IV.3. ETUDE CLINIQUE
IV.3.1. Interrogatoire
IV.3.1.1. Antécédents, mode de vie et
tares préexistantes
Les tares que nous avons notées au cours de notre
étude sont connues pour leur caractère prédisposant aux
fractures. Certaines sont directement impliquées en favorisant la chute
: alcool, les maladies cardio-vasculaires, le diabète. [10] D'autres
agissent indirectement en détruisant le squelette : corticoïdes en
cas d'asthme [73] et l'inactivité due aux antécédents de
fractures [10]. Le mode de vie (le tabagisme et déficit nutritionnel)
est également connu dans la littérature. [74]
IV.3.2.
Examenlocorégional
La douleur et l'impotence fonctionnelle sont présentes
dans tous les cas (100%). KARIBWAMI [57] a abouti aux mêmes
données en 1990. Le raccourcissement, la rotation externe et
l'oedème sont les signes les plus fréquents avec, respectivement
90,47% ; 83,33% et 73,80%. Ces signes font partie des principaux
éléments cliniques [55]. Dans la série de KARIBWAMI la
rotation externe et le raccourcissement ont été notées
avec une même fréquence de 47,88%.
Normalement le raccourcissement est beaucoup plus
marqué pour les fractures trochantériennes ; ici sa grande
fréquence peut s'expliquer par le retard à consulter
entraînant le retard à l'immobilisation à défaut de
laquelle les fractures cervicales voient leur raccourcissement augmenter. Par
contre, la rotation externe et l'adduction sont notées avec une moindre
fréquence ; ceci serait imputable à la mauvaise rédaction
des dossiers. Le choc est le symptôme le plus rare en conformité
avec l'étiologie de ces fractures qui un traumatisme minime en
général.
Une seule complication immédiate a été
notée : un tableau de choc ; néanmoins ce choc n'est pas dû
à la fracture fémorale mais au polytraumatisme.
IV.4. ETUDE PARACLINIQUE
D'après l'analyse radiologique ; les fractures
trochantériennes sont plus fréquentes que celles cervicales
vraies dans les proportions de 61,90% et 38,09% ; soit un ratio T/C
égale à 1,6. Nos résultats sont supérieurs à
ceux de M. SCARLAT [51] qui trouve un ratio T/C de 1,18 et ceux de C. DUJARDIN
et coll. [45] trouve un ratio T/C de 1,09. Toutefois, ils sont
inférieurs à ceux de KARIBWAMI [57] qui trouve un ratio T/C de
1,9 dans sa série.
Tableau 34:Le ratio T/C selon
les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Ratio T/C
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
France
|
1980
|
1,09
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
1,9
|
M. SCARLAT[51]
|
France
|
2002
|
1,18
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
1,6
|
Selon le type de fracture, la fracture
pertrochantériennes simple est la plus retrouvée avec 23,80%
suivie par la fracture trans-cervicale (21,42%) et celle
cervico-trochantérienne avec 14,28%. Dans la littérature, nous
n'avons pu noter qu'une seule étude sur les formes anatomo-cliniques
[51] selon laquelle la fracture pertrochantériennes complexe vient en
tête avec 30,28% suivie de fracture trans-cervicale : 20,77%. Dans la
série de KARIBWAMI, la fracture trans-cervicale occupe la
première place (30,98) et la fracture pertrochantériennes simple
vient en troisième position avec 15,49% après la fracture
sous-capitale.
Le rapprochement de nos résultats explique en
même temps pourquoi ils sont éloignés de ceux de la
série européenne. En effet l'étude de KARIBWAMI, tout
comme la nôtre, a été faite sur une population avec en son
sein un groupe important de moins de 60 ans ; M. SCARLAT [51] lui a
travaillé sur une série de patients de plus de 60 ans. Ce qui
suppose un état ostéoporotique différent.
Selon l'orientation et le
déplacementdes fractures cervicales vraies, dans notre série le
type Garden III (56,25%) sont le plus relevé.Dans la série de
KARIBWAMI [57]le Garden IV est le plus mentionné (50%) suivi par le
Garden III (28,26%). Garden I est le type le plus rare dans la même
série (6,52%) alors que dans la nôtre c'est le type II (6,25%).
La répartition selon le type de
fracture et la classe d'âge ne note pas de relation particulière
dans notre série. Par contre, M. SCARLAT [51] conclue dans son
étude sur la corrélation entre l'ostéoporose et les formes
anatomo-cliniques des fractures du fémur proximalque les fractures du
massif trochantérien surviennent dans un contexte d'ostéoporose
relativement plus avancé par rapport aux fractures du col du
fémur.
La répartition selon le type
de fracture et l'étiologie ne note pas, elle aussi, de
corrélation évidente.
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