
Malgré cela, le problème du financement du
secteur privé, en Côte d'Ivoire, fait apparaître un
paradoxe. En effet, les grandes entreprises bénéficient de
financements importants tandis que les Petites et Moyennes Entreprises (PME),
qui contribuent majoritairement à la création d'emploi, y ont
faiblement accès.
A cet effet, la mise en place de solutions telles que la
mésofinance est nécessaire pour palier à ce
problème de financement.
L'objet de cette première partie est d'analyser les
PME en côte d'ivoire principalement (chapitre 1) puis de faire apparaitre
la mésofinance comme une réponse au financement des PME (chapitre
2),
CHAPITRE 1: LE FINANCEMENT DES PME EN COTE D'IVOIRE
Le secteur de la micro entreprise est la manifestation visible
des stratégies économiques développées surtout par
les populations défavorisées face aux différentes
agressions de toutes sortes qu'elles subissent notamment depuis la mise en
oeuvre des politiques d'ajustement structurel.
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Un secteur considéré à l'origine comme un
phénomène marginal, voire même préjudiciable au bon
fonctionnement de la nation à cause de son statut pour la plupart
qualifié d' « informel » échappant donc aux recettes
fiscales et de sa concurrence qualifiée de « déloyale »
avec ses produits vendus à des prix disproportionnels avec le pouvoir
d'achat des populations. Il s'est progressivement imposé au point
d'être reconnu aujourd'hui comme un secteur à part entière
avec lequel il faut désormais compter au même titre que le secteur
moderne compte tenu de son poids important et sans cesse croissant. A ce jour,
l'importance en nombre et en emplois de ces entreprises n'est plus à
démontrer. On assiste a un essaimage des micros entreprises permettant
aux populations rurales et urbaines de s'insérer dans la vie
économique, au point de regrouper aujourd'hui 98% du tissu
économique formel, 20% de la richesse nationale, 12% de l'investissement
et 23% de la population ivoirienne (Source Réussir en Côte
d'Ivoire, Rapport Chambre de commerce et d'industrie, N°8 oct /nov
2014).
Que pourrait bien renfermer la notion de PME ? Quels sont ses
besoins et problèmes et son mode de financement ?
I. Définition et analyse des besoins des
PME
Le premier point sera l'objet de la classification des PME et
le second point abordera les besoins liés à leur financement
1.1. Classification des PME
Les définitions couramment rencontrées se
cantonnent prudemment à des critères quantitatifs et juridiques
(total bilan, CA, nombre de salariés, statuts, impôt,...)
Mais, par exemple, la distinction entre PME et TPE est ardue
si l'on s'en tient à un critère d'effectif : en Europe, on a
tendance à considérer que le seuil à partir duquel une
entreprise n'est plus artisanale est un effectif de 10 salariés. Or, ce
critère n'est pas pertinent en Afrique. Ainsi, une PME française
et /ou européenne réalisant un chiffre d'affaire de 50 millions
d'euros et employant 250 salariés correspondrait à une grande
entreprise industrielle (publique ou privée) réalisant un chiffre
d'affaire de 75milliards de francs CFA et employant environ 2000
salariés.
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Plus généralement, ces critères, s'ils
semblent objectifs, plutôt faciles à énoncer et à
cerner, ne caractérisent que partiellement la PME. Pire, ils peuvent en
donner une vision erronée et surtout laisser de côté de
multiples entreprises dynamiques, porteuses d'avenir, partie intégrante
du tissu économique, du fait qu'elles ne remplissent pas tel ou tel
critère.
Sur ce, les Petites et Moyennes Entreprises sont donc des
entreprises dont la taille, définie a partir du nombre d'employés
et du chiffre d'affaires ne dépasse pas certaines limites.
En Côte d'Ivoire, en référence au
Décret n°2012-05 du 11 janvier 2012 portant définition de la
PME dans son article 2, « On entend par Petite et Moyenne Entreprise,
toute entreprise qui emploie en permanence moins de 200 personnes et qui
réalise un chiffre d'affaire annuel hors taxes inférieur ou
égal à un milliard de francs CFA ( 1 000 000 000 )F cfa.
L'entreprise est une entité qui, indépendamment de sa forme
juridique, exerce une activité économique, est légalement
constituée et tient régulièrement une comptabilité.
L'entreprise peut être une entité exerçant une
activité économique à titre individuel ou familial, une
société de personnes ou de capitaux ».
Ainsi, les critères distinctifs par catégories
de PME sont entre autres : le nombre d'employé(s), le chiffre
d'affaires. Il faut entendre ici par « nombre d'employé(s)»,
les travailleurs engagés à plein temps bénéficiant
d'un contrat de travail et déclarés à l'institution de
prévoyance sociale, les travailleurs occasionnels déclarés
à l'institution de sécurité sociale dont le nombre est
déterminé au prorata du temps de travail effectif ramené
à l'année. Le chiffre d'affaires étant la somme des ventes
réalisées au cours de l'année du dernier exercice
comptable clôturé.
Cette définition(ou caractérisation) de la PME
selon le DECRET, qui met en exergue les critères distinctifs nous parait
acceptable dans le contexte ivoirien.
Il nous semble donc nécessaire de prendre en compte
dans le cadre de notre étude, aussi bien la PME telle que définie
dans le DECRET, la micro entreprise et la petite entreprise. La notion de PME
regroupe donc :
- la micro entreprise : qui est définie comme une
entreprise qui emploie en permanence moins de dix(10) personnes ou qui
réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur ou
égal à trente millions (30 000 000) FCFA. Elle tient une
comptabilité allégée de trésorerie ;
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- la petite entreprise : qui est définie comme une
entreprise qui emploie en permanence moins de cinquante(50) personnes ou qui
réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes supérieur
à trente millions (30 000 000) FCFA et inférieur ou égal
à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA. Elle tient une
comptabilité en interne ou par toute autre structure similaire reconnue
en Côte d'ivoire ;
- la moyenne entreprise : définie pour sa part comme
une entreprise qui emploi en permanence moins de deux cent(200) personnes ou
qui réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes supérieur
à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA et inférieur ou
égal à un milliard (1 000 000 000) FCFA. Elle tient une
comptabilité selon le système normal en vigueur dans l'espace
UEMOA.
Les PME sont donc les types d'entreprises dont le nombre
d'employés, et le chiffre d'affaires ne dépassent pas certaines
limites. Cependant, si les entreprises rencontrent des problèmes de
financement, c'est parce que leurs besoins ne sont pas couverts. Proposons nous
donc à cet effet d'étudier les principaux besoins financiers des
PME.
1.2. Analyse des besoins financiers des PME
La création puis le fonctionnement de l'entreprise
engendrent des besoins de financement. En effet, avant de pouvoir vendre des
marchandises, des produits ou des services, l'entreprise doit acquérir
des machines, acheter des marchandises ou des matières premières,
rémunérer sa main-d'oeuvre... Il existe donc un décalage
dans le temps, entre les dépenses et les recettes, qui
déterminent les besoins de financement de l'entreprise. On distingue les
besoins liés au cycle d'investissement et les besoins liés au
cycle d'exploitation.
1.2.1. Les besoins liés au cycle d'investissement
L'investissement est une opération par laquelle
l'entreprise emploie des ressources financières à l'acquisition
d'un bien matériel (machine, véhicule...), immatériel
(brevet, logiciel...) ou financier (participation...) dans le but d'en retirer
un profit futur.
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Le cycle d'investissement est un cycle long qui accompagne le
développement de l'entreprise et conditionne sa pérennité
et son efficacité. Au moment de la création de l'entreprise, des
investissements importants doivent être réalisés pour
démarrer l'activité : machines, véhicules, droit au bail,
locaux...
Au cours de la vie de l'entreprise le rythme des
investissements dépendra des stratégies choisies. Le maintien de
la capacité de production dans le cadre de stratégies de
focalisation ou de spécialisation, sans accroissement de
l'activité, ne nécessitera souvent que des investissements de
remplacement lorsque les équipements arrivent en fin de vie ou sont
devenus insuffisamment performants. Alors que les stratégies de
diversification, de domination par les coûts ou de croissance interne se
traduiront par un rythme d'investissements de modernisation ou de
capacité - destinés à accroître la capacité
de production - plus soutenu. Enfin, les stratégies de croissance
externe ou d'internationalisation exigent souvent des investissements
financiers (prises de participations, filiale commune, acquisitions...)
ponctuels mais importants.
Les investissements nécessitent des ressources
financières importantes et stables. En effet, les capitaux
employés seront indisponibles durant une longue période et ne
seront récupérés qu'à long terme. La prise d'une
décision d'investissement par l'entreprise se fonde le plus souvent sur
un certain nombre de critères : Ce sont entre autres le principe de la
valeur actuelle, le principe de l'actualisation, et celui du taux interne de
rentabilité.
Aucune stratégie ne peut donc être mise en oeuvre
sans avoir préalablement estimé les besoins de financement
liés aux investissements nécessaires.
Nb : en Côte d'ivoire une
analyse du niveau d'investissement initial des PME a été
effectuée. Plus de la moitié des PME en Côte d'ivoire (57%)
ont réalisé un niveau d'investissement initial de moins de cinq
cent mille franc (500 000FCFA) ce qui a un impact sur les capacités
opérationnelles et structurelles des PME à répondre aux
besoins du marché /client . (Voir annexe 1)
1.2. 2. Les besoins liés au cycle d'exploitation
A) Le cycle d'exploitation
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Le cycle d'exploitation correspond à l'ensemble des
opérations successives liées à l'activité normale
de l'entreprise, de l'achat de marchandises ou matières
premières, au règlement du client. C'est en général
un cycle court et régulier.
Schéma simplifié du cycle d'exploitation
![](La-mesofinance-et-lacces-des-pme-au-financement-bancaire-cas-de-la-BICICI2.png)
Source : le blog du dirigeant
B) Le besoin en fonds de roulement
Les stocks, valorisés au coût d'achat des
marchandises ou coût de revient des produits, ainsi que les
créances clients, délais de paiement accordés aux clients,
nécessitent d'être financés. En effet, il a fallu
décaisser des sommes importantes pour fabriquer les produits qui se
trouvent en stock ou chez les clients qui n'ont pas encore payé. On
inscrit ces sommes à l'actif circulant au bilan de l'entreprise.
En revanche, les dettes aux fournisseurs constituent une
ressource pour l'entreprise. Il s'agit de biens que l'entreprise a
achetés, peut-être même transformés et
déjà vendus, sans avoir encore payé le fournisseur. Ces
éléments sont inscrits au passif circulant au bilan de
l'entreprise.
La différence entre les besoins, liés aux stocks
et aux clients, et les ressources, liées aux fournisseurs, constitue le
besoin de financement lié au cycle d'exploitation ou besoin en fonds de
roulement d'exploitation (BFRE).
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Les besoins de financement de l'exploitation évoluent
proportionnellement à l'activité - lorsque l'activité
augmente, les stocks, les clients et les fournisseurs augmentent le plus
souvent proportionnellement. Ainsi les investissements de capacité qui
entraînent une hausse de l'activité vont générer une
hausse du besoin en fonds de roulement d'exploitation. Plus
généralement, toutes les stratégies de croissance
génèrent des besoins de financement de l'investissement, mais
également de l'exploitation de par le surcroît d'activité
résultant des nouvelles capacités.
![](La-mesofinance-et-lacces-des-pme-au-financement-bancaire-cas-de-la-BICICI3.png)
Source : le blog du dirigeant
Le Besoin en Fonds de Roulement est le niveau de ressources
financières nécessaire au financement du cycle d'exploitation de
l'entreprise.
BFR = actif circulant (stocks + créances
clients) - passif circulant (dettes fournisseurs + dettes fiscales + dettes
sociales + autres dettes non financières).
De façon plus générale, on peut
considérer que le BFR se définit comme la différence entre
les actifs d'exploitation et les passifs d'exploitation
considérés au sens large :
BFR = stocks + réalisable - dettes à court
terme d'exploitation.
Si le BFR est positif, le cycle d'exploitation ne se finance
pas par lui-même du fait par exemple du portage de stocks importants ou
de délais de règlement clients trop longs. Ce besoin pourra
être couvert soit par un fond de roulement positif, soit par un recours
à du crédit bancaire.
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Si le BFR est négatif, cela constitue une ressource
financière pour l'entreprise qui, par exemple, revend rapidement sa
marchandise avant même d'avoir payé ses fournisseurs. C'est une
situation favorable pour la trésorerie de l'entreprise.
Le cycle d'exploitation fait apparaître des besoins,
mais également des ressources de financement. Le besoin de financement
du cycle d'exploitation sera la résultante de ces besoins et de ces
ressources.
II. Analyse des contraintes de financement des
PME
Il s'agira de parler des modes de financent et des
problèmes des PME. 2.1. Les modes de financement des PME
Le financement est l'opération qui consiste, pour celui
qui finance, à consentir des ressources monétaires, pour celui
qui est financé, à se procurer des ressources monétaires
nécessaires à la réalisation d'un projet (« lever des
fonds »). Pour une entreprise, c'est la mise à la disposition de
capitaux au profit de l'entreprise pour la couverture de ses besoins
financiers. Il est d'une importance significative pour l'entreprise car c'est
essentiellement à travers elle qu'elle parvient à couvrir ses
différents besoins financiers.
La règle de l'orthodoxie financière
(équilibre financier minimum) recommande que les immobilisations soient
financées par des ressources stables (capitaux propres + dettes de long
terme) et que les emplois cycliques (circulants) soient financés par des
ressources cycliques. Cette notion implique que l'on admette une certaine
spécialisation des ressources aux emplois.
Ainsi, les notions de fonds de roulement et de besoin en fonds
de roulement ne sont que l'expression de cette exigence. Les ressources
nécessaires pour la satisfaction de ces besoins proviennent de diverses
sources et structures de financement.
2.1.1. Sources et structures de financement
Il existe plusieurs sources et structures de financement qui
permettent aux entreprises de réaliser leurs projets.
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A-1 Les sources de financement.
La structure financière des PME peut être
expliquée par la théorie de l'ordre hiérarchique qui
stipule que pour financer leurs activités, les entreprises
privilégieraient dans l'ordre, le financement interne à celui
externe et dans ce dernier cas, le financement par fonds propres à celui
par dettes. Cela nous amène à distinguer en fonction de leurs
origines, deux(2) principales catégories de sources de financement : Les
sources de financement internes et les sources de financement externes
A.1.1 Les sources internes de financement Il
s'agit essentiellement :
- du capital social : qui est la principale ressource
financière de l'entreprise.
Le capital social est formé par l'ensemble des apports
de biens en nature (physique) et en numéraire du promoteur ou des
associés et n'est exigible par aucun créancier ;
- et de l'autofinancement : qui est une ressource propre de
financement générée par l'exploitation de l'entreprise qui
reste effectivement à sa disposition et qui lui permet de financer sa
croissance.
Deux sources essentielles de financement internes sont donc
à distinguer : Le capital social et l'autofinancement
dégagé. Ces sources s'avèrent généralement
insuffisantes, obligeant à cet effet les promoteurs à recourir
aux sources de financement externes pour compléter leurs capitaux
A.1.2 : Les sources externes de financement
Les sources externes sont constituées des
différents crédits accordés aux PME par les autres agents
économiques, notamment les établissements financiers. Les
capitaux d'emprunts proviennent de sources différentes selon leurs
destinations, leurs durées et permettent de financer l'investissement,
le besoin en fonds de roulement et les autres besoins financiers de
l'entreprise.
Capitaux d'emprunt pour le financement des
investissements
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- Le crédit ordinaire ou emprunt indivis : le
crédit peut être défini comme l'opération qui
consiste à mettre à la disposition d'un agent a besoin de
liquidités, de la monnaie pendant une certaine période et contre
remboursement à des périodes ultérieures, du capital
majoré d'intérêts.
- Le crédit-bail ou leasing : c'est une
opération indirecte de financement qui consiste en une location de
matériel et qui permet aux PME de disposer d'un actif industriel contre
le paiement de loyer. Le contrat de crédit-bail est
caractérisé par la mise à la disposition d'un
matériel au choix, la détermination d'une durée de
location, le paiement de loyer et la possibilité de rachat du bien
à l'issu du contrat. Le crédit-bail est aussi perçu comme
un contrat de location-vente.
Capitaux pour le financement du besoin en fonds de
roulement
A ce titre, il s'agit essentiellement des crédits
bancaires de court terme entrainant un décaissement de fonds et
dénommé à cet effet « crédit par caisse ou de
trésorerie ». Plusieurs catégories sont à distinguer
:
- les facilités de caisse : Ce sont des
crédits consentis pour remédier à un décalage de
courte durée entre les recettes et les dépenses des entreprises
;
- le découvert bancaire : C'est un
crédit de trésorerie mis a la disposition d'une entreprise dont
les besoins en fonds de roulement(BFR) dépassent les possibilités
du fonds de roulement ;
- le crédit de campagne ou crédit saisonnier
: C'est le type de crédit accordé surtout aux entreprises
ayant des activités saisonnières, c'est à dire un type de
production qui se réalise à un moment donné de
l'année (cas des PME exerçant dans l'agrobusiness) ;
- le crédit relais : Il s'agit d'un
crédit mis en place dans l'attente d'une importante entrée
financière qui peut résulter soit d'une cession d'immobilisation,
d'une augmentation de capital, ou d'émission d'emprunts ;
- l'escompte d'effets de commerce : L'escompte
commercial est une opération de crédit par laquelle la banque met
à la disposition du client le montant d'un effet de commerce (document
matérialisant une créance) sans attendre
l'échéance. Il s'agit donc pour la banque d'acheter l'effet
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et d'anticiper l'encaissement de sa créance au profit
de son client contre déduction d'agios (frais bancaires).
- Les crédits ou engagements par
signature
Les crédits par signature encore appelés
engagements par signature sont des concours accordés par la banque sous
forme d'engagement en faveur de l'entreprise pour exécuter une
obligation en cas de défaillance de celle-ci. Leur particularité
est qu'ils n'entrainent pas de décaissements de fonds sauf en cas de
défaillance de l'entreprise. La banque peut engager sa signature de
trois(3) manières différentes, soit en se portant caution, soit
en avalisant des effets de commerce ou soit dans le cadre d'un crédit
documentaire.
Les cautions
Les cautions sont une gamme très variée de
crédits que la banque accorde non sans prêter de l'argent, mais en
prêtant sa propre signature pour le compte de l'entreprise et en faveur
des tiers. En vertu de l'acte de cautionnement signé, la banque qui
s'est portée garante devra honorer sa signature en cas de
défaillance du principal (entreprise). Deux formes de cautions sont
à distinguer: les cautions fiscales et les cautions de
marchés.
? Les cautions fiscales ou cautions en douane
Les cautions fiscales s'appliquent dans le cadre du fisc comme
la douane. Elles sont délivrées par la banque en faveur de la
douane pour garantir les transactions douanières des entreprises. Les
principales sont :
- la caution pour entrepôt fictif : C'est un
régime par lequel l'administration douanière accorde aux
commerçants importateurs, l'autorisation de placer des marchandises dans
des magasins ou entrepôts agréés et dont le retrait de
ceux-ci est conditionné par la présentation de ladite caution
;
- l'admission temporaire : Par ce
procédé, la douane autorise l'entrée et la circulation de
certaines marchandises ou équipements sous douane destinés a
l'exportation pendant une durée bien déterminée garantie
par une caution bancaire dite « d'admission temporaire ».
? Les cautions sur marchés
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Ce sont des cautions délivrées par la banque
dans le cadre du lancement et de l'exécution des marchés publics
ou privés. Ce sont essentiellement :
- la caution provisoire ou garantie de soumission qui
est délivrée aux entreprises pour leur permettre de participer
à des appels d'offre nationaux et internationaux ;
- la caution définitive ou caution de bonne fin
qui, comme son nom l'indique, est destinée à garantir la
bonne fin des travaux ;
- la caution d'avance de démarrage qui est
destinée à garantir l'acompte (avance de fonds) faite par
l'administration à l'adjudicataire lorsque les clauses du contrat le
prévoient ;
- la caution de retenue de garantie intervient pour
sa part à la fin de la réalisation des travaux et est
destinée à garantir les travaux de toutes formes
d'irrégularités ou d'imperfections pouvant survenir après
la fin des travaux.
L'aval de traite ou d'effet de
commerce
L'aval ou l'acceptation consiste pour une banque à se
porter garante pour le compte de son client contre présentation d'un
effet de commerce (reconnaissance de créance).
Le crédit documentaire
(Credoc)
Le Credoc est un arrangement en vertu duquel une banque,
agissant à la demande d'une entreprise s'engage à effectuer un
paiement ou à payer un effet de commerce tiré (au
bénéfice) sur un tiers (fournisseur extérieur). Il
intervient donc dans le cadre des opérations d'import-export en vue d'en
faciliter le paiement.
L'entreprise dispose donc de plusieurs sources de financement
sur lesquelles sera fondé son choix .Un choix qui est effectué
parmi plusieurs structures financières habilitées à cet
effet.
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