Les autochtones minoritaires et la dynamique d'urbanisation au Cameroun: l'expérience du département du Mbéré dans la région de l'Adamaoua (Cameroun)par Sylvester DIGNA DENAM Université de Ngaoundéré - Master II en Science Politique 2018 |
A- De la prégnance des micro-activités socioéconomiquesTableau 3 : Evolution des pauvretés urbaine et rurale (au seuil de un dollar par jour)
Nombre de pauvres (millions) Urbains Ruraux Part de la population pauvre des pays en développement 101 P. 1 32 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 1993
Source : Martin Ravallion, Shaohua Chen, Prem Sangraula, 2007 ; http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet L'un des contrastes qui accompagne la campagne irréversible d'urbanisation dans la quasi-totalité des pays du Sud en général, réside dans son infertilité économique. Contrairement aux pays du Nord dans lesquels le même phénomène représente une véritable aubaine pour la population urbaine grâce l'avènement des nouvelles sources de revenus grâce à la vague de division sociale du travail102 induite par l'apparition de nouvelles industries, l'amélioration du champ infrastructurel, la procuration des meilleurs centres de santé, d'éducation, de bonnes informations et la floraison d'activités administratives, commerciales, bancaires103 etc., le phénomène urbain qui provient particulièrement de l'explosion de la population104 dans le département du Mbéré, accentue les disparités entre autochtones, attachés aux activités de survie quotidienne et les groupes dominants de la localité. Photo 1 : Marché central de Meiganga, 06/08/2020, DIGNA DENAM Sylvester 33 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 102 Durkheim (E), De la division du travail social, Félix Alcan, Paris, 1893 103 Le cas de la Grande-Bretagne, Etats-Unis, France avec les vagues de révolution industrielle de 1800 à 1950 104 Surtout dû au flux des réfugiés dont les activités en zones urbaines tournent autour de la prostitution, banditisme etc. lié à la carence des entreprises dans lesquelles leurs mains d'oeuvres seraient requise Dès lors, une frange majorité des autochtones, pour « joindre les deux bouts », s'adonne à des activités précaires tels l'exploitation artisanale de l'or dans les zones de Kombo-laka, Daré-Tiguera, en dépit des tentatives d'encadrement gouvernemental par l'intermédiaire du CAPAM105. Photo 2 : Site d'exploitation artisanale d'or de Kombo-laka Le sociologue américain Mike Davis106, exprimait déjà ses préoccupations sur ce phénomène d'aggravation des inégalités dans les centres urbains en y prévoyant une grande concentration des pauvres dans des « ghettos » et zones insalubres. Entre exercice du petit commerce, notamment vente des tomates, manioc, arachides, produits d'une agriculture rudimentaire ou archaïque, en bordure des marchés, et développement 34 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 105 Cadre d'appui aux acteurs du secteur minier qui, participe à l'encadrement institutionnel des orpailleurs 106 Le pire des mondes possibles. De l'explosion urbaine au bidonville global, Paris, La découverte, 2006 vertigineux de centres de consommation de boissons alcooliques locales (Kouri, ambga, argui) autour desquels tapissent des aborigènes « surpris » par l'accroissement démographique, et l'étalement des édifices flambants neufs. Ceux-ci, développent au jour le jour des stratégies variées, mais toutes contraires aux modes de vie citadins, et s'y réfugient allègrement. Ceux qui gagnent un peu plus, accèdent aux offres (bars) du quartier Bami à Meiganga. La plupart des personnes qui affluent vers lesdits centres urbains, à la recherche d'un cadre de vie plus ou moins adéquat, s'arrogent le monopole de l'exercice des travaux avilissants (puisque l'effort fourni pour la réalisation d'un travail quelconque n'est pas rétribué à sa juste valeur) qui contribuent à « chosifier » les groupes aborigènes au sens d'Emmanuel Mounier. Les « agriculteurs locaux », qui essayent par des procédés laborieux hérités de l'Antiquité ancestrale, de nourrir leurs familles, se trouvant dans des contextes financières rudes, acheminent ces excédents agricoles vers les zones urbaines. Toutefois, l'absence des voies de communication permettant de relier et d'assurer la fluidité des produits agricoles des villages périphériques (Ngam, Kombo-laka, Daré, Yarmban, Yamba...), vers les centres urbains de Meiganga, Djohong ou Ngahoui constitue un frein majeur au développement des populations locales, et partant de toute la communauté politique. Ces réseaux de communication et d'interconnexion épousent l'image des chemins tracés par le cheptel bovin qui convergent habituellement vers le marché international de bétails et ne permet pas aux premières nations de prendre efficacement part au processus d'urbanisation dans le Mbéré. 2) A la collusion conflictogène dans l'exercice des activités économique entre la population autochtone et les réfugiés centrafricains Constituée à près de 70% des peuhls, la communauté des réfugiés centrafricains, dans leur effort constant d'intégration au sein de la population hôte, exerce généralement des activités économiques identiques à celles pratiquées par la communauté du territoire d'accueil, notamment au plan des cultures de maïs, manioc, arachides, manioc etc. Cette situation, aux dires du Secrétaire Régional de la Commission Nationale des Droits de l'Homme et Libertés Publiques, est « susceptible d'accentuer des rivalités car ceux-ci ne pouvant plus supporter la concurrence, peuvent se sentir frustrés » 107 .Cette collusion conflictogène procède de la sédentarisation des Mbororos auprès des groupes sociaux sédentaires que sont les Gbaya108. Cette dichotomie existentielle se perçoit également par la rencontre des traditions, des coutumes, des mythes, des règles et normes différentes dans cette aire géographique. L'objectif affiché du HCR étant d « autonomiser les réfugiés et les autres personnes relevant de la compétence de l'organisation, les inclure dans le processus de gestion des programmes, et offrir une protection et une assistance multisectorielle tenant compte des spécificités liées à l'âge, au genre et à la diversité. Renforcer le recours aux aides en espèces dans les secteurs et les zones où les risques sont minimes et où il y a des opportunités comme dans les secteurs de l'éducation et des moyens de subsistance »109, l'on constate que ce soutien à la pratique d'activité durable et l'accaparement des terres qui accompagne ce processus de sédentarisation, constituent une menace a la cohésion entre les communautés en interaction dans le Mbéré. 35 107 Entretien réalisé avec Amani Tchoutat, Secrétaire Régional de la CNDHLP le 07/09/2020 108 Mohamadou Dalailou, Mémoire Op.cit P.41 109 Résumé du plan 2019UNHCR, Global Focus, , 17/04/2019, P. 5 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester B- LA FAIBLE EXISTENCE DES STRUCTURES D'ENCADREMENT SOCIALES La problématique du rapport entre l'individu et la société politique réside au coeur de la Sociologie politique contemporaine. Celui-ci étant par nature un »homo politicus"110 entretient permanemment avec son environnement politique une inextricable relation de dépendance 111 . L'individu est donc consubstantiel à la société. Toutefois, son degré d'implication dans les sphères de décisions, et son apport à la structuration de celle-ci sont fortement tributaires de son environnement de vie, de son éducation et son degré d'adaptation social. Mais en dépit d'une représentation appréciable dans les instances politiques de représentation112, l'on n'est pas loin de prétendre légitimer la théorie du « paradoxe du pays organisateur » de Charles ATEBA EYENE. Cette lutte perpétuelle d'hégémonie ethnique, au sens du Pr. Ibrahim Mouiche, est « devenue un rival dangereux de la citoyenneté nationale »113 « C'est la réhabilitation des élections comme procédure réelle de dévolution d'un pouvoir effectif qui a nourri le mythe de l'autochtonie en rendant cruciales des questions comme « Qui peut voter où ? », et plus encore «Qui peut se porter candidat ? Et où ? ». C'est bien cette articulation entre la démocratisation et les mobilisations auxquelles elle donne lieu, d'une part, et, de l'autre, la problématique de l'autochtonie qui confère à la fois à l'idée démocratique et à la restauration autoritaire leur légitimité. Ainsi, la stigmatisation de l'allogène a été, et demeure, le grand instrument de reconquête de l'opinion par les détenteurs du pouvoir autoritaire. Bien sûr, il apporte aux « autochtones » des gains immédiats d'ordre politique, économique ou symbolique de nature à étendre ou reconstituer la base sociale des institutions en place, qu'ébranlaient la contestation et l'ajustement. Le fond du problème tient justement pour Bayart, au soutien actif que le président Biya apporte aux mouvements d'autochtonie. Comme d'autres de ses congénères en mal de restauration, celui-ci s'est livré à un emploi habile de cette notion pour diviser l'opposition, au prix d'un renversement drastique de la politique d'« intégration nationale » conduite par son prédécesseur Ahmadou Ahidjo de 1958 à 1982 »114 Toutefois, la croissance urbaine observable, surtout du fait du flux des réfugiés dans la zone, contribue, du fait de la facilité accordée par les autorités administratives compétentes à certains réfugiés de se faire établir des cartes nationales d'identité au mépris de la réglementation juridique en la matière, à la résurgence des velléités de représentation politique. 36 110 Au sens Aristotélicien du terme 111 Relativement à la perspective de Norbert Elias, La société des hommes, sur la problématique du rapport individu-société. L'individu précède-t-il la société l'inverse Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 112 Notamment, au plan politique terrain fertile à l'observation privilégiée des rapports de force, enjeux de pouvoir et luttes hégémoniques, on s'aperçoit que sur les 4 communes que compte le département du Mbéré, 3 sont tenues par les autochtones Gbaya (Mairie de Meiganga : Aboubakar KOMBO, Djohong : Oumarou ISSAMA, Diir. Sauf la commune de Ngahoui, Abdouramanou LABI. Aussi, les députés principaux du département sont quasiment tous Gbaya (Théophile BAORO, Lamido DOUMBA MARIUS, Hadja ALIA (Haoussa). Pareille pour les sénateurs et Lamibés 113 Mouiche Ibrahim, Chefferies traditionnelles, autochtonie et construction d'une sphère publique locale au Cameroun, anthropologue africain, Vol 15, Nos. 1&2, 2008, pp 66 114 Bayart, Jean-François, Geschiere, Peter et Nyamnjoh, Francis, 2001, « Autochtonie, démocratie et citoyenneté en Afrique », Critique internationale n° 10, pp.77-194. Depuis les tensions qui ont eu lieu entre autochtones Gbaya, sédentaires et « agriculteurs », et allochtones Fulbé, majoritairement pasteurs dans le Mbéré en 1991, l'on a assisté à une prise en compte significative des aspirations du groupe aborigène dans l'occupation de certains postes administratifs. Bien que ce conflit115 à la base, s'articulait principalement autour de l'éternel différend de contrôle de l'espace et de gestion foncière propre aux communautés politiques hétérogènes, il n'en demeure pas moins vrai, qu'il a quand-même eu pour effet pervers d'octroyer des trophées administratifs à une poignée de la couche autochtone le privilège de saisir la fenêtre d'opportunité116 à elle ouverte. Ainsi, la marginalisation semblerait s'expliquer par l'insuffisance des infrastructures éducatives et sanitaires 1) L'insuffisance des infrastructures éducatives Depuis 2014, et à la suite des crises politiques en RCA, et les incursions de Boko Haram117, le Cameroun accueille un nombre très important des réfugies 118 . Le nombre des refugies centrafricains dans les zones cibles du département du Mbéré et dans la région de l'Est, est estimé à 249 000 personnes, dont 139 826 enfants. Et pourtant, seulement 30% de ces refugies centrafricains sont installés dans les sites aménagés alors que 70% sont intégrés dans des communautés hôtes 119 . A l'instar des autres services sociaux, les besoins éducatifs des communautés de refugies pour la scolarisation de leurs enfants dans le contexte des crises humanitaires rencontrent également ceux de la population autochtone sur des ressources pourtant insuffisantes. Cette situation risque entrainer la déscolarisation et l'analphabétisation des enfants. Les effectifs d'enfants réfugiés d'âge scolaire (3-17 ans) et ceux qui sont inscrits dans les écoles des sites abritant les réfugies sont présentés dans les tableaux suivant : Tableau 3: Répartition de la population scolarisable d'enfants refugies par sexe et niveau d'enseignement dans les sites et camps de refugies pour l'année scolaire 2017-2018
Source : proGres UNHCR, 31 décembre 2017 37 115 Qui semble inhérents aux communautés politiques Africaines contemporaines, si l'on considère à titre illustratif l'opposition Gbaya-Mbororo en République Centrafricaine, ou celle encore plus récente entre 116 Une fenêtre d'opportunité au sens de 117 Projet d'appui à l'éducation en situation d'urgence au Cameroun, soumis par le Ministère de l'éducation de base (Division de la planification, des projets et de la coopération), janvier 2019 (Révisé en Mars 2019) 118 A ce flux des refugies centrafricains, il sied d'adjoindre selon le rapport du HCR ceux nigérians provenant des incursions de la secte Boko Haram. Le nombre de refugies nigérian est estimé à 99 734 refugies dont 54 904 ont été accueillis dans le camp de Minawao (Mayo Tsanaga). 63% d'entre eux ont moins de 18 ans. 119 Rapport UNHCR, 2017 Cité à la page 6 du projet susmentionné Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester Tableau 4: Répartition de la population scolarisée d'enfants refugies par sexe et niveau d'enseignement dans les sites et camps de refugies pour l'année scolaire 2017-2018
Ben HILLMAN, dans son analyse sur la ville chinoise de Yunnan, place l'éducation au coeur du problème d'intégration des autochtones dans le processus d'urbanisation. Pour lui, « Le principal défi à relever est celui de la réforme des politiques éducatives. Le système éducatif a déçu les jeunes des minorités ethniques car il ne leur apporte pas les compétences dont ils ont besoin pour trouver un travail au moment où la ville gagne du terrain sur les communautés rurales qui se réduisent. Les autorités locales manquent de vision et de moyens pour proposer de véritables formations professionnelles. Mêmes quand les fonctionnaires locaux reconnaissent l'importance de ce défi, ils sont trop peu incités à investir dans les nouvelles méthodes éducatives. Les investissements sont plutôt dirigés vers la construction d'écoles car faire gonfler le PIB est un moyen plus sûr pour faire avancer une carrière. Tant que les autorités centrales n'interviendront pas pour garantir qu'un plus grand pourcentage du budget de l'éducation est investi dans la formation professionnelle et continue, l'urbanisation continuera à se traduire par la marginalisation économique des minorités ethniques. »120 Ainsi, avec une population estimée à 185 473 habitants121 et inégalement répartie sur 14 267 km2, le département du Mbéré enregistre 20 établissements d'enseignement secondaire public122 destinés à encadrer l'ensemble des populations du département, y compris dans les zones fortement investies par les réfugiés Tableau 5: Effectif des différents établissements primaires et secondaires
38 120 Ben HILLMAN, Causes et conséquences d'une
urbanisation rapide dans une région ethniquement variée :
Étude de cas d'un chef-lieu de district au Yunnan, p e r s p e c t i v e
s c h i n o i s e s 121 INS (2013), Annuaire statistique du Cameroun et le III Recensement général de la population, 2005 122 19 établissements francophones et un établissement bilingue notamment, Dir : CES de Bagodo, CES de Kalaldi, CETIC de Dir, Lycée de Dir Meiganga : CES de Beka, CES de Garga Limbona, CES de Mikila, CETIC de Kombo-Laka, Lycée Bilingue de Meiganga, Lycée Classique et moderne de Meiganga, Lycée de Gbatoua Godole, Lycée de Gounbela, Lycée de Lokoti, Lycée de Meidougou, Lycée technique de Meiganga ; Djohong : CES de Yamba, CES de Yarmbang, CETIC de Djohong, Lycée de Djohong ; Ngaoui : Lycée de Ngaoui Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester
Source : Synthèse de l'état des lieux et des besoins par village et par secteur, UNHCR, 3/6/2018 Le manque de salles de classe ; Le manque de personnels enseignants Le manque de matériels didactiques adéquats La délinquance juvénile Pas de clôture, la majorité des établissements ne sont pas clôturés Manque de latrines dans les écoles La pauvreté des parents qui n'arrivent à payer les frais d'APE, les fournitures scolaires, et mêmes leurs enfants viennent à l'école étant affamer Etc. Cette insuffisance des structures éducatives d'encadrement des populations locales du département du Mbéré, et plus généralement de l'ensemble des zones servant de refuge aux communautés vulnérables du fait des crises sociopolitiques, justifie l'appel humanitaire d'urgence lancé en juin 2018 pour répondre au déficit généré par le flux des réfugiés. Les desiderata du gouvernement dans le secteur de l'éducation au sein des arrondissements impactés par l'accroissement démographique, tel qu'il est formulé par le Ministère de l'Education de Base, au regard des ratios actuels, est illustratif du malaise vécu par les populations autochtones du département du Mbéré, ainsi que celles établies sur les autres zones d'urgence. Le tableau suivant, est fort révélateur : Tableau 6 : Ratio élèves/salles de classe dans les arrondissements cibles du projet
Source : Annuaire statistiques MINEDUB, 2017-2018 2) Les difficultés d'accès aux services de santé L'une des préoccupations fondamentales induites par l'accroissement du taux d'urbanisation au Cameroun, réside dans la difficulté pour la population locale d'accéder aux services de 39 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester santé123 de base (qualitatifs et quantitatifs). La charge médicinale qui, consiste à indiquer le nombre potentiel de personnes qui sont susceptibles d'être à la charge d'un médecin dans un lieu donné est en déca des prescriptions internationales. En 2012, le Cameroun compte en son sein 1 281 médecins pour 20 418 313 habitants confinés dans 189 districts de santé. La charge médicinale nationale pour le Cameroun, est donc d'un médecin pour 15 939 habitants, alors que l'OMS prescrit au minimum une charge d'un médecin pour 10 000 habitants124. Toutefois, « l'Adamaoua et le Nord sont après l'Extrême-Nord, les deux régions les plus touchées par le manque de formations sanitaires »125. Dans le département du Mbéré, la situation sanitaire semble d'autant plus préoccupante, qui constitue après la région de l'Est, un exutoire privilégié des refugiés centrafricains. Tableau 7: Effectif des hôpitaux et centres de santé du département du Mbéré
Source : Source : Synthèse de l'état des lieux et des besoins par village et par secteur, UNHCR, 3/6/2018 En outre, les menaces sérieuses à la santé des populations locales proviendraient de la mal nutrition, de la pauvreté, des mauvaises conditions de logement, et d'une mauvaise accessibilité de certaines populations aux services de santé du fait de l'état défectueux des routes126. L'on observerait également un sous-effectif du personnel de santé, l'absence/insuffisance des plateaux techniques, faible couverture géographique des formations sanitaires publiques etc. 127. 40 123 Pour l'OMS, la santé est définie comme étant un « état de bien-être complet physique, mental et social et qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladie » 124 Analyse géographique de la couverture sanitaire au Cameroun : Répartition des formations sanitaires et de la charge du personnel de santé, Stratégies spatiales, Mars-Avril 2009, N°002, P. 12 125 Op.cit P 6 126 ABOUTAIEB (R), Droit à la sante et Développement, Mémoire pour (l'obtention du diplôme d'université de 3e cycle, Université de Nantes, 2007 127 Entretien avec le Délégué départemental du Mbéré, 10/09/2020 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester Photo 3 : Hôpital de district de Meiganga, Digna Denam Sylvester, 2019 PARAGRAPHE II : LA CRISE D'INTEGRATION DES AUTOCHTONES MINORITAIRES DANS LE PROCESSUS D'URBANISATION |
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