a. Concurrence et
environnement institutionnel du marché du travail
Les institutions économiques jouent un rôle dans
la croissance économique en agissant sur la productivité
notamment au travers de deux principaux facteurs : la
réglementation de la concurrence sur le marché des
produits et l'environnement institutionnel du marché du travail.
(OCDE, 2003)
Concernant la réglementation de la concurrence, Winston
(1993) montre qu'il existe des gains potentiels liés à une
« efficacité dynamique » découlant de la
présence d'un environnement concurrentiel marqué. Les entreprises
seraient plus efficaces en situation de concurrence qu'en situation de
monopole. Cette efficience s'opère au niveau de trois principaux
canaux : la transparence sur les performances des entreprises, ce qui
permet aux dirigeants et même aux employés de se situer par
rapport à leurs concurrents (Lazear et Rosen, 1981 ; Nalebuff
et Stiglitz, 1983) ; la réalisation de gains de productivité
réduisant les couts permet également d'augmenter les profits dans
un contexte où l'élasticité-prix de la demande est
forte ; la peur de la faillite exacerbée par l'existence de la
concurrence oblige les dirigeants d'entreprise à se donner tous les
moyens afin d'éviter cette situation, notamment grâce à
l'investissement et l'innovation (Howitt et Aghion, 1998).
Sur ce point une nuance est faite par Schumpeter (1942)
montrant que les rentes monopolistiques procurées par l'innovation
tendent à disparaître plus rapidement quand la concurrence
s'intensifie, entraînant une baisse du rendement attendu des
innovations.
Par ailleurs, en termes de protection de l'emploi,
l'environnement institutionnel du marché du travail joue un rôle
primordial dans la productivité des entreprises, ne serait-ce qu'au
niveau des charges supportées par le patronat, favorables à des
systèmes dans lesquels le licenciement des effectifs est plus
aisé. Ainsi, les mécanismes et politiques chargés de
dissuader l'embauche et le licenciement constituent un frein dans les
ajustements d'effectifs inhérents aux efforts de rationalisation de
l'activité productive (Scarpetta et al., 2002 ; Blanchard et
Tirole, 2003).
b. La protection des
droits de propriété
La nouvelle économie institutionnelle établit la
relation entre droits de propriété et croissance
économique principalement à travers deux canaux : les couts
de transaction et l'allocation efficace des ressources disponibles. (North,
1990). D'un côté, une faible protection du contrôle et de la
possession de droits exclusifs, couplée à des niveaux
élevés de couts de transaction peut conduire à la
réduction de l'investissement en capital humain et physique (Mahoney,
2004).
D'un autre côté, lorsque les droits de
propriétés sont solidement protégés, le capital
humain sera principalement dirigé vers les activités productives,
ce qui améliorera les technologies existantes et affectera positivement
la croissance économique. Une absence de système de protection
des droits de propriété contribue ainsi au développement
d'un capital humain ne bénéficiant qu'aux activités de
recherche de rente, qui ne génèrent pas de productivité.
(Torstensson, 1994).
Dans cette lignée, Khan (1995) estime que la protection
des droits de propriété a permis d'améliorer les
inventions, la technologie, et par la même la croissance
économique car ces droits assurent une protection effective des retours
financiers espérés.
2.1.2.1.2. Les institutions politiques
L'importance des institutions politiques à travers
leurrôle dans le développement économique trouve sa
justification dans la qualité de la gouvernance (Chang et Rowthorn,
1995) et l'action des pouvoirs publics.
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