Ressources naturelles et développement socio-économique en RDC, regard sur la province du Tanganyikapar Patrick LWAMBA BARUANI Université de Kalemie - Licence 2020 |
Section2. PRESENTATION DE LA PROVINCE DU TANGANYIKASituée au Sud-est de la République Démocratique du Congo et s'étendant sur une superficie de 134 940 Km2 avec une population estimée à près de 3 millions d'habitants, la province du Tanganyika est l'une des grandes provinces du pays. Elle compte six (6) territoires : Kalemie, Kabalo, Kongolo, Manono, Moba et Nyunzu. L'histoire moderne du district du Tanganyika devenu province du Tanganyika se divise en trois périodes principales : 1) l'époque de des Arabes et Arabises, également appelés (wa) Ngwana (hommes civilisés) ; 2) l'époque des européens ou la période coloniale et 3) la période postcoloniale. Au cours de son histoire, la province du Tanganyika vit naitre plusieurs centres urbains à la genèse parfois différente : Baudouinville (Moba), Albertville (Kalemie), Kabalo, Manono et Kongolo. Baudouinville (Moba) prit son essor à partir du dernier quart du XIXème siècle grâce à la présence des pères blancs, qui transformèrent cette ville en un important centre religieux. Quant aux autres centres, ce fut plutôt l'ambition économique des maitres-colonisateurs qui présida à leur origine. Dans sa grande majorité, la province est peuplée de Tabwa, de Luba et de Hemba. D'autres peuples, principalement les Songye, les Bwile, les Kou, les Lumbu, les Kalanga et les Holoholo sont rattachés, de près ou de loin. La région que recouvre l'actuelle province du Tanganyika a suscité très tôt la curiosité des savants occidentaux et arabes, désireux d'identifier les sources du Nil. L'identité du lieu s'est cristallisé autour du lac Tanganyika, dont il tire son nom et auquel font référence plusieurs récits étiologiques récoltés par les premiers voyageurs européens auprès des populations rencontrées.68(*) Cette association symbolique sera officiellement avalisée par l'Etat indépendant du Congo lorsque sera créée, par décision royale du 25 mars 1892, une première zone administrative du Tanganyika constituée d'un territoire détaché temporairement des districts de Stanley-Falls et du Lualaba et placée sous l'administration d'un représentant spécial de l'Etat. Economiquement, l'espace du Tanganyika fut ainsi structuré autour d'une ossature combinant le réseau ferré, voies fluviales et routes, en un système multimodal particulièrement intégré. §2. Typologie de richesse de la province du Tanganyika Le diagnostic économique de la province du Tanganyika va s'appuyer sur l'ensemble des secteurs productifs qui contribuent à la croissance : Agriculture, élevage et pèche ; industries (Agro-industrie, mines, hydrocarbures) ; énergie (production d'eau et d'électricité) ; infrastructures de Transport et vois de communication ; service (tourisme). La province est essentiellement agro-pastorale, en effet, elle est dotée de large étendus avec une importante variété de type de sol caractérisés par d'énorme potentiel agricole et halieutique couplé d'un climat favorable ; par une densité forte du réseau hydrographique utile à l'irrigation et par 10 % de sa superficie propice à l'élevage dont 1 850 000 habitants de pâturage naturel. Ces conditions naturelles offrent des possibilités exceptionnelles de développer à grande échelle diverses activités agricoles, d'élevage et pêche. Du point de vue agricole, le Tanganyikaest la 4eme province en étendue courant une superficie de 136 940 km2, avec de vastes terres arables et une diversité climatique qui permet une agriculture variée dominée aujourd'hui par la culture de maïs, manioc, riz,haricot, arachide,blé,soja, niébé voandzou,palmier à huile,cacao, etc. les sols sont disponibles en quantité pour chaque paysan et le climat est favorable à une multitude de variété de cultures vivrières, industrielles et pérennes.Les pôles de production agricole se concentrent principalement dans les territoires de Kongolo, Nyuzu et Kabalo avec les cultures de manioc, riz, haricot, arachide, patate douce et palmier à huile ainsi que le plateau de Marungu et Moba avec les cultures de maïs, blé, haricot et pomme de terre. Aujourd'hui, l'insécurité dans tous les territoires de la province avec des effets néfastes sur les femmes enceintes et les enfants qui accusent un sous poids et u retard de croissance. La province du Tanganyika jadis, grenier agricole de la RDC, a souffert de la mauvaise gestion administrative, du pillage des guerres de libération et d'occupation et de l'abandon des cultures à la suite de l'insécurité, de l'enclavement et de la défectuosité des routes de dessertes agricoles et du chemin de fer.69(*) En un mot, le secteur agricole est celui qui a le plus souffert de la crise sécuritaire. Il est présentement inopérant et n'offre pas, pour le moment, accès d'avantage comparatif par rapport à d'autres secteurs de l'économie. L'insécurité alimentaire persistante en est une claire manifestation. L'approche pour remettre ce secteur en scelle mérite d'être systémique et s'inscrire dans la durée en s'inspirant pourquoi pas des expériences réussies d'autres pays de la région. Du point de vue de l'élevage, jadis 3eme pole d'élevage du pays après le Masisi et l'Ituri la province dispose des vastes étendues de pâturages naturels dans le haut plateau de Marungu dans le territoire de Moba et sur les versants des chaines de montagnes permettant l'adaptation des races améliorées des pays tempérés. Le développement du secteur d'élevage est contrarié par l'absence des produits et d'intrants vétérinaires, l'insuffisance des infrastructures zoo-sanitaires, l'absence de la provenderie, la faiblesse de l'épidémie-surveillance, etc. En somme, le secteur a souffert également de la crise sécuritaire. Mais les atouts dont il dispose encore lui permettent de se relancer beaucoup plus rapidement que le secteur agricole. Du point de vue de la pêche, le Tanganyika constitue la première réserve en eau du pays, avec le lac du même nom et le fleuve Congo qui traverse trois territoires de la province (Manono, Kabalo et Kongolo) avec des nombreux affluents dont les principaux Lukuga et Luvua. Une grande biodiversité avec des espèces endémiques qui permettent des opportunités commerciales. Le lac Tanganyika par sa richesse en poissons constitue un potentiel important et des opportunités existent pour l'exploitation industrielle de cet énorme potentiel au niveau de Moba et de Kalemie. La pêche est aujourd'hui à la traine alors que les estimations varient entre 467 000 tonnes minimales et 2 740 000 tonnes maximales pour tout le lac contre la production qui était de 165 000 à 200 000 tonnes par an (1999) au moment où la pêche était industrielle. La production artisanale du poisson en 2016 dans le lac a été de 1 834 tonnes. Il y a lieu de fustiger les mauvaises pratiques/ techniques de pèches. En effet, le secteur de la pêche est confronté à l'incivisme, à la règlementation de pêche, à l'absence des magasins approvisionnement des intrants, de la chambre de froid pour conservassions des poissons etc. on note également une mauvaise gestion des écosystèmes et des ressources halieutiques.Les facteurs internes restent favorables à la pêche à condition que l'environnement redevienne propice, en l'occurrence le climat des affaires. La densité du réseau hydrographique est élevée en pisciculture et de plus, le secteur est à l'abri de la crise sécuritaire que connait la province. 70(*) Cependant, une bonne organisation de la filière est indispensable pour contrer les entraves que connait présentement le réseau et qui ont pour noms : les mauvaises pratiques et techniques destructives de pêche ; la surpêche notamment la surexploitation des certaines espèces ciblées ; pêche illicite ; l'encadrement insuffisant des pécheurs ; l'absence de structures des formation ; insuffisance de financement dans le secteur ; l'insuffisance des structures de conservation des poissons ; la pollution des eaux. En définitive, la pêche présente toujours un avantage comparatif élevé pour la province, même si cet avantage n'est pas suffisamment mis en à contribution pour le moment, en raison du climat des affaires qui est détérioré ces dernières années. Première réserve d'eau douce de la RDC avec ses 19 000 km3 et ses 2 000 espèces animales et végétales dont 600 endémiques, le lac Tanganyika pourrait encore servir à l'édification d'une économie bleue au servir du développement de la province et donc pays, tout en entier. L'industrie de la province est encore embryonnaire, faute de disposer des ressources énergétiques suffisantes et disponibles. Cette situation l'empêche de concrétiser sa posture parmi les secteurs porteurs de croissance en dépit de ses énormes potentialités. 3.1. Industrie Agro-alimentaire L'industrie agro-alimentaire est un nouveau domaine pour lequel des opportunités de développement rapide sont prometteuses à la condition de procéder à une révolution verte. En effet ; ce secteur reste handicapé par les modes et les méthodes de production de l'agriculture qui demeurent encore traditionnels, incapable de dégager des surplus nécessaires à des transformations industrielles. Même le sous-secteur de l'élevage qui aurait pu franchir les pas, est présentement désarticulé par les conflits entre cultivateurs et éleveurs, d'une part et les conflits entre pygmées et bantous d'autre part. L'industrie agroalimentaire a un avenir promoteur devant elle, avec la position géostratégique exceptionnelle de la province qui est favorable à l'exportation et aux échanges transfrontaliers avec tous les pays riverains à savoir la Tanzanie, le Burundi et la Zambie et indirectement avec l'Afrique australe via le corridor Zambie-Zimbabwe et Afrique du sud passant par la Namibie.71(*) La province du Tanganyika dispose d'un grand potentiel minier avec comme ressources minérales connues à ce jour : Or, Etain, Coltan, Cuivre, Plomb, Zinc, Nickel, Manganèse, Fer, Titane, Platine, Monazite, Charbon, Sel, Calcaire, Dolomie, Marbre, Tourmaline, Lithium, Pétrole, Quartz, Sable fin, Moellons etc. Malheureusement, il n'existe pas une évaluation exhaustive de ces réserves à ce jour. L'exploitation de ces minerais reste pour la plupart artisanale, sauf pour le calcaire et le charbon où l'on note une exploitation industrielle. En effet, le charbon était produit pour une quantité de 18 000 tonnes par an pour alimenter la cimenterie Interlac de Kalemie qui en outre utilisait en moyenne 55 000 de calcaire pour produire du ciment. Cette cimenterie est maintenant en arrêt en attendant un éventuel repreneur comme d'ailleurs le cas de la plupart de sociétés minières. Parmi les minerais dont la production est plus ou moins estimée, il y a également le Sn-Nb-Ta qui est produit à 385 tonnes par an, l'or a enregistré une production en 2016 a atteint 18 Kg pour certains minerais en cours d'exploitation comme le Titane, l'information sur la quantité produite date de la période coloniale. C'est dire que la production de plus part des minerais n'est pas connue des services compétents de l'Etat aujourd'hui. En outre, il est relevé également beaucoup d'autres minerais qui sont encore non exploités. C'est le cas pour le sel dont les sites se situent à Kalemie, à Moba et à Manono ; pour le fer (Moba, Manono, Kongolo) ; pour le cuivre (Moba et Manono).Le secteur minier artisanal capte aujourd'hui une bonne partie de la main d'oeuvre de jeune, mais sa production n'est pas bien mesurée, bien valorisée, car ce secteur est mal organisé.La faible production enregistrée ces dernières années face à l'énorme potentiel minier de la province pose la problématique d'une exploitation non rationalisée où l'absence de services étatiques et du gouvernement provincial est notoire. Le secteur minier souffre d'un manque d'organisation. On compte dans la province plus de 50 titulaires des droits miniers ou des carrières jusqu'ici reconnus par l'administration des Mines du Tanganyika. Il existe un flou dans l'usage des permis d'exploitation délivrés à certaines sociétés. Les permis de recherche qu'elles détiennent semblent être pour la plupart des prétextes juste pour marquer leur présence sur les sites afin de pouvoir procéder à l'achat des minerais issus de l'exploitation artisanale. Aucune recherche sérieuse n'est observée sur les sites. Ces sociétés minières jouent sur le temps jusqu'à l'obtention de permis d'exploitation, il y a par ailleurs beaucoup de fraudes dans le secteur. Le gouvernement provincial ne dispose pas de moyens techniques et humains suffisants pour contrôler la production minière et partant, le secteur.L'analyse des facteurs internes indique l'existence des potentialités énormes de ressources minières, certaines en cours d'exploitation artisanale, voir industrielle et d'autres non encore exploitées. L'Etat marque très faiblement sa présence dans le secteur ; ce qui se manifeste par l'absence d'une politique minière provinciale et de la quasi-existence du contrôle rigoureux de l'activité d'exploitation minière et de la commercialisation de la production à l'intérieur comme à l'extérieur de la province. 72(*)Le jeu des acteurs semble attester l'intervention des comptoirs d'achat détenus par les étrangers qui pratiquent de prix d'achat au rabais souvent nuitamment des minerais pour aller les revendre au prix du marché dans les pays voisins. En réalité, la part payée aux producteurs artisanaux locaux est très faible, quand bien même leur offre plus d'avantage comparatif que dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage. Malgré l'importance du trafic commercial, le gouvernement provincial n'y tire que de faibles ressources de cette exploitation en raison de la fraude et de la corruption. 3.3. Industrie des hydrocarbures La province du Tanganyika n'exploite pas encore le pétrole. Cependant, les données récentes indiquent l'existence de poches de pétrole dans le graben du lac Tanganyika dont les indices sont visibles par suintement avec un grand potentiel estimé à 8 milliards de barils dont les réserves les plus importantes se trouvent du côté Congolais. Ce potentiel n'est pas seulement la propriété de la seule RDC ni de la province du Tanganyika. Tous les pays riverains partagent en commun cette réserve pétrolière notamment le Burundi (8% de la surface du lac), la RDC (45%), la /Tanzanie (41%) et la Zambie (6%). Ces pays se sont mis d'accord pour partager cette manne par découpage en blocs dont 1 on shore. Pour le moment, il n'existe pas de fournisseurs officiels de produits pétroliers. Beaucoup de commerçants importent ses produits des provinces voisines. La province du Tanganyika dispose d'un potentiel énergétique énorme mais sa desserte en électricité est très faible tout comme sa desserte en eau potable qui est encore loin de couvrir les besoins de l'ensemble de la population en dépit de sa situation hydrographique très riche. 4.1. Réseau de distribution d'eau Le réseau est caractérisé par l'existence de la REGIDESO et de trois stations de captage et de traitement d'eaux qui constituent des potentialités pour la province en matière de distribution d'eaux potables. Cependant, cette régie ne couvre pas la totalité des territoires ; ce qui induit une insuffisance de l'offre de l'eau par rapport à la demande des consommateurs. Cela dénote également de l'insuffisance de l'infrastructure de distribution d'eau pour desservir toute la province. En effet, 95% de la population du Tanganyika n'a pas accès à l'eau potable.Dans le secteur de la production de l'eau, il convient en outre d'indiquer que les infrastructures et équipements de la REGIDESO installés depuis 1956 sont dans un état de vétusté avancée. Malgré la densité de la population en pleine augmentation, la province ne compte que 7 motopompes dont 2 à Kalemie et 5 dans les territoires et son réseau de distribution d'eau potable est en délabrement. A titre d'exemple pour le cas de Kalemie, la quantité d'eau livrée par cette régie en 2016 était de 2 077 683 m 3, soit un taux de perte de 42% illustrant l'état de délabrement des installations. Le secteur de l'eau illustre le paradoxe entre le réseau hydrographique de la province et la très faible exploitation qui est faite de cette eau. Malgré les atouts considérables dont dispose la province, l'insuffisance et la vétusté des infrastructures en matière de production d'eau potable sont les facteurs internes contribuant à la dégradation de la desserte en eau. A cela, s'ajoutent les également les problèmes de raccordement frauduleux occasionnant une détérioration rapide des équipements, ainsi que le risque de sabotage des sites qui abritent les infrastructures de production d'eau et à la suite des conflits récurrents.Au total, le réseau de production et distribution d'eau dans la province ne dispose pas de capacités suffisantes pour répondre aux besoins des populations en pleine expansion. 4.2. Infrastructures électriques Dans le domaine de l'électricité qui est géré par la SNEL, on compte la centrale de Kimbi/Bendera, située à 120 Km de Kalemie en service depuis 1959 avec deux groupes turbo alternateur. Celle-ci ne tourne pas en pleine capacité. La puissance installée de cette centrale est de 43 MW mais à ce jour le rendement n'est que de 8,6 MW. Cette situation est liée entre autres au non fonctionnement du deuxième groupe qui aurait porté la production 17,10 MW. On note également que le barrage hydroélectrique de MpianaMwanga est aux arrêts depuis 1998 occasionnant ainsi un pillage des pièces de rechange. Sa remise à l'état nécessite un grand moyen estimé à plus de 200 millions de dollars. Il est évident que cette centrale est une nécessité pour l'extraction industrielle de l'Etain, Cassitérite et du Coltan à Manono. Cette centrale avait une capacité de 30 MW. La province compte également un barrage à Moba dans le NghandweNfwamba, géré par un opérateur privé le diocèse de Kalemie Kirungu et dont la capacité de production de 9 MW est très faible. Au total, les principales centrales hydroélectriques existantes (Bendera et MPIANA-MWANGA) sont dans un état de vétusté avancée. A cela, s'ajoute l'insuffisance de l'infrastructure de production du courant électrique de NGHANDWE-NFWAMBA. Le réseau de distribution du courant électrique est aussi vétuste. Le secteur est également caractérisé par une insuffisance de main d'oeuvre qualifiée.73(*) Tout ceci justifie le faible taux d'accès à l'électricité dans le Tanganyika qui est situé à 3%. En outre, ce faible taux contraste avec le potentiel hydroélectrique dont dispose la province. §5. Energies alternatives nouvelles et renouvelables Ce secteur est caractérisé pour le moment par une absence totale d'investissement. Les tendances indiquent cependant un climat favorable aux énergies renouvelables. La province étant située dans une région à climat tropical, le soleil est suffisamment abondant au cours de l'année ; ce qui est avantageux pour la production d'électricité par des centrales électriques solaires. Il est donc possible d'électrifier ainsi les milieux ruraux dans tous les territoires par des centrales électriques solaires, d'autant plus que de grands espaces sont disponibles dans la province. §.6. Infrastructures de transport et voies de communication La province du Tanganyika dispose d'un potentiel en infrastructures et un réseau de voies de communication qui date de l'époque coloniale et se trouve dans un état de délabrement avancé qui nécessite une remise complète en état. La province du Tanganyika dispose de 3 162 Km de routes terrestres dont 1 580 Km de routes nationales (RN) ; 1 582 Km de routes provinciales (RP) ; 75 ponts et 61 dalots. Quant aux routes de dessertes agricoles, elles s'étendent sur 3 039 Km et recouvrent 192 ponts.Dans le cadre de voiries et drainages, il importe de noter 6 692 Km de voirie urbaine dont, 2 371 Km des routes revêtues ; 4 321 Km des routes en terre ; 7 Km d'ouvrages d'arts, ponts ; et 1 366 Km réseau de d'assainissement (collecteurs). L'état des lieux indique que les infrastructures routières sont dans un état de délabrement avancé du fait du manque d'investissements et de la disparition du cantonage manuel. En effet, environ 2 845 Km de routes de dessertes agricoles sont en état de délabrement très avancé. Depuis, elles sont mal entretenues. Quant au réseau routier existant, il est très limité pour faire face aux besoins multiples de développement de la province. Le transport routier est caractérisé par une absence des sociétés de transport routier et un faible investissement des privés dans le secteur. A cela s'ajoute également le niveau exorbitant de l'impôt sur l'importation des véhicules et de nombreuses formalités administratives. L'insécurité pose de sérieux problèmes au déplacement des personnes, des biens et des services.74(*) La province est traversée par 1 048 Km sur 3 641 Km de voie ferrée allant de KABONGO-KALEMIE et de KONGOLO-KABALO. Elle compte également 28 aérogares même si elles sont dans un état de délabrement très avancé tout comme pour les voies ferrées. Le réseau ferroviaire de la province comprend également 70 ponts et ponceaux. Ce réseau multimodal favorise le désenclavement des provinces du Maniema et de deux Kasaï ainsi que des territoires débouchés sur le lac Tanganyika si sur le fleuve Congo notamment Nyunzu et Kabongo. La société nationale des chemins de fers du Congo (SNCC) ne dispose non plus de matériel de traction ni de wagon voyageur en bon état. Les matériels d'entretien et de réparation sont dans un état de vétusté très avancé. En un mot, tout le secteur ferroviaire mérite d'être rénové et adapté au schéma de revalorisation du potentiel agricole et minier de la province.La province dispose d'un potentiel important de trafics constitués essentiellement de trafics voyageurs qui va croissant, du trafic à l'import en provenance des pays voisins, du trafic à l'export et du trafic intérieur du ciment ; du poisson et des produits agricoles. Ce vaste marché dispose de potentialité à mouvoir qui n'est pas satisfaite au regard des services rendus par la SNCC plombés par sa situation désastreuse. 6.3. Réseau fluvial et lacustre Le lac Tanganyika et le fleuve Congo Bief supérieur offrent un potentiel énorme au développement du réseau fluvial et lacustre de la province. Malheureusement, l'exploitation faite de ce potentiel est très faible pour le moment. En outre, le port lacustre de Kalemie très ensablé dispose des gués vétustes à remplacer, les aires de stockage et de manutention à bétonner et la manutention elle-même à mécaniser ainsi que la cale sèche très vétuste. Ce port nécessite les travaux d'agrandissement et d'allongement de son quai d'accostage.Le réseau fluvial et lacustre soufre également d'un manque de balisage complet du lac et du fleuve, le secteur manque des infrastructures modernes de surveillance et balayage lacustre. Il ressort de cette analyse que le port de Kalemie inadapté à soutenir le trafic présent du fait de son manque de modernisation. La multiplicité des services oeuvrant dans les installations portuaires perturbe énormément l'exploitation du port.En vue de sa participation à la relance de l'économie de la province, le port et ses dépendants devraient faire l'objet d'importants investissements de modernisation. Le transport aérien dans la province du Tanganyika s'appuie sur l'aéroport international de Kalemie et douze (12) aérodromes avec des pistes en terre avec des aérogares inadaptées. Le réseau aérien de la province est dans un état délabré et souffre de manque des infrastructures aéroportuaires et des équipements appropriés : avions cargo, tour de contrôle, de centre météorologique et de camions anti-incendie. 75(*) La province du Tanganyika dispose de nombreux sites autour desquels peut être développée une économie touristique durable. Parmi ces sites, on note les plages du lac Tanganyika ; les iles BILILA ; MILIMA-KIBIZYE (RWAKWE) ; les eaux de KALAMATA ; les chutes portes d'enfer, de SONGOMA, de LUBANDAYI, de MAKYABA ; les grottes de MWANANDENGA et de KIZAMBA ; de TEMBWE et de MUNDI, de SOLO ; les chaines de montagnes de MITUMBA avec ces mille collines jusqu'au RWANDA ; l'arbre miraculé de MPYANA-MANGA ; les vestiges historiques comme par exemple le site où se situent des canons de la 2eme Guerre mondiale (1940-1945) ; etc. La région présente également d'autres potentialités à l'émergence de l'écotourisme comme sa diversité culturelle, sa faune et sa flore très diversifiées, etc. Au niveau national, le secteur du tourisme apparait comme étant sous légiféré et informel en dépit de l'existence d'un potentiel immense pour son développement. C'est face à ce contexte que le tourisme a été érigé en Ministère autonome au niveau national en 2014 et au niveau de la province depuis l'avènement de la province en juin 2016.Plusieurs entraves limitent le développement du tourisme dans la province du Tanganyika. Il s'agit entre autres, du problème d'insécurité, du manque de culture touristique, de l'insuffisance et de l'impraticabilité des voies d'accès à certains sites touristiques, l'inexistence des hôtels et restaurants de classe internationale, la quasi-inexistence de budget alloué au secteur touristique, etc. Le secteur est actuellement très peu développé en raison de contraintes majeures, telles que la qualité des infrastructures et les tracasseries administratives, considérées comme une manifestation de mauvaise gouvernance. Le tourisme peut contribuer substantiellement en tant que source de croissance à l'édification de l'économie de la province. Mais il importe a priori de bien organiser le secteur, d'investir dans le renforcement des infrastructures d'accueil des touristes (hôtels, centres d'accueil, auberges, guest-housses, restaurants dans les villes centre-urbains, etc.) et d'endiguer les risques sécuritaires que présente la province.76(*) CHAPITRE III. RESSOURCES NATURELLES ETDEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA PROVINCE DU TANGANYIKA * 68Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017, P.5-6, Inédit * 69Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017, P.36, Inédit * 70Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017, Pp39-40. inédit * 71Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,pp. 42-43Inédit * 72Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,P.43Inédit * 73Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,pp. 45-47 * 74Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,P. 49Inédit * 75Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,P.51.Inédit * 76Plan de développement provincial du Tanganyika, Ministère du plan, novembre 2017,pp. 55Inédit |
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