4.3 La théorie de la demande représentative
de Linder
S`opposant aux modèles ricardien et HOS qui expliquent
les échanges internationaux par des facteurs d`offre,
Linder34 considère qu`un pays peut s`être
constitué un avantage comparatif grâce à l`existence d`une
demande intérieure importante (principe de la «demande domestique
représentative»). Le marché extérieur n`est qu`un
prolongement du marché national et l`échange international n`est
que l`extension des échanges régionaux.
Selon Linder, l'échange des biens manufacturés
par opposition aux produits primaires ne peut être expliqué par
les seules dotations relatives naturelles. Le volume du commerce entre deux
pays dépend des préférences des consommateurs. Linder
affirme en effet que la proximité des pays en termes de niveau de
développement permet un échange croisé de produits
similaires. Les hypothèses de la théorie de Linder sont les
suivantes : les individus touchant le même revenu possèdent la
même structure de demande quel que soit le pays auquel ils appartiennent
; la répartition des revenus est la même dans les deux pays ; le
pays fabrique un produit manufacturé que parce qu'une demande domestique
préexiste à une demande extérieure.
4.4 La théorie de la demande de différence de
B. Lassudrie-Duchêne
Bernard Lassudrie-Duchêne35 prolongera la
théorie de Linder en introduisant le concept de « demande de
différence » : si les échanges croisés portent sur
des produits semblables, ceux-ci ne sont pas rigoureusement identiques mais
bénéficient d`une « qualité de différence
». La différentiation des biens permet de satisfaire une demande
dite de variété ou de « demande de différence ».
La participation au commerce international permet ainsi d`améliorer la
satisfaction des consommateurs
34 Linder S. B. (1961), An Essay on Trade and
Transformation.
35 Lassudrie-Duchêne B. (1972),
Échange international et croissance.
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qui peuvent choisir entre de nombreuses variétés
d`un bien et permet également d`élargir le marché
potentiel des entreprises.
4.5 Le paradoxe de Leontief
Partant du fait que les États-Unis étaient en
principe mieux dotés en capital que le reste du monde,
Leontief36 calcule à l'aide de la matrice input-output les
contenus en travail et en capital des exportations et importations
américaines pour l'année 1947. Il constate que, paradoxalement,
les États-Unis exportent des biens qui nécessitent beaucoup de
travail et importent des biens relativement capitalistiques. Les
spécialistes du commerce international ont amplement discuté et
contesté ce paradoxe, les critiques portant sur trois points : la
méthode relative aux fonctions de production, la non prise en compte du
protectionnisme américain, l'absence d'un troisième facteur de
production, à savoir les ressources naturelles qui à
côté du travail et du capital sont susceptible de modifier
considérablement les résultats initiaux en fonction de leur
substituabilité ou de leur complémentarité respectives.
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