II.1. Méthodologie
Cette partie consacrée à la méthodologie
présente les différentes méthodes et techniques que nous
avons utilisées pour réaliser notre étude. Elle
présenté, en outre le type d'étude dont il est question
dans cette recherche.
II.1.2. Type d'étude
Cette étude est à la fois une recherche pure,
descriptive et comparative. Une recherche pure ou fondamentale du moment
où l'évaluation des immobilisations incorporelles est de nos
jours un domaine de recherche pas suffisamment exploré. En plus cette
étude étant en grande partie centrée sur la
réflexion rentre dans un cadre fondamentale selon (BEN AISSA, 2011). Par
la recherche pure nous développerons un corpus théorique
suffisant autour de la problématique dont il est question dans cette
recherche. Cette recherche s'inscrit dans une logique descriptive du moment
où elle essaiera de décrire l'évaluation des
immobilisations incorporelles telles que appréhendée par
différents systèmes comptables.
II.1.3. Méthodes et techniques
La méthode descriptive est la méthode centrale
utilisée dans nos études. Cette méthode s'appui à
la fois sur la technique comparative, la technique documentaire et
l'étude des cas. Par la technique comparative nous avons
comparés les différentes approches d'évaluation des
immobilisations incorporelles. Ce processus de comparaison a permis
d'identifier l'insuffisance des certaines méthodes en vue d'en
dégager celles que nous avons jugés meilleures.
La technique documentaire a servie à la consultation des
différents documents en vue de construire une théorie suffisante
autour de notre thème. C'est en effet cette technique qui nous a permis
de construire notre revue de littérature et ainsi dégager un
couloir de recherche pour notre étude.
II.2. Notions générales d'évaluation
des immobilisations incorporelles
Dans cette section il est question de présenter des
notions générales pour ce qui est de l'évaluation des
actifs incorporelles dans le but de dégager des insuffisances qui seront
traités dans les chapitres suivants. Il est donc question, dans ce
chapitre, de présenter l'évaluation des immobilisations telle que
reconnue par la plupart des systèmes comptables du monde.
II.2.1. Evaluation des immobilisations incorporelles
à leur entrée
A leur entrée au sein des entreprises, les immobilisations
sont traitées de façon quasi-identique par la plupart des
systèmes comptables. Ce traitement varie selon le type d'acquisition de
ses immobilisations.
Nous allons étudier les différents
scénarios d'acquisition des immobilisations toutes fois dans cette
partie, nous n'aborderons pas la question du goodwill (issu d'un regroupement
d'entreprise ou généré à l'interne) car il sera
traité dans la suite.
a) Immobilisations acquis à titre
onéreux
Les immobilisations acquis à titre onéreux sont
évaluées à leur cout d'acquisition qui correspond prix
d'achat majoré des charges accessoires nécessaires à la
mise en état d'utilisation de l'immobilisation. Le prix d'achat tient
doit tenir compte des différentes réductions commerciales
(rabais, remise, ristourne) et financier (escompte de règlement). Ce
prix ne doit en aucun cas inclure la TVA récupérable. Dans les
frais inclus dans le cout d'acquisition sont notamment : les taxes non
récupérable, les droits de douane, le frais de transport, le
frais d'installation (frais de montage), les frais d'architecte. En aucun cas,
le cout ne doit inclure : les frais de documentation, les frais de
formation du personnel, les commissions, les frais de mutations, etc.
b) Immobilisations reçues à titre
gratuit
Les immobilisations reçus à titre gratuit sont
évaluées à leur valeur vénale. C'est-à-dire
au prix qui aurait été acquitté dans des conditions
normales de marché. Il est à noter, cependant que cette valeur
n'est pas facile à déterminer dans certains cas.
En effet, pour déterminer la valeur vénale d'un
actif il est nécessaire qu'il existe un marché pour l'actif en
question. Pourtant pour un certain nombre d'immobilisations incorporelles.
Cette situation requiert une analyse minutieuse de la part du comptable. (Ceci
sera traité dans la suite du travail).
c) Immobilisations acquises lors d'un regroupement
d'entreprises
La problématique ci-haut évoquée relative
aux immobilisations reçues à titre gratuit refait surface
à ce niveau. En effet, lorsqu'une immobilisation incorporelle est
acquise dans le cadre d'un regroupement d'entreprises, le coût de cette
dernière est sa juste valeur à la date d'acquisition.
d) Immobilisations acquis par voies
d'échange
Comme les immobilisations incorporelles acquis à titre
gratuit, les immobilisations incorporelles acquis par voie d'échange
sont comptabilisées à la juste valeur.
e) Immobilisations produites par l'entreprise
La question des immobilisations incorporelles sera
développée dans la suite, précisément dans la
partie consacrée aux goodwill et à la recherche et
développement.
Amortissement des immobilisations
incorporelles
Les normes internationales, le référentiels IFRS
font une distinction entre les intangibles à durée de vie
limité et ceux à durée de vie
illimité.
Pour les actifs en durée de vie finie, l'IAS
38prévoit que montant amortissable d'une soit réparti
systématiquement sur sa durée d'utilité.
S'agissant des immobilisations incorporelles à
durée d'utilité indéterminée les normes
prévoient qu'elles ne soient pas amorties. Toutefois, il est
prévu qu'un test de dépréciation de l'actif soit
réalisé comparant sa valeur recouvrable à sa valeur
comptable. Ce test doit être réalisé:
· annuellement ; et
· chaque fois qu'il y a une indication que
l'immobilisation incorporelle peut s'être
dépréciée.
II.2.2. Les Trois méthodes d'évaluation des
immobilisations incorporelles
Dans la théorie classique en comptabilité, trois
méthodes d'évaluation des immobilisations incorporelles sont
soulevées. Il s'agit de la méthode dite du marché, la
méthode des couts et la méthode de revenu.
Les méthodes des couts
Les immobilisations incorporelles peuvent être
évaluées par les méthodes des couts. Dans cette
perspective il faut donc relever le cout de l'immobilisation soumise à
l'évaluation. Il peut s'agir du cout de production/ reproduction, du
cout de création, du cout historique, du cout de remplacement ou encore
du cout d'abandon de l'immobilisation. Cependant les approches les plus
commodes dans cette perspective sont la méthode du cout de reproduction
(c.-à-d. le cout de production d'une copie exacate de l'immobilisation)
et le cout de remplacement (c.-à-d. le cout d'une immobilisation
d'utilité équivalente à celle sous-examen). Pour (Reilly
et Schweihs, cités par Bouteiller & Karyotis, 2010), les deux
approches conduisent à une estimation quasi-exacte de l'immobilisation
si deux conditions sont rencontrées. La première est que tous les
composant du cout de l'actif sont inclus dans les calculs et le seconde
(à moins que l'immobilisation soit tout neuf) que les différents
amoindrissements de l'actif soient soustrais de sa valeur.
Agréger tous les composants du cout peut s'avérer
complexe dans le cas particulier des immobilisations incorporelles parce que
d'une qu'elles résultent souvent des plusieurs dépenses et
d'autres parts elles sont dans la plupart des cas inclus aux immobilisations
corporelles. La manière usuelle est de prendre en compte les
matériels, la main d'oeuvre et les frais généraux. Choisir
la bonne méthode suscite par ailleurs plusieurs interrogations. Le cout
historique semble pertinent et consistant, mais souffre des limitations
pratiques. Il n'y a souvent que très peu d'information concernant les
vieilles immobilisations incorporelles donnant lieu en une insuffisance dans
leur évaluation. En effet, le cout historique représente le prix
de l'immobilisation à une certaine époque et les ajustements y
afférents ne peuvent pas refléter la valeur courante de
l'immobilisation. L'atout majeur de la méthode du cout de production et
celle du cout de remplacement est de surmonter cette difficulté.
Néanmoins, ces approches ne résolvent pas complètement le
problème. Certaines immobilisations incorporelles, en effet,
s'avèrent irremplaçables au sein des entreprises.
Identifier et mesurer l'obsolescence est aussi important lors de
l'évaluation des immobilisations incorporelles. Les formes les plus
courantes d'obsolescence sont : l'obsolescence fonctionnelle,
l'obsolescence technologique et l'obsolescence économique. Leur
évaluation demandent de soin particulier pour ainsi distinguer
l'obsolescence de l'actif incorporel de celui du corporel dans le cas où
ils constituent un ensemble unique et ainsi se servir uniquement de
l'obsolescence de l'actif incorporel. Des méthodes classiques comme
"l'analyse du cycle de vie ou celle de la durée de vie utile
restante "peuvent s'avérer utile dans l'appréciation de
l'obsolescence.
De cette approche ce dégage les schémas
suivant :
|
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Cout de production
|
Moins :
|
|
L'obsolescence fonctionnelle et technologique réparable
|
Egal au :
|
|
Cout de remplacement
|
Moins :
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|
L'obsolescence fonctionnelle et technologique non
réparable
|
Moins :
|
|
Les l'obsolescence économique
|
Moins :
|
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Les dépréciations physiques
|
Egal à :
|
|
La valeur Brute de l'immobilisation
|
L'application de la méthode des couts s'avère
être un pariflou dans le cas de certaines immobilisations. Par leur
nature, en premier lieu, certaines immobilisations incorporelles ne s'usent pas
et donc ne donnent pas lieu à d'un amortissement d'un point de vue
théorique. Pourtant ces actifs se dévalorisent au fur et à
mesure que le temps passe. C'est le cas du savoir-faire qui se
dévalorise en fonction des connaissances acquises par les autres agents
et de la technologie.
Les méthodes du marché
Les méthodes dites "du marché"
estiment la valeur du marché de l'actif incorporel en le comparant
aux actifs similaires qui ont été vendu dans le temps
récent. Les méthodes du marché incluent: la méthode
de transaction de vente ("sales transaction méthode " en anglais) qui
est base sur les transactions réelles sur le marché et la
méthode de la différence comparative qui est basée sur la
comparaison de revenu produit avec ou sans l'utilisation de l'actif. Ces
méthodes sont complémentaires et s'utilisent en fonction des
informations dont on dispose. L'implémentation de ces différentes
méthodes n'est pas facile pour un certain nombre des raisons : (1)
La plupart des immobilisations incorporelles ne sont pas vendu sur le
marché à un prix déterminé ;(2) elles sont
couramment commercialisées avec les immobilisations incorporelles et
sont difficilement dissociables de ceux-ci ;(3) ils peuvent être
unique et des transactions similaires peuvent ne pas exister en
conséquence.
Les approches du marché sont spécifiques à
une certaine catégorie d'actif. En effet, il existe des actifs qui ne
peuvent être évalués que dans le contexte des entreprises
qui en sont titulaire. Il s'agit par exemple de la capacité
organisationnelle qui ne serait probablement pas mieux valorisée hors
l'entreprise elle-même. En revanche, une immobilisation incorporelle
comme une application informatique (ou même un droit d'exploitation) peut
être échangé sur le marché et faire l'objet d'une
évaluation dans un contexte qui est hors l'entreprise
elle-même.
Les méthodes de revenu
Les approches d'évaluation basée sur le revenu sont
les mieux utilisées quand l'immobilisation incorporelle
génère des revenus ou des cashflow. Le principal enjeu est de ces
approches déterminer les flux de revenus attribuables à l'actif
soumis à l'évaluation. Dans cette perspective on a le choix entre
la capitalisation et l'actualisation. La difficulté majeure des
approches sur le revenu réside dans la distinction entre le revenu
généré par l'entreprise dans son entièreté
et la part attribuable à l'immobilisation incorporelle. Les
méthodes basées sur le revenu examinent soit :(1) le cout
moyen pondéré du capital (weightedaveragecost on capital) qui est
le taux de rentabilité moyen annuel attendu d'un investissement, (2) le
cout moyen pondéré d'un actif (weightedaveragecost on assets), ou
encore le taux de rentabilité interne).
Au-delà de ces éléments, Cravens et
Guilding, 1999 (cité par BELDI, CHASTENET, DUPUIS, & TALFI, 2010),
identifient trois méthodes rentrant dans l'approche de revenu s'agissant
de l'évaluation des immobilisations incorporelles. Il s'agit
notamment :
(c) La méthode dite du partage des surprofits (excess
profit),
(c) La méthode dite des redevances de marché
(relief fromroyalty),
(c) La méthode dite des primes de prix (price
premium).
Pour la méthode du partage de surprofit convient donc de
partir des résultats générés par l'entreprise dans
son ensemble, et d'en déduire le coût des actifs
nécessaires à son exploitation, pour déterminer ensuite
les surprofits attribuables à l'immobilisation incorporelle faisant
objet de l'évaluation. Pour les mêmes auteurs, dans la
méthode de redevances du marché, il convient de recourir à
l'utilisation possible des taux de redevance de marque appliqués dans
des contrats de licences portant sur des immobilisations comparables.
La méthode dite des primes, enfin, s'applique surtout
pour l'évaluation des marques. Dans cette optique, il convient
d'analyser contribution économique de la marque du point de vue du
consommateur (valeur d'utilité) ou du point de vue de l'entreprise
(prime de prix ou de volume). Dans cette deuxième configuration,
orientée vers la contribution de la marque pour la firme, les auteurs
s'attachent à identifier le surprofit sous la forme d'une prime de
revenu (ou de volume), par comparaison entre des produits marqués et des
produits sans marque.
La modélisation la plus courante de cette approche
à la fois analytique et prospective consiste à considère
la sommation des cashflows net estimée au temps t. cette somme est
escomptée à un taux de retour r qui prend en compte le type
d'activité et le risque inhérent à cette activité.
Ainsi la valeur de l'immobilisation incorporelle V0 au temps t=0
égale à:
Avec T l'horizon temporaire et t le temps mesuré en
années.
Le problème de cette approche est de supposer qu'il
n'existe pas d'autres agents qui puissent mieux exploiter l'immobilisation
incorporelle que son titulaire. Or il peut exister d'autres agents qui
puissent, grâce à leur savoir-faire et aux relations dont ils
disposent, exploiter au mieux l'actif incorporel et en tirer beaucoup plus
d'avantage que son titulaire.
Un autre problème est celui de soustraire des cashflows
estimés pour toute la firme ceux attribuables aux immobilisations
incorporelles.
C'est dans ce sens que Gu et Lev ont proposés ,en
2003, une demarche pour evaluer les immobilisations incorporelles( surtout ceux
ne figurant pas au bilan des entreprises). Leur méthode part de
l'affirmation selon laquelle la performance d'une entreprise dépend des
immobilisations corporelles, financières et incorporelles. Ce faisant
l'on peut estimer la valeur des immobilisation incorporelles en soustrayant les
cash-flows normaux issues des actifs corporels et financiers ( qui sont un peu
plus faciles à trouver) de la performance de la firme. Une fois cette
valeur trouvée, la valeur respective de chaque immobilisation
incorporelle dépend de sa pertinence dans le panier des actifs
immobilisés de l'entreprise.
Leur raisonnement est résumé dans l'équation
suivante:
Avec , représentant respectivement les contributions de chaque groupe
d'actifs à la performance économique de l'entreprise.
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