2.2.2.
Transformation structurelle lente en Inde, au Nigeria et en Zambie
D'un autre côté, Ahsan et Mitra (2013) vont
comparer sur la période 1960-2010 trois pays ayant connu une
transformation structurelle faible mais ayant un potentiel économique
fort, comme la population : l'Inde, le Nigeria et la Zambie. Ils
constatent que si la Zambie pourrait fortement bénéficier du
changement structurel, avec plus de la moitié de sa population
travaillant dans les secteurs à faible productivité, ce
changement structurel passe par l'amélioration d'indicateurs de
qualité institutionnelle comme les infrastructures humaines et
physiques, l'ouverture du pays ou encore la formation brute de capital fixe qui
demeurent encore insuffisants.
Ensuite, la régulation contraignante du marché
du travail en Inde empêche un développement plus conséquent
de l'emploi dans le secteur manufacturier. Cette situation est d'autant plus
problématique du fait de la difficile application de lois permettant
d'intervenir sur ce point, avec le spectre d'une future insuffisance de gains
de productivité dans les secteurs agricoles et des services plus
porteurs d'emplois à l'heure actuelle.
Dans le cas du Nigeria, d'importants gains de
productivité sont réalisés grâce au commerce de gros
et de détail ou encore la communication. Cependant les faibles taux
d'alphabétisation, d'espérance de vie ou encore
d'électrification du pays montrent la nécessité
d'améliorer les institutions afin d'accompagner le changement structurel
notamment au niveau de l'éducation.Ainsi, au Nigéria, la
faiblesse des infrastructures et des niveaux de capital humain fait qu'une
migration des ressources du secteur agricole, qui emploie le plus de
travailleurs, semble difficile.
2.2.3.
Absence d'une transformation structurelle récente au Brésil et au
Botswana
Firpo et Pieri (2013) vont comparer deux pays n'ayant pas
connu de changement structurel récent mais en ayant
bénéficié dans le passé : le Brésil et
le Botswana. Ils montrent que si le changement structurel a été
quasi-inexistant sur la période 1990-2010, le Bresil s'appuie sur le
développement intra sectoriel à travers des investissements
massifs en capital humain, en nouvelle technologies et en améliorant la
qualité institutionnelle.
Le Botswana s'est quant à lui principalement
appuyé sur la manne des activités d'extraction de diamants, avec
un changement structurel étant d'abord passé par le secteur des
mines avant de dévier vers le secteur des services.
Les auteurs concluent que la nécessité
d'améliorer le système éducatif et la formation en vue
d'un nouvel élan de changement structurel pourrait être un
défi majeur pour un pays comme le Brésil, qui s'appuie sur la
culture d'une transformation culturelle interrompue, tandis que le Botswana
fait face à de nombreuses contraintes en termes de politique
économique.
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