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Fracture de l'extremité supérieure du fémur, étude prospective, a propos de 37 cas


par Dieudonne BIKORIMANA
Université du Burundi, Faculté de Médecine - Docteur en Médecine  2005
  

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I.6.5.2. Fractures instables

On distingue 3 principaux groupes :

-Fractures pertrochantériennes complexes : Le trait principal est associé à des traits de refend qui réalisent une fracture à 4 fragments (cervico-céphalique, antéro-interne, trochantérien externe et trochantéro-diaphysaire)

-Fractures sous-trochantériennes : Le trait est en règle horizontal et passe en dessous du petit trochanter dans une région très mal vascularisée ce qui expose aux pseudarthrose.

-Fractures trochantéro-diaphysaires : Le trait souvent spiroïde mais beaucoup plus oblique que celui des fractures pertrochantériennes.

Figure 5:Classification des fractures trochantériennes [29]

I.7.TRAITEMENT

Le traitement des fractures de l'extrémité supérieure du fémur doit obéir aux principes théoriques suivants :

-La réduction rigoureusement exacte

-La contention rigoureuse aussi prolongée que possible

Ces obligations sont en contradiction avec la nécessité de mobiliser au plus tôt de ces blessés et l'impérieuse nécessité, chez le vieillard, de supprimer le plus rapidement possible le décubitus strict. Le traitement de ces fractures doit être complété par une rééducation.

I.7.1. Méthodes de traitement

I.7.1.1. Traitement orthopédique

La traction permet d'immobiliser le foyer de fracture afin d'éviter une aggravation des dégâts vasculaires et de soulager le blessé. Dans certains cas cependant, la traction reste le seul traitement possible (fractures trochantéro-diaphysaires trop complexes pour bénéficier d'une ostéosynthèse dont les difficultés opératoires augmentent le risque infectieux). Cette méthode peut être aussi indiquée pour les fractures engrenées ou non déplacées chez les sujets jeunes pouvant supporter 45 à 60 jours de décubitus. [30]

I.7.1.2. Traitement chirurgical

Les objectifs de l'intervention chirurgicale sont les suivantes :

Ø En priorité, assurer la meilleure survie possible en évitant toute chirurgie agressive qui augmenterait la mortalité immédiate ;

Ø Apporter le meilleur confort post-opératoireau patient en supprimant la douleur de la fracture ;

Ø Assurer des suites opératoires non compliquées et rapides ;

Ø Avoir des suites fonctionnelles à long terme les plus favorables possibles.

Traitement des fractures cervicales vraies comprenddeux groupes de traitementL'ostéosynthèse et lesarthroplasties. [11]

Techniques d'ostéosynthèsesont multiples et variées : [31]

1.L'embrochage en faisceau : six à dix broches (parallèles entre elles ou divergentes en tronc de cône) sont introduites dans le col et la tête fémorale à partir de la région sous-trochantérienne.

2.Vissage simple :(Fig13) c'est un montage en triangulation prenant appui dans la région sous-corticale avec risque d'expulsion (par mauvaise tenue dans os spongieux et à la résorption fracturaires). D'où usage d'un système combiné de soutien et de hauban tel que celui de la vis plaque à compression. [32]

3.La vis-plaque à compression DKP :(Fig8) mise au point en 1956, c'est un montage solide. L'impactation permanente met le foyer de fracture dans les meilleures conditions de consolidation. Par contre, sa rigidité et situation axiale favorisent le tassement de l'os spongieux à son contact ce qui peut créer une instabilité. [33]

4.Le greffon pédiculé : (Fig12) Cette technique associe un vissage en triangulation et la mise en place d'un greffon pédiculé sur le carré crural. Sur le plan mécanique, cette technique diminue le risque de pseudarthroses (qui ont passées de 20% (pour la technique classique) à 3% pour cette technique).Néanmoins, cette technique n'influence pas le risque de survenue d'une nécrose. [34,35]

Figure 6: Traitement des fractures cervicales par l'ostéosynthèse et les arthroplasties

Les arthroplasties :La prothèse de Moore a considérablement amélioré le pronostic vital. Une nouvelle génération de prothèses intermédiaires vise à protéger la dégradation du cotyle en diminuant les contraintes. Actuellement, c'est sur l'amélioration de la qualité du résultat fonctionnel que portent les efforts des chirurgiens orthopédistes [36]. Cette amélioration passe tout d'abord par la rigueur et la précision de la technique d'implantation de la prothèse.

Le respect scrupuleux de tous les détails techniques met à l'abri de la plupart des détériorations fémorales précoces. Les indications sont basées sur l'âge du blessé (en tenant compte évidemment plus de l'âge physiologique que de l'âge réel), de l'importance du déplacement et de l'instabilité du foyer. [4,5,37]

1.Fractures Garden I, II : Quel que soit l'âge, la tête fémorale doit être conservée. Une simple décharge d'environ un mois suffit en cas de fracture engrenée chez un sujet jeune. Si non, on recourt soit à l'embrochage en faisceau (Garden I), soit au vissage (Garden II) qui permettent une mobilisation immédiate et une reprise de l'appui précoce.

2.Fractures Garden III: En dessous de 60 ans, une ostéosynthèse par vis à compression est systématique (réalisable souvent à foyer fermé). Au-dessus de 75 ans, l'arthroplastie type Moore à cupule est préférée. Elle permet une reprise immédiate de la marche et met à l'abri d'une réintervention. Entre 60 et 75 ans, il faut tenir compte de l'état général du blessé, de tares associées, des activités habituelles et de l'importance du déplacement.

3.Fractures Garden IV : Elles posent les problèmes les plus difficiles. En dessous de 60 ans, il faut conserver la tête malgré le risque majeur de nécrose. Au-delà de 60 ans ; l'arthroplastie doit être quasi systématique.

Traitement des fractures trochantériennes connaît plusieurs méthodes thérapeutiques :1. L'ostéosynthèse par clou-plaque ;(Fig7)

2.L'enclouage élastique de Ender ;(Fig9)

3.Ainsi que le remplacement par une prothèse cervico-céphalique. [24] La prothèse utilisée dérive de celle d'Austin-Moore. Sa longue queue droite s'enclave dans le canal médullaire ; ce qui rend inutile le scellement dans la plupart des cas. Il est possible d'utiliser une prothèse madréporique à cupule mobile afin d'éviter une détérioration cotyloïdienne chez un vieillard ; voire une prothèse totale à anneau vissé si la cotyle paraît usée.

Les indications dépendent de l'âge et du caractère stable ou instable de la fracture. Intervient également l'expérience personnelle de chaque chirurgien sur les qualités mécaniques de chaque technique. [9,16,24]

1.Fractures stables : Chez le sujet jeune, le vis-plaque de Judet comme le clou-plaque monobloc, a des qualités mécaniques adaptées au double objectif recherché : solidité et stabilité (pour autoriser une reprise de la marche en décharge).

Chez le grand vieillard, la résistance mécanique des implants dépasse largement la résistance osseuse. On préfère l'enclouage d'Ender. Ce qui permet la reprise effective d'un appui précoce sans risque de cal vicieux important.

2.Fractures instables : Chez le sujet jeune, le traitement orthopédique reste indiqué en fonction de l'importance de la comminution. Grâce à un enclouage d'alignement de Ender (Fig9), la durée de la traction peut être ramenée à 3 semaines. Si non l'ostéosynthèse est toujours indiquée. [38]

Chez le grand vieillard, les attitudes thérapeutiques divergent du fait delà difficulté d'obtenir un montage suffisamment stable d'où l'appui est retardé vers la 3ème ou la 4ème semaine. [37]. Certains utilisent le clou-plaque(Fig7) et recourent à divers artifices pour améliorer la stabilité des montages (pénétration cervico-diaphysaire de Tomine). D'autres font confiance à l'enclouage élastique avec utilisation de clous supplémentaires (introduits par le condyle externe et fichés dans le grand trochanter) et vissage de l'extrémité inférieure des clous [39].

Suite à ces différentes contraintes ci-haut citées ; la préférence devient une prothèse cervico-céphalique qui seule permet une mobilisation et remise en charge rapide de façon régulière. Néanmoins, malgré la meilleure qualité du résultat fonctionnel, cette chirurgie de remplacement connaît des complications d'une extrême gravité (luxation à répétions et infections).

3.Les fractures associées du col et de la diaphyse constituent un cas particulier [4]. Le traitement orthopédique des 2 foyers ou de la seule fracture du col (généralement peu déplacée) expose à la pseudarthrose ou au cal vicieux. Il ne doit être entrepris qu'en cas de délabrement cutané et musculaire important. On lui préfère alors une immobilisation par fixateur externe. Le traitement chirurgical des deux foyers est la meilleure solution. Le vissage par deux ou trois vis est en général suffisant compte tenue du siège de la fracture et de son faible déplacement. Il est associé à une ostéosynthèse par plaque vissée ou par clou centromédullaire de la diaphyse.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams